La polémique enfle depuis quelques jours. Certaines fêtes chrétiennes, jours fériés en métropole, pourraient bientôt être remplacées dans les collectivités d’outre-mer par d’autres fêtes, liées notamment à la religion musulmane. C’est le sens d’un amendement à la loi Macron, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. « Un cavalier législatif » choquant pour la députée UMP du Doubs Annie Genevard, qui a interpellé le Premier ministre Manuel Valls ce mardi lors des questions au gouvernement. « La République est une et indivisible », rappelle la députée-maire de Morteau, qui considère que « tout gage donné au communautarisme, dans un contexte où notre pays, la France, a tant besoin d’unité nationale, ravage un peu plus ce qui fait notre identité commune ». Le Premier ministre a appelé à poursuivre le débat parlementaire sur ce sujet et encourage « un travail apaisé ». « Nous pouvons trouver la bonne solution », assure le chef du gouvernement.
L’amendement, proposé par la députée socialiste de La Réunion Ericka Bareigts, a été adopté le 14 février. Il offre la possibilité aux préfets d’outre-mer de « remplacer des jours fériés par un même nombre de jours fériés locaux (…) afin de tenir compte des spécificités culturelles, religieuses et historiques de ces territoires ».
Sont concernés le lundi de Pâques, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, l’Assomption et la Toussaint.
Lors du débat parlementaire, la député réunionnaise a expliqué que son amendement « s’inscrit dans la droite ligne d’une démarche qui vise à donner une transparence et une base légale aux pratiques diverses qui s’expriment sur nos différents territoires ».
Adopté suite à l’avis favorable du rapporteur du texte et du président du groupe PS Bruno Le Roux, qui a souligné l’exclusion de la fête du 1er mai, « ayant plus qu’aucune autre un caractère républicain », l’amendement a reçu un « avis de sagesse » du gouvernement.
Emmanuel Macron avait alors expliqué la position de l’exécutif à Ericka Bareigts: « Des attentes particulières s’expriment, notamment à la Réunion, en raison, précisément, de pratiques culturelles ou religieuses propres à cette collectivité. Votre amendement vise à satisfaire ces revendications, qui sont tout à fait légitimes (…) Le Gouvernement considère qu’un travail approfondi doit encore être mené, afin d’aboutir à un rassemblement aussi large que possible. »
Une position réaffirmée ce mardi par le Premier ministre, qui a appelé les députés à ne pas oublier « ce qu’est aussi la réalité de l’Île de la Réunion »: un « modèle profondément français », mais aussi « une très grande tolérance entre les différents cultes présents, et notamment l’Islam ».
La question de la députée Annie Genevard et la réponse du Premier ministre Manuel Valls
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