Même le Président de la République s’en mêle. A Madrid, François Hollande a estimé ce soir que le patron sortant de PSA Philippe Varin avait pris une « décision sage » en renonçant à une retraite chapeau colossale de 21 millions d’euros. « C’est une décision sage, c’est le moins que l’on puisse dire, c’était d’ailleurs la seule possible au regard de la situation de l’entreprise, des efforts pour ne pas dire des sacrifices demandés aux salariés de Peugeot et compte tenu aussi de la garantie qui avait été apportée par l’Etat » à Peugeot, a souligné François Hollande. Toute la journée, une avalanche de critiques s’est abattue sur le groupe PSA. Les parlementaires de Franche-Comté ont été plusieurs à monter au créneau.
Lors de sa conférence de presse dans la capitale espagnole, François Hollande a rappelé que « cette garantie de l’Etat qui portait sur 7 milliards d’euros » avait permis « à Peugeot de poursuivre ses activité sans être mis en péril » par PSA Finance, la filiale financière en difficulté du groupe automobile.
« Il y a eu, c’est vrai, un certain nombre de voix qui se sont élevées pour dire qu’il y a des règles à respecter, des règles qui ne sont pas nécessairement écrites mais qui vont de soi », a-t-il poursuivi au sujet du patron de PSA.
« C’est l’entreprise qui compte »
Pour François Hollande, « nous devons avoir toujours à l’esprit que c’est l’entreprise qui compte, c’est-à-dire l’emploi dans ces entreprises et leur capacité à avoir un avenir ». « Et chacun doit bien prendre conscience, à quelque niveau que ce soit, de sa responsabilité et c’est ce qui a été fait », a-t-il insisté.
PSA a mis de coté une somme correspondant à une retraite complémentaire et estime qu’elle devra payer cette somme pendant 25 ans.
L’actuel président du directoire devrait donc toucher chaque année 310 000 euros, en tenant compte de sa retraite conventionnelle et de cette retraite complémentaire d’après Peugeot. La somme est calculée après les charges fiscales et sociales. C’est donc au final une retraite nette de 25 833 euros qu’il devrait toucher chaque mois. Le total de 21 millions est donc atteint en additionnant ces 25 ans de durée de payement et en intégrant les charges fiscales et sociales.
Ces 21 millions d’euros ont suscité la réprobation générale, du gouvernement aux syndicats, mais aussi dans les rangs de la gauche et d’une partie de la droite. Cette retraite chapeau a notamment été qualifiée d’« inappropriée » et d’« inadmissible » par les ministres de l’Economie Pierre Moscovici et du Redressement Productif,
Arnaud Montebourg, notant également la garantie accordée par l’Etat à PSA Finance. (AFP)