Avant de s’envoler pour la Chine, Pierre Moscovici était l’invité de l’émission « Tous Politiques » hier soir (France Inter – Le Monde – AFP). Le ministre de l’Économie et des Finances, élu du Doubs, a évoqué la situation du groupe automobile franc-comtois PSA. « Il faudra sûrement aller plus loin » dans les mesures engagées depuis quelques mois, estime Pierre Moscovici: « ce sera à ses dirigeants de mener les rapprochements qu’ils jugent utiles ».
« Êtes-vous favorable à un rapprochement avec Opel? Peugeot est-il le constructeur de trop en Europe? » Les questions du journaliste Arnaud Leparmentier du Monde sont directes. Pierre Moscovici rappelle d’abord que « Peugeot est dans une crise sévère », et que le gouvernement s’est « efforcé de limiter » le plan social, et a paré « les attaques contre sa filiale bancaire » par une garantie d’État. Le gouvernement a demandé des contreparties aux dirigeant du groupe, mais « Peugeot est une entreprise privée », précise le ministre. Pour Pierre Moscovici, « il y a sans doute l’idée que PSA est vulnérable », mais le groupe est assez « fort » pour garder sa place dans le paysage européen et mondial. Après les récentes restructurations, Pierre Moscovici estime qu’« il faudra sans doute aller plus loin. C’est aux dirigeants de Peugeot de clarifier cette situation (…) de mener les rapprochements qu’ils jugent utiles. »
Ce que Pierre Moscovici a dit de PSA:
A lire aussi: Papeterie de Novillars: le Front de Gauche snobe Pierre Moscovici et demande à Arnaud Montebourg d’intervenir Papeterie de Novillars: le gouvernement « met tout en oeuvre » pour convaincre les banques Selon Pierre Moscovici, le gouvernement attend « plusieurs centaines de milliers d’emplois » du plan compétitivité François Fillon confirme que Nicolas Sarkozy a demandé de repousser le plan social chez PSA« Peugeot est une entreprise privée, ce n’est donc pas à moi de dire ce que ses dirigeants doivent faire. Ce que je sais, à la fois comme ministre de l’Économie et des Finances et comme élu du Pays de Montbéliard, c’est que Peugeot est dans une crise sévère.
On a vu les résultats de l’an dernier, la perte de cash considérable. On a vu aussi le plan social, que nous nous sommes efforcés de limiter. Et on a vu aussi les attaques contre sa filiale bancaire, PSA Finance, auxquelles nous avons paré en donnant à cette filiale une garantie d’Etat importante, qui est nécessaire pour que l’on puisse continuer à avoir une activité automobile.
Nous l’avons fait en demandant à PSA des contreparties: des contreparties en termes de gouvernance: un administrateur indépendant a été nommé, il s’agit de M. Gallois, il est là aussi pour dire un certain nombre de choses. Contreparties en termes de clarté stratégique. On a vu que le rapprochement avec General Motors avait été précisé. Contreparties en termes d’implantations ou de constructions de nouveaux véhicules. Je pense pas exemple à Rennes, c’était indispensable. Mais il faudra sans doute aller plus loin. C’est aux dirigeants de Peugeot de clarifier cette situation (…) Je redis que Peugeot est une entreprise privée, que nous n’avons pas choisi d’entrer au capital, même si nous avons des administrateurs indépendants, et s’il y a une garantie d’Etat et donc un suivi.
Il y a sans doute l’idée que Peugeot est vulnérable, vous avez parlé de constructeurs allemands, mais moi je pense que Peugeot est une entreprise forte, qui a les capacités. Il y a une place pour ce groupe dans le paysage européen et mondial. Indépendant? Absolument. Ensuite ce sera à ses dirigeants de mener les rapprochements qu’ils jugent utiles. Nous sommes là aussi à la fois pour les accompagner et pour peser dans ce sens. »