26 Oct

François Fillon confirme que Nicolas Sarkozy a demandé de repousser le plan social chez PSA

François Fillon sur France 2 hier soir (©ftv)

L’air de rien, c’est une bombe qu’a lâché François Fillon hier soir, lors de l’émission Des Paroles et des Actes sur France 2. L’ancien Premier ministre, candidat à la présidence de l’UMP, a confirmé que Nicolas Sarkozy avait demandé à Philippe Varin, le président du directoire de PSA, de repousser le plan social. « C’est un choix politique, qu’on peut discuter d’ailleurs », a expliqué François Fillon.

C’est la première fois qu’un responsable politique de tout premier plan confirme la stratégie de Nicolas Sarkozy, avec laquelle François Fillon prend d’ailleurs ses distances: « C’est ce qu’il a fait pendant cinq ans. Il m’est arrivé d’avoir des débats avec lui sur cette question. Il aurait été un peu étrange que juste à la veille de l’élection, le président de la République française, qui avait tout fait pour empêcher les licenciements dans l’industrie automobile, dise à Monsieur Varin « Mais allez-y, je vous en prie c’est vraiment le moment de la faire » ».

« On a creusé les difficultés de l’entreprise »

Ce matin, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud Belkacem a dénoncé le « cynisme absolu » de la droite sur cette question. « Ca veut dire qu’on a creusé les difficultés de l’entreprise, puisque par définition, plus vous mettez de temps à procéder aux ajustements nécessaires lorsque votre entreprise est en crise, en difficulté, et plus cette crise s’approfondit, a-t-elle ensuite expliqué. Retarder le plan social lui-même, ça veut dire que les difficultés de trésorerie s’accumulent, ça veut dire que le plan social du coup n’en est que plus important, donc c’est extrêmement grave ».

Ministre du Travail à l’époque, Xavier Bertrand a nuancé les propos de François Fillon, à qui il vient d’apporter son soutien pour la présidence de l’UMP: « Je n’ai pas le même souvenir, assure Xavier Bertrand sur RTL. J’ai par contre un souvenir très clair, c’est d’une constance de Nicolas Sarkozy pour dire qu’il ne voulait pas de fermeture de site
dans l’industrie automobile en France »
.

Ce matin, François Fillon assure dans un communiqué qu’on l’a mal compris, dénonçant des « interprétations erronées ». L’ancien Premier ministre précise que Nicolas Sarkozy n’a « pas demandé qu’on repousse l’annonce du plan social, mais que tout soit tenté pour l’éviter ». Alors, mauvaise interprétation ou vraie bombe? Pour vous faire une idée, vous pouvez revoir l’extrait de l’émission Des Paroles et des Actes.

La direction de PSA a présenté un plan de restructuration qui prévoit près de 80000 suppressions de postes, dont un peu plus de 600 en Franche-Comté.

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