Le candidat du MoDem a rassemblé un petit millier de sympathisants ce soir à Besançon. Le centriste n’a cité aucun des noms des autres candidats à la présidentielle, pas même celui de Jean-Luc Mélenchon, qui le dépasse désormais dans les enquêtes d’opinion et le relègue à la 5e place. Le Béarnais a préféré dresser un portrait sombre du pays et se concentrer sur les axes de sa campagne: le « produire français », la moralisation de la vie politique, et surtout l’éducation.
Précédé sur la scène de Micropolis par son porte-parole, Yann Wehrling, le conseiller municipal bisontin Philippe Gonon et le conseiller général du Territoire de Belfort Christophe Grudler, François Bayrou a tenu la tribune une heure quinze. Un monologue sur un ton professoral, entamé d’ailleurs sur les vers d’Hugo « Besançon, vieille ville espagnole »…
Ce que François Bayrou a dit à Besançon:
« Souvent quand on lit Hugo, on a un sentiment d’extraordinaire actualité, notamment sur l’Europe »
« Le général De Gaulle, en octobre 1957, était à 1% dans les sondages et au mois de mars, à 12 ou 13%. N’y voyez aucune ressemblance »
«C’est ça la situation du pays: nous nous appauvrissons »
« La question du produire français que j’ai mise au coeur de la campagne a attiré les autres candidats comme la lumière les papillons, avant qu’ils ne s’en détournent »
« L’Éducation Nationale mérite pour moi de l’amour »
« Il n’y a pas d’autre secret si nous voulons redevenir ce que nous avons été que la recherche et l’éducation »
« De tous les pays de l’OCDE, nous sommes celui qui fait le plus d’inégalités scolaires »
« Réussissent les enfants dont les familles estiment l’école, soutiennent l’école, aiment l’école »
« Le lien de confiance est brisé, ou largement entamé, entre les gouvernants et les citoyens »
« Il y a un vieil adage français qui nous dit: gouverner c’est prévoir… et bien on a gouverné sans prévoir. Il ne faut pas s’étonner que l’on soit dans le mur »
« Je prétends que les difficultés du pays viennent de mauvaises décisions prises à l’intérieur du pays »
« Je veux soutenir ceux qui assument l’éducation dans ce pays au lieu de les critiquer »
« La clé d’une éducation qui réussit c’est la langue française »
« On ne peut pas entrer dans l’enseignement secondaire sans maîtriser la lecture et l’écriture »
« Le ministre de la Justice ne pourra être nommé qu’à partir du moment où majorité et opposition se seront accordées sur une personnalité au-dessus des partis »
« Il n’y a qu’une proposition politique en France dans cette élection, à l’abri de la pression des extrêmes, c’est celle que je propose aux Français »
« Il importe de sortir du perpétuel affrontement stupide que l’UMP et le PS imposent aux Français »
« On peut travailler ensemble même si on est différent »
Reportage de Laurent Ducrozet, Mathias Julliand et Abdoulaye Sow« L’avenir est dans un sentiment important qui s’appelle rassemblement et réconciliation »