28 Mar

Le professeur Bayrou fait cours… en longueur !

François Bayrou était mardi 27 mars en meeting à Micropolis, à Besançon.

Ce qui est étonnant dans une réunion publique de François Bayrou c’est qu’il fait beaucoup de constats mais finalement peu de politique.

 

Le candidat centriste donne tout d’abord une leçon de catastrophisme : il dresse un bilan très négatif de la situation de la France. Le chômage, notamment des jeunes, l’état de notre éducation, quand on regarde par exemple la Corée (du Sud), le déficit commercial et la dette, surtout en comparaison avec l’Allemagne. (Il est vrai que, déjà en 2007, lors de la précédente campagne présidentielle, François Bayrou était le seul candidat à insister avec autant d’ardeur sur l’importance de la dette. Je me souviens : il avait donné un meeting, à Micropolis, mais de l’autre côté de la salle… Ce thème de la dette était, déjà, très présent dans son discours. Ce n’était pas alors à la mode). Aujourd’hui « la totalité de l’impôt sur les revenus ne parvient pas à payer les intérêts de la dette »…

Argumentation étayée. Exemples à l’appui. Bilan. L’ancien prof de lettres classiques ne dédaigne pas citer des chiffres. Beaucoup de chiffres. Trop. C’est un adepte du calcul mental.

Soit, la France va mal… Le professeur Bayrou pose son diagnostic. Et propose son traitement.

Ses remèdes : « produire français », replacer « l’éducation à la première place » ou encore « moraliser la vie politique ». Avec ces thèmes, il reçoit des applaudissements nourris.

Soit.

Les autres, De Gaulle et moi

Il fourre dans le même sac tous les hommes politiques. « Le lien de confiance entre gouvernants et citoyens est brisé ou largement entamé ». Re –applaudissements très nourris. Il oublie juste de préciser que, lui aussi, fait partie de cette classe-là.

François Bayrou a dit une seule fois qu’il a été ministre de l’Education Nationale, une seule fois au cours des 80 minutes de son discours. Souvent, il a dit « j’observe » ou «  en observateur, je constate que… ».

Pourtant, il est député, depuis 1986, et a été ministre de l’Education Nationale à trois reprises, de 93 à 97… Il se présente à l’élection présidentielle pour la 3ème fois.

Difficile dans ce cas de se draper dans une virginale innocence… Difficile de renvoyer dans leurs 22 mètres les deux camps alors qu’on a joué avec eux depuis si longtemps !

C’est peut-être la raison pour laquelle le PS et l’UMP n’ont été cités qu’une seule fois, pour les renvoyer… dos à dos, et Hollande et Sarkozy, jamais. Seul à être nommé : le général de Gaulle.

Au début de sa prise de parole, François Bayrou a rappelé qu’en octobre 1957, le général de Gaulle obtenait dans les sondages 1% des votes et en mars 1958 12%… « De là à y voir une ressemblance… » En effet.

A la fin de sa prise de parole, enfin, il parle politique. De la dangerosité des extrêmes. A gauche et à droite. Qui font pression sur les deux partis, le PS et l’UMP, enfin mentionnés.

Une petite anecdote par-ci, une pseudo-confidence par-là. Des chiffres. Le professeur Bayrou a donné sa leçon. A défaut de faire de la politique.