Le numéro #42 de la revue Cacograph vient de paraître. Revue orléanaise, poétique et comique, elle est richement illustrée et magnifiquement mise en page.
De l’Art du pliage : Le Cacograph, revue orléanaise poético-dessino-comique et pleine de tendresse se présente comme toujours sous la forme d’une petite lettre de format carré d’environ 13 centimètres de côté. Ce format carré fait de la revue ce qu’on appelle une fausse maigreur, car le carré se déplie deux fois, la première fois dans la largeur, et la seconde en hauteur, de manière à donner une belle feuille au format A3, 42 cm de hauteur sur 30 cm de large, et elle n’est pas seule, car une seconde feuille l’accompagne, imprimées recto-verso pour ceux qui doutent.
La Machine :
Dans tous ses états, la machine inspire, développe, et accompagne les inspirations, à commencer par la couverture, une série d’engrenages issue des Temps Modernes de Chaplin, référence essentielle pour qui se penche sur le machinisme du XXème siècle.
Plus loin, c’est une main humaine dont le texte s’émerveille de la haute technologie, avec ses multiples articulations, sa capacité de saisie d’objets, fins, légers ou fragiles…
Ou l’évocation du talent singulier de Jean Tinguely :
Tinguely fait tourner des roues de bicyclette
Ferraille rouillée, rien d’immobile
Ça ne sert à rien, c’est ça qu’est beau.
D’absurdes mouvements réveillent les sens
Fragilité de guingois, grincement métalliques
Ephémère tournoyant
Pied de nez au bien pensant
Dérision souriante en poésies mobiles
Calder en écho, c’est ça qu’est beau
Ça ne sert à rien, c’est ça qu’est bien…
Ou, sur un ton plus léger, mais pas moins :
Le roulement s’accéléra,
Les vibrations avec…
Le tambour se mit à vrombir, le linge
n’en serait que plus propre
C’est bien vrai ça, dit la mère Denis
qui passait machine allemand par là.
Le père lus tu cru,
Inventeur à ses heures perdues…
L’analyse ne suffirait pas à donner une idée précise de cette revue, dont le foisonnement et l’entrelacement des dessins, des poèmes et des textes est le principal non pas atout, mais moteur, et cette machine ne manque pas d’énergie pour faire développer ces jeux de mots, ses poèmes et ses drôleries : prenez votre temps pour déguster cette petite revue qui a la simplicité des grandes…
42 : Et en guise de conclusion, je terminerai cet article avec une référence annexe : dans le Guide du Voyageur galactique : 42 est la réponse donnée par la machine, le super-ordinateur, à la question sur le sens ultime de la vie. Le problème étant qu’on ignore quelle est la question… Compulsez donc le Cacograph #42 dans le même esprit !
Bernard Henninger