La Part du Loup est le dernier opus des aventures de William Carvault, la grande saga de Luc Fori, tout juste paru dans la collection Black Berry à La Bouinotte.
Voici un opus qui sort des chemins rebattus de l’enquête, et c’est un bonheur réjouissant que de baguenauder en compagnie de William Carvault, de sa compagne, la commissaire Heike et de Jan, leur petit garçon. L’histoire commence avec son pote Roger (on dit Rodgeur) qui débarque de Belgique où il avait migré dans le précédent opus pour lier son destin à l’opulente Leslie. Inquiet pour une santé qu’il a malmenée, Rodgeur désire réaliser un Ketch’Up à l’hôpital de Bourges…
En vérité, j’ai sauté le début : de furieux faits divers se percutent dès les premières pages sans que le fil qui les relie ne soit visible : un chasseur kidnappe un loup dans une meute du Mercantour ; dans son grenier, William tombe sur les carnets du précédent locataire (un homme qu’il a aidé à fuir à l’étranger en toute impunité) et ces carnets font de lui, au choix, un écrivain sadique et torturé, ou un tueur en série méthodique, générant chez William des questions et une trouble culpabilité ; et Mickey, un zonard, tue un rhinocéros dans un célèbre zoo parce qu’un chinois payera une fortune pour sa corne, or ce chinois finit massacré dans un étang de Sologne…
Je n’en dis pas plus… les enquêtes vont commencer et les coups de théâtre rebondissent et se cognent les uns aux autres. De jeux de mots en réflexions gouailleuses, Luc Fori vagabonde dans les bois et les étangs de Sologne : il ne reste qu’à suivre ses déambulations souvent rêveuses, avec sa petite famille, dans ces fourrés où se multiplient les rebondissements, entre poudre de rhinocéros, tueur sadique, chasseurs compulsifs et ce loup qui attend son heure…
c’est-à-dire la vôtre.
Bernard Henninger