30 Jan

Reportage sur la signature de la convention cadre pour l’enseignement de l’occitan.

Le jt occitan de France 3 était avec la Ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem jeudi dernier lors de la signature de la première convention cadre pour l’enseignement de l’occitan.

Photo : France 3

Photo : France 3

Des échanges plutôt cordiaux le matin au sein de l’école élémentaire Pèire Godolin de Toulouse qui compte une section bilingue…

Puis une table ronde avec les enseignants et les parents avant la signature à l’hôtel de région de Toulouse.

Voici le reportage de Sirine Tijani Jack Levé Michel Blasco Pascal Dick Patrick Level Marie-Pierre Fournier.


Reportage signature d’une convention cadre pour… par france3midipyrenees

Réaction de Marie-Jeanne Verny pour la FELCO

 

Réaction du Centre Régional d’Enseignement de l’Occitan du Languedoc

Réaction de David Grosclaude ancien président de l’Office Public pour la Langue Occitane

Pour plus d’informations sur le texte :

https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2017/01/26/najat-vallaud-belkacem-signe-une-convention-cadre-pour-loccitan.html

https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2017/01/21/une-ministre-2-regions-5-academies-pour-une-langue.html

27 Jan

Le CIRDOC respire

Lors d’un précédent article sur ce blog en novembre dernier, le Centre Inter-Régional de Développement de l’Occitan était en mauvaise posture. Le maire de Béziers avait tout bonnement menacé de ne plus verser la participation obligatoire de la ville (206 000 €) soit quasiment 20% du budget global. Aujourd’hui, tout est presque rentré dans l’ordre. Le CIRDOC qui était géré en syndicat mixte va devenir un Etablissement Public de Coopération Culturelle.

Un Budget 2017 à l’équilibre

Fin 2016, Robert Ménard et Patric Roux élu régional Occitanie et président du CIRDOC se sont rencontrés. En décembre, le budget 2017 a finalement été voté tel qu’initialement prévu. Il n’y aura donc pas de trou budgétaire et de mise en péril de l’établissement. Une association Los amics del CIRDOC s’est montée pour le protéger. Une autre bonne nouvelle se prépare.

CIRDOC

Un EPCC pour bientôt

A l’heure actuelle, la présidente de région Carole Delga procède à la cérémonie des vœux. Ce vendredi après-midi, il y avait une réunion très importante pour faire du CIRDOC un Etablissement Public de Coopération Culturelle. Un EPCC est un outil de partenariat au service de la décentralisation culturelle qui doit permettre selon le législateur de « faire plus et mieux de culture ». Il doit concerner des structures pérennes, de taille suffisante et dont les missions s’inscrivent dans la durée. Ce qui est le cas du CIRDOC. Il doit permettre un partenariat équilibré entre les collectivités locales et l’Etat. Jusqu’à présent, ce dernier ne participait qu’à hauteur de 4% au financement… On y retrouvera les 2 régions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, des départements (Hérault, Aude) et la ville de Béziers.

Après l’Etat qui s’engage pour une Convention cadre pour l’enseignement de l’occitan, l’Etat qui participerait à un EPCC pour l’occitan constituerait une autre bonne nouvelle. Et sans doute encore une première.

Lo Benaset @Benoit1Roux

26 Jan

Najat Vallaud-Belkacem signe une convention cadre pour l’occitan

Quoi qu’il advienne de son application, la signature ce jeudi 26 janvier à Toulouse d’une convention cadre pour développer l’enseignement de l’occitan constitue une première. Elle sera déclinée par la suite dans les 5 académies des 2 régions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie) signataires. Pour plus de détails sur le contenu de la convention :

https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2017/01/21/une-ministre-2-regions-5-academies-pour-une-langue.html

Retour en images et en vidéos sur cette journée.

La Ministre s’est tout d’abord rendue à l’école élémentaire Pèire Godolin de Toulouse

Najat Vallaud-Belkacem en classe de CP à Toulouse. Photo : France 3

Najat Vallaud-Belkacem en classe de CP à Toulouse Photo : France 3

Classe de CP bilingue Ecole Pèire Godolin Photo : France 3

Classe de CP bilingue Ecole Pèire Godolin autour de la regenta Claire Courtial Photo : France 3


Plica placa chanté par les élèves CP de l’école bilingue Pèire Godolin de Tolosa  Images J. Levé Son: Michel Blasco

Table ronde avec la ministre

La Ministre s’est ensuite entretenue avec les parents, les enseignants de l’Ecole Pèire Godolin et les responsables académiques

Les participants à la table ronde Photo France 3

Les participants à la table ronde Photo France 3

Hélène Bernard (rectrice de l'académie de Toulouse) et Najat Vallaud-Belkacem Photo : France 3

Hélène Bernard (rectrice de l’académie de Toulouse) et Najat Vallaud-Belkacem Photo : France 3

Des parents d'élèves qui interviennent Photo France 3

Des parents d’élèves qui interviennent Photo France 3

 

Réception à l’Hôtel de région de Toulouse

Assemblée à l'Hôtel de Région Photo : France 3

Assemblée à l’Hôtel de Région Photo : France 3

Tribune officielle Photo : France 3

Tribune officielle Photo : France 3

Les élèves Occitans du Lycée Lautréamont font l'aubade Photo : France 3

Les élèves Occitans du Lycée professionnel Lautréamont font l’aubade Photo : France 3

Signature de la convention

La convention cadre a été signée par la Ministre Najat Vallaud-Belkacem, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Jean-Louis Nembrini, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’éducation et Charline Claveau-Abbadie, présidente de l’Office public de la langue Occitane (OPLO).

Photo : France 3

Photo : France 3

Najat Vallaud-Belkacem signant la convention cadre pour l'enseignement Photo : France 3

Najat Vallaud-Belkacem signant la convention cadre pour l’enseignement Photo : France 3

La Ministre répond à des questions

Très rapidement, Najat Vallaud-Belkacem a répondu à la presse et au public. Elle a confirmé sa volonté de créer une agrégation pour les langues régionales pour la rentrée 2017. Elle a été interpellée évidemment sur la réforme des collèges qu’elle a menée et sur la loi de refondation de l’école de Vincent Peillon.


réponse Ministre à Clément Pech (La Setmana)  Images : Jack Levé Son : Michel Blasco

Elle est aussi revenue sur une question cruciale : le nombre de postes d’enseignants pour l’occitan…


Postes enseignants par france3midipyrenees Images : Jack Levé Son : Michel Blasco

Réaction de Marie-Jeanne Verny (FELCO)


ITV Marie-Jeanne Verny par Sirine Tijani Jack Levé et Michel Blasco

 

Réaction de David Grosclaude 

 

25 Jan

Des Occitans qui veulent plus d’impact dans la mêlée économique

Peu présent jusqu’à présent, l’occitan voudrait s’afficher un peu plus sur les produits. Après tout, n’y a t-il pas une région qui s’appelle Occitanie ? La réflexion commence à tourner. Certains piliers y pensent depuis longtemps et un deuxième ligne, l’ancien rugbyman Gilles Bourguignon lance l’idée d’un salon des produits d’Occitanie pour 2018. Sur une autre terre pas franchement de rugby, le label « Produit en Bretagne » a déjà fait ses preuves.

Les balbutiements de l’occitan

Le 14 janvier dernier, País Nòstre organisait une réunion avec une cinquantaine de chefs d’entreprises, élus et membres d’association pour tenter de mettre en place un label, une marque territoriale mettant en avant l’occitan.

14 janvier réunion País Nòstre à Castelnaudary Photo : Jacky Grau

14 janvier réunion País Nòstre à Castelnaudary Photo : Jacky Grau

Seulement voilà, Sud de France est déjà passé par là. Mais les idées ne manquent pas. Pourquoi pas une route du sel ? C’est en tous cas le souhait de l’adjoint au maire de La Palme Henri Forgues, un camin reliant plusieurs entités salines de Gruissan jusqu’à la Camargue. Pour Laurent Spanghéro -autre rugbyman reconverti dans l’alimentaire- il y a aussi des choses à faire. Yann Bertin un céralier du Lauragais a monté une coopérative : « Graines Equitables ». Il va déposer une farine sans gluten Bio et occitane. Il y a aussi des confitures et ses « Confitures occitanes », Sylvain Barthès créateur de lunettes en bois qui s’appellent pour l’instant VuDuSud mais qui pourraient changer de vision. Et puis évidemment, Gilles Bourguignon et sa gamme de produits pâtissiers déjà existante et qui fait la part belle à l’Occitanie.

Pour l’instant il s’agit donc d’initiatives éparses, personnelles. Pas encore d’un véritable label comme il existe en Bretagne.

 

« Produit en Bretagne », une marque parlante

Un phare, une pointe côtière, du jaune et du bleu, c’est l’emblème des Produits en Bretagne. Un label créé en 1993 en pleine crise de la pêche et qui fait désormais référence en Bretagne et ailleurs. Pourtant, lors du lancement, ils n’étaient que 4 entrepreneurs à y croire. Aujourd’hui, il y a 380 PME, 4 000 produits labellisés… Une marque qui permet aussi de faire travailler directement une dizaine d’employés et indirectement beaucoup d’autres. Il est vrai qu’au départ, une certaine grande surface du nom d’un maréchal et un journal breton ont défendu et porté ce projet. Le « Produit en Occitanie » n’en est pas encore là.

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Quelques antécédents

Il existe déjà un label lancé par l’Institut d’Etudes Occitanes (Òc per l’occitan) pour améliorer la présence de l’occitan dans l’économie. Une initiative un peu en sommeil mais qui peut donner des pistes. Plus récemment, le département du Tarn s’est aussi mis dans le jeu avec sa propre marque lancée en 2014 : Tarn cœur d’Occitanie. Elle compte à ce jour 400 adhérents, dont certains dans le milieu économique. Il y a évidemment les marques particulières, principalement dans le prêt à porter : Macarel qui fête ses 15 ans et Adishatz créée dès les années 80 par Roland Lagrave. Certains vignerons, fromagers, traiteurs et autres acteurs du secteur agroalimentaire ont aussi étiqueté leurs produits en occitan.

Enfin un Think Tank (òc-ben !) vient tout juste de voir le jour (Bolegadís) dont l’objectif est l’élaboration d’idées et de stratégies pour créer des richesses, emplois et activités en Occitanie. On y retrouve plusieurs noms cités plus haut. Une nouvelle réunion est prévue en février par País Nòstre qui voudrait aussi constituer une équipe forte et crédible pour jouer sur le terrain économique, avec un recrutement provenant de toutes les régions administratives.

Lo Benaset @Benoit1Roux

23 Jan

Sapiéncia, primièr siti scientific e istoric en occitan

« Sapiéncia occitana » existís dempuèi febrièr de 2016. L’iniciativa ven d’un Catalan passionat de paleontologia : Cristian Andreu. Un siti internet que parla de scienças de tota mena, d’Istòria, dins una lenga accessibla mas blosa, agrementat de polidas illustrustracions… Aquò baila enveja de legir….e de ne saupre mai !

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Originas

Christian Andreu demòra a Reus, en Catalonha. Parla un detzenat de lengas, e s’es atalat amorosament a l’occitan en 2013. Dins son país, l’occitan es lenga oficiala. Aital, e coma trabalhador foncionari del govèrn catalan, pensèt que caliá far quicòm. Trabalhèt per las publicacions A Vòste, pel Jornalet… En febrièr 2016 aguèt l’idèia de far una revista de sciéncias e d’istòria en lenga occitana. Pr’amor que n’ i aviá pas cap e caliá far mai completa l’ofèrta mediatica.  

Lo primièr article de la revista pareguèt lo 25 de febrièr de 2016 mas Sapiéncia nasquèt oficialament lo 1èr de setembre de 2016, sens cap d’ajudas. Lancèt una crida per trobar de collaborators prèstes a escriure, a corregir, revirar… Ara, i a un detzenat de redactors e 3 corregidors. Un article sortís cada jorn, del diluns al divendres.

Sans titre

Contengut

De tira, lo siti es atrasent, de per las fòtos, l’originalitat dels articles. I a mantunas rubricas : sciéncia, istòria, tecnologia, paleontologia, geografia, lingüistica e divèrses. De causas seriosas sus las planetas, la cèrca medicala, lo genòma del leopard…) o mai leugèras tals « mai de sexe mens de càncer » ! Per la maja part, son d’articles tirats de revistas sciéntificas o istorica e retrabalhat ambe las coneissenças de l’autor. La sorga es tostemps mencionada e per aprigondir, de ligams son donats, sovent cap al Wikipèdia en occitan. I a quitament d’articles que son personals al redactor, escriches sens èsser tirats d’una revista.

Li se parla gaire d’occitan mas totes los articles son dins la lenga. La lenga es blosa e accessibla e quitament se sètz pas un especialista de la matèria en question. I a bravament de causas ligadas a l’istòria dels paises del levant mercés al Michal Cukan e pas mal de paleontologia amb lo Christian Andreu. 


Sapiencia par france3midipyrenees B. Roux O. Denoun M. Blasco M.A. Dailly M.P. Fournier

Redaccion

A l’entorn del Christian Andreu, i a de redactors especializats, coma Joan-Claudi Babois, un Provençal que fa d’articles solament sus las matematicas, o Gautièr Drouin (del Gers) un aucelaire de primièra. Un autre catalan, Francesc Sangar que fa d’istòria anciana e medievala. Pus original encara, Michal Cukan qu’es un Eslovac que parla d’istòria d’Euròpa de l’èst dins un bon occitan o encara Giuliana Mulas, un Sarda qu’escriu mai que mai tematicas en relacion amb Occitània. De notar qu’es la sola femna de la còla pel moment !

Remèsi Boi Fòto : França 3

Remèsi Boi Fòto : França 3

Li se tròba tanben Joan-Cristòu Dourdet amb d’articles sus l’estil de vida que podem aver, de filosofia orientala… Theo Bajon, un autre Provençal qu’ajuda amb la confeccion de mapas sociologicas. Los correctors son Remèsi Bòi en gascon qu’avèm seguit dins lo reportatge, Gerard Joan Barceló e Joan Tomàs. E encara n’i a d’autres que fan de collaboracions pontualas coma Tederic Quatre (Informatica) o Quentino Pagès (Nòvas tecnologias). Es un informatician catalan Marc Calderó qu’a bastit tota la pagina web. 

Audiéncias

Gaireben 300 articles publicats, 27.000 paginas visitadas, la debuta es tras qu’encoratjanta. Se parlam de l’origina geografica dels utilizaires de Sapiéncia, Christian Andreu nos respond que 40% son Occitans, un 40% son Catalans e puèi 4% dels Estats-Units (occitans que demoran aval), Reialme Unit (3%), mai de 2% de las Valadas Occitanas e tanben del Nòrd italian. Quauquas conneccions regularas del Quebèc, Canadà,  Andòrra, Eslovaquia, Alemanha, Mexic o Brasil.

De mai, los lectors de Sapiéncia son en majoritat Occitans : (41%) de la region d’Occitània , e puèi (16%) d’Aquitània-Lemosin-Peitieus-Charenta, (12%) de PACA. Lo 15% dels lectors demorarián en l’Illa de França, e pas en Occitània !

Longa vida a Sapiéncia que cèrca tanben de collaborators novèls e… de mejans estant que tot es a gratís e los trabalhadors benevòls.

Lo Benaset @Benoit1Roux

21 Jan

Une ministre, 2 régions, 5 académies… pour une langue

Jeudi prochain 26 janvier, la Ministre de l’Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem sera à Toulouse pour signer une convention cadre pour l’enseignement de l’occitan. C’est une première et nul doute que ce sera un acte fondateur. Une victoire également pour l’Office Public pour la Langue Occitane (OPLO) qui n’a eu que quelques mois pour rédiger ce texte, convaincre le Ministère et les 5 académies que comptent les 2 nouvelles régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Avec un seul point majeur à déplorer : les autres régions où l’occitan est aussi présent n’ayant pas souhaité intégrer l’OPLO, cette convention ne sera applicable, ni en Provence, ni en Rhône-Alpes-Auvergne.

Jeudi matin, Najat Vallaud-Belkacem se rendra à l’école élémentaire Pèire Godolin de Toulouse pour assister à une leçon de mathématiques en classe bilingue de CP. Elle participera ensuite à une table ronde sur l’enseignement de l’occitan, avant de signer cette convention cadre avec les 2 régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie et l’OPLO à l’Hôtel de Région sur le coup de midi.

Najat Vallaud-Belkacem au lycée Pierre de Fermat de Toulouse en octobre 2016 Photo : France 3

Najat Vallaud-Belkacem au lycée Pierre de Fermat de Toulouse en septembre 2016 Photo : France 3

Tout un travail en amont

Ce texte n’arrive pas par hasard. Le fait que l’Etat soit membre de l’OPLO, ceci lui a mis le pied à l’étrier. Plusieurs actions de certains organismes comme la FELCO, les CREO, de différents mouvements comme le collectif « Los Mespresats » ont bien drainé le terrain. Il faut aussi reconnaître une certaine ouverture et de l’écoute de la part du Ministère personnifié par Olivier Noblecourt, l’actuel directeur de cabinet de la Ministre. Pour la première fois, l’Etat s’engage directement sur un texte, signé par la Ministre. Ca devrait changer un peu la donne.

OPLO Toulouse Photo : France 3

OPLO Toulouse Photo : France 3

Auparavant, il y avait donc plusieurs conventions dans certaines régions pour certaines académies. Elles prenaient fin en 2015 mais elles ont été prorogées, comme celle des ex-régions Aquitaine et Midi-Pyrénées; ou dénoncées comme en Languedoc-Roussillon. L’OPLO a pris comme base la convention qui semblait la plus avantageuse, en l’occurrence celle d’Aquitaine. Et les négociations n’ont pas été faciles. En premier lieu avec le Ministère qui a refusé certaines choses. En second lieu avec certaines académies où l’enseignement de l’occitan a connu quelques vicissitudes. Ce nouveau texte devrait aussi permettre des évolutions positives sur les académies de Limoges et Poitiers quasiment désertes en matière d’enseignement de l’occitan.

Les avancées du nouveau texte

  • Il est signé par le Ministère de l’Education. Avec des objectifs chiffrés qui ne seront toujours pas obligatoires mais certainement plus contraignants qu’auparavant. Il est certainement plus difficile de contourner une convention signée par une Ministre que quand il l’est par un(e) recteur(trice) comme c’était le cas jusqu’à présent.
  • Il parle très clairement d’organisation et de continuité de cet enseignement : « priorité est donnée à la construction ou au renforcement de cursus complets… » Ce qui va supposer des changements. La convention précise aussi qu’il se fera « à des horaires normaux »… L’objectif est d’augmenter le nombre d’élèves ayant un niveau B1 (diplôme européen CECRL) mais aussi l’effectif des bilingues. Il atteint péniblement les 10 000 élèves sur les 2 régions, en comptant les calandretas. Cette convention cadre ne prévoit pas d’objectifs chiffrés d’ouverture de sites bilingues. Ce sera l’objet d’une déclinaison avec les 5 académies.
  • Il prévoit une convention avec le réseau Canopé (ex-Sceren et ex-CNDP) dans la production de matériel pédagogique. Pour l’occitan, le CAP’ÒC de Pau partenaire du réseau Canopé va monter en puissance. Pour la première fois, un livre de Maths niveau CP sera distribué gratuitement dans les sites bilingues. Coût de l’opération : 53 343 € pour l’OPLO.
Photo : France 3

Photo : France 3

  • La convention s’applique sur les 5 académies des 2 régions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie). Il peut aussi être décliné au niveau départemental, voire même à l’échelle des agglomérations comme c’était le cas à Toulouse.
  • Alors que la réforme des collèges n’octroie qu’1 heure d’occitan en 5ème, cette convention déroge en spécifiant qu’il y en aura 2 pour un enseignement optionnel, 2H30 en LV2. Toujours au collège, le texte prévoit que « l »affectation des professeurs certifiés d’occitan sera limitée si possible à deux établissements au plus…« . Les professeurs « itinérants malgré eux » du second degré qui avalaient des kilomètres à longueur de journée seront un peu soulagés!
  • Au niveau des postes, la convention prévoit que « des études régulières d’évaluation des besoins seront réalisées pour aider à une meilleure adéquation entre le nombre de postes ouverts et les besoins réels ». Ceci pour le CAPES mais c’est à peu près la même consigne pour le CRPE des professeurs des écoles. Pour pallier un manque certain de professeurs « un repérage des compétences linguistiques est mené au travers d’enquêtes par les académies…tous les deux ans… » pour repérer des professeurs susceptibles d’enseigner en occitan, moyennant une formation.
  • L’article 9 parle aussi de l’enseignement supérieur où l’Etat doit veiller à des formations en occitan dans les différentes filières universitaires. Des bourses « ensenhar » sont prévues pour les étudiants souhaitant devenir professeurs.
  • Une carte des enseignements sera faite tous les ans par l’OPLO via un Observatoire de la langue occitane. Y seront répertoriés les effectifs d’élèves formés et les coordonnées des établissements… Mais aussi les résultats des évaluations, le taux de pénétration des formations en occitan par rapport aux effectifs globaux… Histoire de pointer du doigt les territoires ne respectant pas cette convention mais aussi là où tout se passe correctement. L’OPLO sera aussi chargé de diffuser l’information sur les offres d’enseignement, de prévoir des campagnes d’information dans les différents établissements scolaires.

Voilà pour le cadre général. Les textes signés par par la suite par chaque académie ne pourront être en deçà du texte paraphé jeudi prochain la Ministre, la présidente de la Région Occitanie, celui de la Nouvelle-Aquitaine et la présidente de l’OPLO. Cette convention sera applicable jusqu’au 31 décembre 2022 et ne pourra être dénoncée qu’après un préavis de trois mois.

Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA n’étant pas membres de l’OPLO, cette convention ne sera pas hélas pas applicable sur ces territoires occitans. Des discussions ont parait-il eu lieu avec la Région PACA mais elles ne sont pas allées très loin car le président de Région Christian Estrosi et son administration ne veulent pas reconnaître le provençal comme un dialecte de l’occitan.

Lo Benaset @Benoit1Roux

19 Jan

Quand le Conseil d’Etat vient aider une confédération basque…

Le 30 décembre dernier, contre l’avis du rapporteur public, le Conseil d’Etat a décidé de casser l’arrêt de la cour d’appel du Tribunal administratif de Paris qui rejetait la requête d’Euskal Konfederazioa (une confédération d’associations du pays basque nord) qui se plaignait du manque de présence des programmes en langue basque sur France Télévisions. Une première victoire qui renvoie donc cette affaire devant le tribunal administratif.

Euskal Konfederazioa 2 fois déboutée

En 2013, cette confédération d’une quinzaine d’associations basques du nord avait déposé un recours de plein contentieux auprès du Tribunal Administratif de Paris, à l’encontre de France Télévisions, pour « rupture d’égalité des droits ». Selon eux, la langue basque n’avait pas suffisamment de place sur le service public régional. Notamment par rapport aux autres langues régionales de France. Il est vrai qu’à l’époque, le relevé faisait état de 2H par an de basque sur nos antennes.

 

Le 26 juin 2013, le Tribunal Administratif de Paris rejette la requête d’Euskal Konfederazioa estimant que la promotion des « cultures régionales, ne procèdent pas, en elles-mêmes, de prérogatives de puissance publique ». La confédération basque fait appel. Dans sa décision du 7 avril 2015, nouveau rejet de la Cour administrative d’appel de Paris. Euskal Konfederazioa a alors déposé un pourvoi en cassation. Par sa décision du 30 décembre 2016, le Conseil d’Etat casse l’arrêt de la cour d’appel et donne raison à Euskal Konfederazioa en considérant que « la société France Télévisions est chargée d’une mission de service public de conception et de diffusion de programmes en langues régionales » et « que la détermination de la part de chaque langue régionale dans le temps d’antenne consacré à de tels programmes relève de l’organisation du service public ». Le Conseil d’Etat estime donc que le refus d’augmenter la part de la langue basque dans les programmes peut être contesté par la voie du recours « pour excès de pouvoir » devant le juge administratif. L’affaire est donc renvoyée devant le tribunal administratif qui devra donc se prononcer. Jointe par téléphone, la confédération a indiqué qu’il n’y avait pas de date à l’heure actuelle pour cette audience. Le communiqué d’Euskal Konfederazioa indique que : « Au vu des délais très très longs de procédure, nous demandons à la société France Télévisions de prendre les dispositions nécessaires sans attendre, afin que la langue basque ait toute sa place dans le service public de télévision. »

Ce n’est donc pas une victoire définitive mais elle est au moins symbolique. 

La question des langues régionales sur le service public.

Lors du recours en 2013, la langue basque disposait d’à peine 2H d’antenne par an sur France 3. C’était avant l’arrivée de Txirrita, nouveau magazine en langue basque diffusé 1 dimanche sur 3 à 10H45 sur France 3 Aquitaine. Aujourd’hui, il y aurait environ 10 d’antenne cumulée par an.

11877_1348050190_550Au-delà du cas basque, à plusieurs reprises, associations et hommes politiques ont interpellé France Télévisions, les différents ministres de la Culture, pour se plaindre de la part faite aux langues régionales. Paul Molac a bataillé à plusieurs reprises. Sans obtenir plus d’engagements.

Dans son Rapport au Parlement sur l’emploi de la langue française (2016), le Ministère de la culture et de la communication fournit certaines données.  Les chiffres sont en heures minutes secondes pour les diffusions en 2015.

Chiffres

Ces chiffres sont sensiblement les mêmes aujourd’hui, on peut même dire à l’identique pour la part occitane. Rappelons qu’il y a un magazine sur France 3 Méditerranée (Vaqui), un magazine sur France 3 Midi-Pyrénées, France 3 Languedoc-Roussillon et France 3 Aquitaine (Viure al País) et un journal occitan sur France 3 Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

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L’occitan est donc la langue régionale la plus diffusée sur le service public (si l’on excepte le cas corse avec une chaîne dédiée : Via Stella). Il est vrai qu’elle se trouve sur un territoire plus vaste et sur plusieurs antennes du service public. 

Lo Benaset @Benoit1Roux

17 Jan

Carta de las libertats comunalas

Le 11 janvier dernier – et comme chaque année – Toulouse a célébré l’anniversaire de la signature de la Charte des libertés communales : le 6 janvier 1189, le comte de Toulouse Raymond V reconnut officiellement l’existence de la Commune de Toulouse et de ses libertés publiques.

L’occasion de se pencher sur cet événement majeur de l’histoire toulousaine. Une équipe de l’Edicion Occitana est allée à la rencontre de l’historien Rémy Pech et a ensuite assisté à la célébration dans la Salle des Illustres du Capitole en compagnie notamment de la calandreta de Garoneta.


Chartes des Libertés Communales

Reportage de Sirine Tijani, Nathalie Fournis et Michel Blasco. Montage de Karin Glock.

Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani

13 Jan

Du nouveau pour l’enseignement de l’Occitan

La loi Fillon de 2005 permet aux collectivités territoriales de conventionner avec l’Etat sur la thématique des langues régionales. Dès 2009, plusieurs conventions Education Nationale/Conseils régionaux ont vu le jour en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc Roussillon pour donner un schéma global de développement de l’enseignement de l’occitan, notamment bilingue mais pas que. Entre temps, l’Office Public pour la Langue Occitane a été créé en 2015. C’est désormais une convention cadre sur l’enseignement de l’occitan qui va être signée d’ici quelques jours, directement par le Ministère de l’Education Nationale et non par les recteurs. Une première.

Que contient cette convention ?

Sans se substituer évidemment aux textes ministériels, cette convention cadre fixe la feuille de route pour l’enseignement des langues régionales. Elle fixe des objectifs déclinés au niveau académique, les 5 que comptent les 2 nouvelles régions (Bordeaux, Limoges, Montpellier, Poitiers, Toulouse). Cela devrait débloquer certaines choses dans celle de Limoges qui jusqu’alors était peu réceptive. On y retrouve des articles sur les enseignements primaire, secondaire et supérieur, l’enseignement immersif et surtout l’enseignement bilingue public.

Les conventions signées précédemment n’émanaient pas directement du ministère, elles étaient signées par les recteurs d’académies, avec des situations pas toutes identiques. Celle d’Aquitaine et Midi-Pyrénées étaient plus ambitieuses, celle du Languedoc-Roussillon plus en retrait. Ces mêmes conventions régionales ont parfois été déclinées au niveau départemental, signées par les conseils généraux comme on les nommait jadis. On pouvait y retrouver des objectifs chiffrés d’ouverture de sites bilingues. Des objectifs pas tous atteints car il n’y a pas de caractère obligatoire.

La nouvelle convention cadre validée en décembre par les régions Nouvelle Aquitaine Occitanie et donc l’OPLO fait justement un état des lieux de l’enseignement de l’occitan. L’enseignement bilingue au premier degré a par exemple doublé en Aquitaine de 2008 à aujourd’hui mais il ne touche que 2000 élèves. Toujours en Aquitaine et malgré les difficultés, les effectifs progressent dans le second degré. Avec une légère hausse au collège et une chute préoccupante dans les lycées. On y retrouve aussi des articles relatifs à la production de matériel pédagogique, la création d’un observatoire de la langue occitane qui fera tous les ans une cartographie de l’enseignement avec un état des lieux, un comité de pilotage avec des représentants des 5 académies qui se réunira tous les ans, avec la possibilité d’inviter des représentants de Calandreta, du centre Aprene, de l’ISLRF qui forme les professeurs en langues régionales des écoles immersives.

Un nouvel acteur : l’Office Public pour la Langue Occitane

L’OPLO officiellement créé en 2015 s’est vu confier le pilotage de ces conventions. En amont, il a beaucoup concerté les partenaires institutionnels et les acteurs associatifs. En aval, il devra favoriser la diffusion de l’information sur l’offre d’enseignement, organiser des animations dans les établissements, des campagnes d’information. L’OPLO est aussi chargé de soutenir la production de matériel pédagogique. Par exemple, le CAP’OC de Pau fournissait ce type de matériel gratuitement en Aquitaine et à titre onéreux en Midi-Pyrénées. Désormais l’OPLO financera ces outils pédagogiques dans les 2 régions en lien avec le réseau Canopé (réseau de création et d’accompagnement pédagogiques).

L’OPLO va également mettre en oeuvre les bourses d’études Ensenhar pour les étudiants qui se destinent vers le professorat de et en occitan dans le premier degré. Mais aussi pour des enseignants du 1er et 2nd degré titulaires de leur poste et désireux de se former à l’occitan afin d’enseigner dans cette langue. Il devra également accompagner les collectivités locales (région, départements, métropole, ville) qui souhaitent s’engager dans ces conventions. L’OPLO va enfin recueillir et traiter toutes les données sur l’enseignement de l’occitan dans le cadre de l’Observatoire de la langue occitane pour établir une cartographie précise complète et suivre ainsi les évolutions.

Charline Claveau-Abbadie lors du tournage France 3

Charline Claveau-Abbadie, présidente de l’OPLO Photo : France 3

Cette politique volontariste se heurte évidemment à certains textes ministériels (notamment la réforme des collèges) aux postes au CAPES toujours si peu nombreux, à certains recteurs d’académies parfois peu coopérants, aux directeurs d’établissement qui font la sourde oreille. Mais c’est la première fois que l’Etat signera une telle convention cadre, certainement d’ici la fin du mois. Précédemment, c’était les seuls recteurs (ices).

Sur ces relations entre enseignement et politique, la FELCO a mis en ligne sur son site une étude très intéressante sur les questions posées par les députés lors de cette mandature concernant les langues régionales.

http://www.felco-creo.org/mdoc/detail_fr.php?categ=deputat&id=1798

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

Quand la Bona Annada s’affiche

Ils sont 3 vaillants(es) cantaires (as) sur l’affiche 2017. Depuis 2003, il en va ainsi. L’institut Occitan de Billère en Béarn (missionné par le Conseil Régional de la Nouvelle Aquitaine et le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques) fait sa campagne de socialisation de la langue d’oc pour souhaiter une bonne année aux citoyens.

BA2017-horizontal

Des affiches disposées entr’autres dans les arrêts de bus de l’agglomération de Pau grâce à la société Idélis mais aussi dans le Grand Tarbes, les Hautes-Pyrénées avec l’aide de la Maison de la Cultura Occitana et de l’Ostau Comengés, les villes de Bordeaux, Bayonne, Billère, Orthez, Oloron, Mont de Marsan, Agen, Périgueux, Saint Gaudens, Montréjeau… et dans de nombreux autres lieux. La campagne se décline également en cartes postales.

Le visuel est assuré par la société Adishatz. L’InÒc mène d’autres actions tout au long de l’année.

Reportage Edition Pau Sud Aquitaine réalisé à Billère (64) le jeudi 12 janvier. C. Alet E. Gonzalez R. Grillot

Intervenants :

Jean-Brice Brana, Responsable pôle Langue et Société InÒc Aquitània

Jean-Jacques Castéret, Directeur InÒc Aquitània


Bona annada les vœux en occitan par france3midipyrenees

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