Peu présent jusqu’à présent, l’occitan voudrait s’afficher un peu plus sur les produits. Après tout, n’y a t-il pas une région qui s’appelle Occitanie ? La réflexion commence à tourner. Certains piliers y pensent depuis longtemps et un deuxième ligne, l’ancien rugbyman Gilles Bourguignon lance l’idée d’un salon des produits d’Occitanie pour 2018. Sur une autre terre pas franchement de rugby, le label « Produit en Bretagne » a déjà fait ses preuves.
Les balbutiements de l’occitan
Le 14 janvier dernier, País Nòstre organisait une réunion avec une cinquantaine de chefs d’entreprises, élus et membres d’association pour tenter de mettre en place un label, une marque territoriale mettant en avant l’occitan.
Seulement voilà, Sud de France est déjà passé par là. Mais les idées ne manquent pas. Pourquoi pas une route du sel ? C’est en tous cas le souhait de l’adjoint au maire de La Palme Henri Forgues, un camin reliant plusieurs entités salines de Gruissan jusqu’à la Camargue. Pour Laurent Spanghéro -autre rugbyman reconverti dans l’alimentaire- il y a aussi des choses à faire. Yann Bertin un céralier du Lauragais a monté une coopérative : « Graines Equitables ». Il va déposer une farine sans gluten Bio et occitane. Il y a aussi des confitures et ses « Confitures occitanes », Sylvain Barthès créateur de lunettes en bois qui s’appellent pour l’instant VuDuSud mais qui pourraient changer de vision. Et puis évidemment, Gilles Bourguignon et sa gamme de produits pâtissiers déjà existante et qui fait la part belle à l’Occitanie.
Pour l’instant il s’agit donc d’initiatives éparses, personnelles. Pas encore d’un véritable label comme il existe en Bretagne.
« Produit en Bretagne », une marque parlante
Un phare, une pointe côtière, du jaune et du bleu, c’est l’emblème des Produits en Bretagne. Un label créé en 1993 en pleine crise de la pêche et qui fait désormais référence en Bretagne et ailleurs. Pourtant, lors du lancement, ils n’étaient que 4 entrepreneurs à y croire. Aujourd’hui, il y a 380 PME, 4 000 produits labellisés… Une marque qui permet aussi de faire travailler directement une dizaine d’employés et indirectement beaucoup d’autres. Il est vrai qu’au départ, une certaine grande surface du nom d’un maréchal et un journal breton ont défendu et porté ce projet. Le « Produit en Occitanie » n’en est pas encore là.
Quelques antécédents
Il existe déjà un label lancé par l’Institut d’Etudes Occitanes (Òc per l’occitan) pour améliorer la présence de l’occitan dans l’économie. Une initiative un peu en sommeil mais qui peut donner des pistes. Plus récemment, le département du Tarn s’est aussi mis dans le jeu avec sa propre marque lancée en 2014 : Tarn cœur d’Occitanie. Elle compte à ce jour 400 adhérents, dont certains dans le milieu économique. Il y a évidemment les marques particulières, principalement dans le prêt à porter : Macarel qui fête ses 15 ans et Adishatz créée dès les années 80 par Roland Lagrave. Certains vignerons, fromagers, traiteurs et autres acteurs du secteur agroalimentaire ont aussi étiqueté leurs produits en occitan.
Enfin un Think Tank (òc-ben !) vient tout juste de voir le jour (Bolegadís) dont l’objectif est l’élaboration d’idées et de stratégies pour créer des richesses, emplois et activités en Occitanie. On y retrouve plusieurs noms cités plus haut. Une nouvelle réunion est prévue en février par País Nòstre qui voudrait aussi constituer une équipe forte et crédible pour jouer sur le terrain économique, avec un recrutement provenant de toutes les régions administratives.
Lo Benaset @Benoit1Roux