18 Nov

Un ofici public per l’occitan

Mercredi 13 novembre, une délégation occitane s’est rendue au Ministère de l’Education pour parler de la création de l’Office Public pour la Langue Occitane (OPLO). David Grosclaude (Aquitaine), Guilhèm Latrubesse (Midi-Pyrénées) et Marcel Matèu (Languedoc-Roussillon) ont donc été reçus par un représentant du ministère de l’Education et un autre du ministère de la Culture.

L’OPLO qui regroupe 5 régions occitanes (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Limousin) définira les principales lignes d’une politique publique en faveur de l’occitan. Il coordonnera les politiques inter-régionales,  notamment en matière d’enseignement. L’office a prévu de mutualiser environ le tiers du budget d’intervention des régions, celui qui est consacré à l’enseignement et à la formation. « Plutôt que d’avoir plusieurs interlocuteurs (un par région), l’Etat en aura donc un seul pour élaborer une politique linguistique » nous dit David Grosclaude.

Coma pel basc o pel breton

Ce type d’organisme existe déjà pour le breton et pour le basque. C’est d’ailleurs le modèle juridique basque (Groupement d’Intérêt Public) qui a été retenu par les Occitans. Des structures qui existent là-bas au niveau départemental et qui seront du niveau régional pour l’occitan.  « C’est la première fois que 5 régions vont travailler ensemble ».                    A côté de l’office, il y aura un comité consultatif composé des principales associations occitanes. Elles pourront ainsi être consultées régulièrement sur les projets mis en place par l’OPLO. Le budget sera seulement géré par l’office, puis distribué aux associations sur un volume qui restera le même.

Qu’ una participacion de l’Estat ?                                                                                                                                                                                                                                  

Les élus occitans attendent maintenant de connaître le niveau de participation de l’Etat. Chaque assemblée régionale votera cette création au printemps 2014. L’office devrait fonctionner dès l’été 2014 pour préparer les budgets inter-régionaux de 2015. On ne sait pas encore dans quelle ville occitane il s’établira. Mais il sera présent dans chaque région.

Benoît Roux

 

14 Nov

South Park deu parlar Occitan !

Il aura fallu attendre 16 ans pour voir enfin Cartman, Stan, Kyle et Kenny, les quatre enfants terribles au langage un peu décalé parler…occitan !
Et pourtant, c’était tellement évident.
Evident car la langue occitane porte en elle cette faculté d’inventivité sur les mots, d’autodérision, cet èime trufandièr (esprit moqueur) si souvent usité.
Inévitable car la série a toujours été l’exemple du Do it Yourself (peu de moyens et beaucoup d’imagination), une marque de fabrique très occitane…

 

La petite ville de South Park existe bel et bien, à 100km au sud-ouest de Denver dans le Colorado. Mais on se demande encore qui de la ville ou de la série est la plus bizarre ! De quoi intriguer le plus curieux des occitans.

C’est le cas de Danis Chapduèlh. L’idée du doublage commence en 2008, lors d’une soirée entre potes qui s’éternise, où les idées fusent et où la galejada tourne parfois au sérieux et vice-versa. Danis en tous cas y croit. Il choisit le premier épisode de la saison 5 qui date de 2001 : « Scott Tenorman Must Die / Scott Tenorman Deu Crebar ».  Un épisode corrosif, politiquement incorrect , qui se termine très mal et où sévit cet antihéros par excellence : Eric Cartman. Une histoire de puberté, complètement immorale : Cartman s’est fait rouler par Scott Tenorman sur l’achat de poil !

Premier travail : la traduction avec un vocabulaire populaire, familier, parfois ordurier. Pas simple. Quant au casting… Il s’est fait via les réseaux sociaux, avec plus de candidats que de personnages. Finalement, ils sont 13 à s’être lancés dans l’aventure, soit plus que la série en français. Pas de norme, mais du naturel et de l’authenticité, chacun faisant évoluer son texte au fur et à mesure du doublage.

Ne restait plus (sic) qu’à recréer les ambiances, les musiques, les bruitages…Non pas à la Diu me damne (n’importe comment) mais toujours le Do it yourself, avec les logiciels de M.A.O. (Musique Assistée par Ordinateur) existants.

 

L’esprit n’est pas dénaturé ; l’histoire est au poil pour l’occitan. Les répliques cultes ne sont pas en reste : « son peus de cuus ? » parti sur un quiproquo avec une signification différente suivant le dialecte (C’est des poils de cul ? ou Ce sont les poils de qui ?), « pubèra la vita » (pubère la vie) ou encore « praube conàs » (pauvre conard). Les gimmick se mettent en place comme Ginhèc (génial) qui revient sans cesse dans la bouche de Cartman. Un Cartman d’anthologie campé par Pierrick Bordanava qui, parait-il, est déjà dans le rôle dans la vraie vie…De quoi faire oublier l’immense voix française de Christophe Lemoine.

Avec tout ça, on attend une suite. « Oui… mais non ! » selon Danis Chapduèlh. « On est très content du résultat et on a peur de ne pas faire aussi bien sur un autre épisode. » A défaut de South Park, on pourrait bien voir débarquer Shrek ou un autre dessin animé, qui s’adresse aussi à un public adulte.

Benoît Roux

 

11 Nov

Macarel es a Tolosa !

Macarel s’installe à Toulouse. Et pas n’importe où. La célèbre marque occitane, créée en 2002, a choisi l’une des rues les plus passantes de la ville rose, à deux pas du Capitole : rue du Taur. Un choix osé qui représente un énorme défi : « C’est un pari fou », concède Danis Cantournet, gérant et créateur de la marque.

Sans compter leur espace dans les environs de Montpellier, mais excentré, et de très nombreux points de vente dispersés un peu partout, Macarel n’avait jamais ouvert de magasin comme celui-ci : « Depuis le temps que l’on existe, il fallait que l’on ait une boutique avec pignon sur rue. On y est allé au culot. Ici, rue du Taur, on va toucher une double clientèle : les Toulousains mais aussi les touristes ».

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Danis Cantournet et Evelyne Houlès se sont ainsi donnés deux mois d’essai. Pour rentrer dans leurs frais et envisager de poursuivre leur aventure toulousaine, ils devront réaliser un chiffre d’affaire d’environ 15000 ttc par mois, presque le double du chiffre d’affaire de leur boutique de Montpellier. « C’est chaud ! avoue Danis. Pour pouvoir réussir notre pari, nous allons ouvrir 6 jours sur 7 en novembre et 7 jours sur 7 tout le mois de décembre. » Le couple, qui s’est même installé juste au dessus de la boutique, compte donc sur les fêtes de noël et espère que ses tee-shirts, ses moules à gâteaux, ses célèbres autocollants ou encore son string occitan se retrouveront aux pieds de nombreux sapins de noël toulousains !

Sirine Tijani

 

07 Nov

Nadau, l’encantada en occitan

 Quand Nadau arriba en vila.

Nadau arrive en ville et il ne vient pas de nulle part. Bien ancré dans le Béarn, le groupe a écumé les campagnes, égrainant de-ci de-là 40 ans de chansons pour un public sans cesse renouvelé. Ils n’ont pas l’air du tout viril et c’est plutôt beau à voir…

 Car oui, enfin, Nadau se défait peu à peu de son image assumée de groupe rural qui conquiert difficilement les villes. En octobre dernier Nadau a été programmé à Odyssud à Blagnac. Une salle réputée et pas vraiment pour programmer de l’occitan. Résultat : premier concert sold out comme on dit en òc. Un deuxième jour en sus et une salle remplie en quelques heures. Un phénomène. « Sèm plan contents d’arribar pauc a pauc dins las vilas grandas » (Nous sommes très contents d’arriver peu à peu dans les grandes villes), nous dit Jan de Nadau.

nadauolimpiaL’Olimpia tornamai

Et puis, il y aura Paris et l’Olympia une quatrième fois le 10 mai 2014. Mais sans le train et le débarquement des Béarnais à Austerlitz comme jadis. Trop de rambalh et de soulerie. Mais la fête sera là. « 40 ans, serà la hèsta. I aurà una scèna dubèrta per totes los gropes. Per las cantas, las dansas, la musica… » (40 ans ça se fête. Il y aura scène ouverte pour tous les groupes. Pour les chants, les danses, la musique…). Jan va donc squatter l’Olympia avec ses musiciens et ses amis jusqu’à 2-3 heures du matin.

 

L’Encantada

NadauIl y aura bien sur l’Immortèla, Un trin que s’en va de Pau et bien d’autres…Mais aussi les chansons extraites du nouvel album qui sortira vers le 15 novembre. 15 chansons pour la plupart déjà étrennées sur scène, mais réenregistrées pour l’occasion. Et après le Vam caminar  de cap tà l’immortèla, Nadau a sorti un autre tube qui donne le titre de l’album : L’Encantada. Avec ce don sans pareil d’écrire des textes et des musiques auxquels s’identifient de suite les gens. Au point que beaucoup croient que ce sont des morceaux traditionnels. « L’Encantada a fat descolar lo grop dins lo Sud-Oèst cap e tot » (L’Encantada a fait décoller le groupe dans tout le Sud-ouest), nous dit le Jan. Pas une banda, pas une chorale, pas un groupe qui n’ait déjà repris ce qui est devenu le tube du Sud-ouest. « L’Encantada es vengut l’imne de las corsas landesas, del rugbí per exemple al Mont, al basquet a Pau » (C’est devenu l’hymne des courses landaises, du rugby comme à Mont De Marsan, du basket à Pau)… Et la modestie en prime : « Se sabiái cossi far un tube, ne fariái un cada matin…Vesi pas venir las causas ». (Si je savais faire un tube, j’en ferais un tous les matins. Je ne vois pas venir les choses)

Nadau, lo rocker en vèsta de cuèr

Populaire et sympathique certes, mais souvent revendicatif. L’un des nouveaux morceaux s’appelle L’adagio des abrutis. Référence à 2008 à Arbas pour le lâchage d’un nouvel ours. La Ministre de l’écologie Nelly Ollin est présente officiellement. Les opposants s’invitent. « Lo menaire (Philippe Lacube) es sortit del bòsc una esquèra a la man. A marchat cap a la caissa de l’ors…Nelly Olin los a tractats d’ases, d’imbecils ». (Philippe Lacube -le meneur- est sorti du bois une sonnaille à la main. Il a marché vers la caisse de l’ours…Nelly Olin les a traités d’ânes, d’imbéciles). Impossible à admettre pour Jan. Il en a fait un morceau instrumental vielle-cornemuse inspiré de Braveheart.

Notre « Robin des bois » béarnais est particulièrement affuté contre la société liberticide. « Defensa, aquela cançon l’ai arrestada en causa de la longor. Mas cada jorn se podriá ajustar un coplèt. » (« Defense », j’ai terminé la chanson à cause de la longueur. Mais chaque jour on pourrait y rajouter un couplet.) La liste des choses qui ne sont plus autorisées et des actes prohibés est en effet longue, très longue. « La libertat es tuada cada jorn. E dison que fan aquò dins lo nòstre interèst. Cal culpabilisar lo monde. Aqui lo cancèr de la societat. Fan de la securitat un business ». (La liberté est tuée chaque jour. Ils prétendent le faire dans notre intérêt. Il faut culpabiliser les gens. C’est le cancer de la société. Ils font de la sécurité un business).

Los dobridors de parapluèjas 

Et Jan de rappeler qu’il devient très difficile d’organiser un concert. A Montech dans le Tarn et Garonne : 1 500 personnes et 12 vigiles pour la sécurité. « Per fotre la paur al monde » (Pour faire peur aux gens). A Luchon : 2 000 chaises à l’extérieur, et pas aux normes. 4 000 euros pour en faire venir d’autres ! Des fois que mamies, papys et autres adolescents envoient chaises et objets volants sur scène, tel un bon vieux concert des Who. On savait Jan grand admirateur de Springsteen, mais au point de déchaîner une telle violence !

« Es la republica dels dobridors de parapluèjas » ! C’est la république des ouvreurs de parapluies !

Nadau story

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Jan va donc laisser son parapluie à la maison et poursuivre son oeuvre.  » Content de la musica qu’avèm heita. Sem al servici d’una cançon, d’un repertòri. Cal anar cap a la simplificacion. L’essencial es de tocar lo monde. » (Je suis content de la musique que nous avons faite. Nous sommes au service d’une chanson, d’un répertoire).

Mission accomplie. Nadau c’est plus de 1 000 soirées, 13 albums (dont 8 en CD), 3 vidéos, 2 DVD plus de 60 000 disques vendus. Et toujours la même devise : « N’em pas aqui tà mushar que jogam plan » ! Nous ne sommes pas là pour montrer que nous jouons bien !

Benoît Roux

31 Oct

Les « Daunas de Còr » réinventent la féminité polyphonique

Dans la discographie occitane et dans la discographie tout court d’ailleurs, il est des disques qui « resclantisson » : autrement dit, qui retentissent de façon éclatante. Ces disques-là, quand on les écoute, vous donnent des petits frissons sur les bras et dans le haut du dos. Ces disques-là vous font s’envoler en un instant. C’est un peu comme un grand bol d’air frais qui vous remplit les poumons, qui vous remplit le cœur.

Peut-être, ressentirez-vous tout cela en les écoutant. Elles, ce sont les « Daunas de Còr », (Dames de Coeur). Et un cœur, elles en ont un de… gros.  Tellement gros qu’il est difficile de ne pas être ému par leurs vibrations chorales à l’écoute de leur premier album « AirEtèras ».

Imprégnées par la simple tradition du chant bigourdan, ces six voix inventent, réinvente une féminité polyphonique pyrénéenne. D’habitude, ce sont des hommes que l’on entend chanter, quelque fois des groupes mixtes mais des femmes et uniquement des femmes… Serait-ce presque interdit ?

Les «  Daunas de Còr  » osent et parcourent un répertoire qui part de la Gascogne et nous emmène jusque dans le Piémont Italien, du chant sacré en passant par le traditionnel et en occitan, majoritairement.

D’une force délicatesse, Nosta Dama de Varètja (Notre Dame de Barèges) introduit l’album et pose tout de suite un cadre : sans inutile fioriture, avec une multitude de dynamiques vocales et harmoniques. L’acre mélodie du Kyrie, interprété en suivant, nous transporterait presque dans les Balkans. Il s’agit pourtant d’un chant transmis par Nadeta Carita, une des six chanteuses du groupe, d’après la messe de Dumont en version polyphonique traditionnelle d’Ayros Arbouix en Bigorre. Puis des Landes en vallée d’Aspe, AirEtèras file son chemin vocal en toute liberté. Comme cette suite de bourrées auvergnates chantées « spontanément » par les filles. Les voix hautes, basses et normale  « s’entremesclan » généreusement et même si les mains qui piquent les trois temps pour danser « la borèia » manque de précision, la diction rouergate elle, est parfaite.  L’univers sonore qui enveloppe tous ces chants fait respirer l’album. Enregistrés en prise directe dans l’Eglise d’Arcizans-Avant, dont on entend la cloche sonner l’heure, à table, au restaurant, ou encore au coin d’une cheminée dont le feu crépite naturellement, les 18 chants s’achève au sommet : Montanhas sus Montanhas. Là, dans ces montagnes pyrénéennes où vivent Nadèta Carita, Anne Enjalbert, Valeria Vedere, Mimi David, Laurence Benac et Emilie Manescau : Les « Daunas de Còr ».

Clément Alet

Les "Daunas de Còr" au Théâtre des Nouveautés à Tarbes lors du tournage de l'émission spéciale de "Viure al País" du 9 décembre 2012 dédiée au chant polyphonique pyrénéen - © Amic Bedel

Les « Daunas de Còr » au Théâtre des Nouveautés à Tarbes lors du tournage de l’émission spéciale de « Viure al País » du 9 décembre 2012 dédiée au chant polyphonique pyrénéen – © Amic Bedel

28 Oct

Anèm Oc ! pour la 5ème fois…

Comme l’annonçaient nos confrères de La Setmana sur leur site internet dès jeudi dernier, les Occitans ont bien l’intention de redescendre dans la rue en 2014. Après Carcassonne en 2005, Béziers en 2007, de nouveau Carcassonne en 2009 puis Toulouse en 2012, c’est le 8 novembre 2014 qu’une nouvelle grande manifestation devrait se tenir en Occitanie. Où? Personne ne le sait encore et la coordination « anèm òc » étudie pour l’instant la question. Pour l’heure, il ne s’agit que d’un projet mais il semblerait  que cette journée de manifestation soit organisée simultanément en Catalogne (du Nord), Pays Basque et Bretagne, comme c’était déjà le cas lors de la dernière manifestation du 31 mars 2012. 30.000 personnes avaient défilé dans les rues de Toulouse.

La prochaine manifestation du 8 novembre 2014 intervient une nouvelle fois dans un contexte pré-électoral. Les élections régionales et départementales auront lieu en 2015 et les organisateurs entendent faire pression auprès des élus. Ils demandent encore et toujours une seule et même chose : un véritable statut juridique pour les langues régionales, rien de moins qu’une loi.

Sirine Tijani et Clément Alet

25 Oct

Còps d’ala tòrna prener la volada, nouvelle série en occitan.

 

La série Còp d’Ala reprend son envol.

10 nouveaux épisodes pour mieux comprendre les fondements de villes et villages d’Occitanie.

Et voilà une série qui va séduire tous ceux qui s’intéressent à l’Histoire, à l’urbanisme, à la belle image et bien sûr, à l’occitan.

Écrite de main d’expert par Pierre Brun, portée par sa voix, la langue d’oc y est fouillée, riche, travaillée imagée…Un vrai travail linguistique et pédagogique qui pourrait servir en classe.

D’autant plus que l’on y parle d’Histoire et que celle-ci ne figure pas toujours dans les manuels scolaires.

Les faits se passent au Moyen-âge, globalement du Xème au XIIIème siècles. L’apogée en quelques sorte de la langue d’oc, très présente dans la population mais aussi dans les cours européennes. Un rayonnement culturel avec la littérature des Troubadours, et plus tard Dante…

Seulement voilà. C’est aussi l’époque de la Croisade contre les Albigeois, pour annihiler le catharisme et s’emparer des terres du sud.

La série présente de nombreuses découvertes comme à Cordes (81) avec la maison du Grand Veneur construite par un descendant de famille cathare. Sur le mur gothique on y voit  ces visages effrayés, des femmes qui protègent leurs enfants, des personnages qui se tiennent la tête…

Pour chaque épisode, une ville et un type d’organisation : ville marchande (Lauzerte, Montech, Castelsarrasin), sauveté (Villeneuve d’Aveyron), bourg castral (Cordes), château stratégique (Najac) ou encore bastide (Lisle-sur-Tarn, Montesquieu-Volvestre).

Còp d’Ala explique donc comment et pourquoi se sont constitués villes et villages d’Occitanie. Et en soit, c’est un document d’urbanisme.

Enfin les images sont de grande qualité. A l’époque où l’on voit beaucoup d’images aériennes réalisées par des drones, celles-ci sont faite depuis un ULM, avec une caméra HD par Amic Bedel. A l’arrivée : un regard original et authentique avec une vraie sensibilité.

A ne pas manquer cette saison dans Viure al País. Premier épisode consacré à Lauzerte (Tarn et Garonne) le dimanche 3 novembre à 11H25 sur France 3 Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon.

Benoît Roux

24 Oct

Langues régionales : un code, sans loi ?

Remis le 15 juillet dernier auprès de la Ministre de la culture Aurélie Filippetti, le rapport Caron rédigé par le Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et la pluralité linguistique interne devrait déboucher sur des propositions d’ici à la fin de l’année. « La ministre m’a promis qu’il ne resterait pas dans un tiroir. On nous a demandé de faire quelque chose de réaliste, c’est ce que l’on a fait » précise David Grosclaude, membre du comité qui a participé à la rédaction.

Deux pistes essentielles sont avancées dans le rapport : la première concerne une loi sur les langues régionales et la seconde s’oriente vers un code des langues de France. Deux chemins, pas tout à fait identiques, l’un bien plus complexe que l’autre, l’un bien plus volontariste et politique que l’autre. La loi apparaît évidemment comme le cadre le plus ambitieux et le plus abouti pour les langues régionales au détriment du code qui ne serait qu’une compilation de l’ensemble de la législation existante sur ces questions. « L’idée du code est partie d’un constitutionnaliste, membre du comité, faisant remarquer que l’Administration ne savait pas toujours comment agir face à telle ou telle situation sur l’usage d’une langue régionale. Le principe du code est de pouvoir dire tout ce qui est donc autorisé dans le droit actuel » résume David Grosclaude. « Là, par exemple, on ne perdra plus de temps sur la question des panneaux bilingues à l’entrée des villes. On trouvera dans le Code l’article qui s’y réfère et les derniers jugements qui les autorisent ».  Si ce code a le mérite de devenir un outil utile pour les citoyens autant que pour les administrations, il n’apporte rien de nouveau aux langues régionales en France. Il semble en revanche avoir les faveurs de la ministre. Auditionnée le 9 octobre dernier à l’Assemblée Nationale par les députés du groupe d’étude sur les langues régionales, Aurélie Filippetti s’est déclarée favorable à l’élaboration d’un « code des langues de France ». Pas un mot, pour l’instant, concernant la loi. Mais après en avoir discuté avec le Premier Ministre, Aurélie Fillippetti a promis aux membres du comité consultatif qu’elle reviendrait vers eux avec des propositions d’ici à la fin de l’année. La partie n’est donc pas tout à fait terminée.

Clément Alet

23 Oct

Le Tram de Montpellier bientôt en òc ?

Montpellier - Tramway - centre de la ville

© IngolfBLN – creative commons

Estacion venenta, Comèdia : voilà donc ce que pourraient bien entendre un jour les Montpelliérains dans leur Tram. Des annonces de stations et d’arrêts en occitan : l’idée vient d’être lancée à travers une pétition en ligne depuis le 22 octobre. « Pour un tramway bilingue Français/Occitan à Montpellier » a recueilli en un jour plus de 250 signatures et les initiateurs justifient leur envie en occitan : Perque l’occitan es nòstre patrimòni, perque los elegits son daccòrdi amb aqueste projècte. Nos cal capitar de far aquò a Montpelhièr, es ja fach a Tolosa e Niça, alara qu’esperam? Parce que l’occitan est notre patrimoine, parce que les élus sont d’accord avec ce projet. Nous devons le faire aboutir à Montpellier, c’est déjà fait à Toulouse et Nice, alors qu’attendons-nous?

Espérons que les Occitans n’attendent pas forcément le soutien de la population montpelliéraine dans son ensemble car si l’on s’en réfère à l’expérience toulousaine, rien n’aurait été possible sans la pugnacité des associations occitanes et de l’exploitant Tisséo. A l’époque, l’arrivée des premières annonces bilingues avaient été plutôt mal reçues par les usagers. Depuis, la voix du métro toulousain a changé pour le bien être de nos oreilles.

Clément Alet

 

 

 

18 Oct

Aqui es Besièrs ! L’ASBH et l’occitan

Ce n’est pas encore le grand Béziers des années 70, du temps où les Palmier, Vaquerin, Paco, Cantoni et Astre raflaient 11 titres de champions de France. Mais l’ASBH Association Sportive Béziers Hérault stabilisée en Pro D2 veut renouer avec ses racines. Et parmi elles, l’occitan.

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A la broa del gorg, au bord du gouffre.

Si le club va mieux désormais sur un plan sportif et financier, il est passé pas loin du gouffre, en passe de tomber dans l’anonymat. En 2010, le club est rétrogradé en Fédérale. Il joue les barrages pour remonter en Pro D2. Pour forcer le destin, des supporteurs se mettent à chanter le Se Canta. Au moment où résonnait parfois le Copa Santa plus provençal. De quoi donner des idées à certains.

Los Occitans de Besièrs dins la mesclanha, les Occitans de Béziers dans la mêlée  

Béziers, c’est le club de cœur et la ville du chanteur Joanda. Il va souvent au stade de la Méditerranée. La passion du sport et la frustration de ne pas y voir et y entendre plus d’occitan. Mais il va rencontrer le restaurateur célèbre Pierre Augé, le chanteur et musicien Jean-Brice Viétri, le président délégué de l’ASBH Ghislain Jansé et Floréal Vaquerin le fils d’Elie. Ils se réunissent un soir et après un repas très convivial, décident de créer le CNOSF : le Comité National Occitan Sans Frontière. Une blague au départ et un pied de nez à son homonyme, le Comité National Olympique et Sportif Français qui avait imposé aux Biterrois de rejouer un match, risquant ainsi de les faire redescendre en Fédérale en cas de défaite. Sans conséquence sportive mais avec une incidence culturelle…

 

Lo Comitat Nacional Occitan sens frontièras, qu’es aquò ?

L’ASBH est le premier club français de rugby à se doter officiellement d’une commission culturelle. Un organisme qui permettra au club de se doter d’une identité forte à l’image de l’USAP pour les Catalans, de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique pour les Basques. Le CNOSF se réunit une fois par mois et Joanda en assure la présidence. Et les idées ne manquent pas : animer l’avant match au clubhouse avec des chanteurs et des instruments occitans, chanter le Se Canta juste avant l’entrée des joueurs comme l’ont fait Joanda et Floréal Vaquerin pour la réception du Lyon Olympique Universitaire.  Pourquoi pas l’annonce du score en oc, une signalétique bilingue… Sans oublier le chant des supporteurs Aqui, aqui es Besièrs et le journal du club Sèm fòrça. Le nouveau site de l’ASBH aura une page consacrée au CNOSF. On parle même de mettre en place une journée de formation culturelle sur l’histoire et la langue d’oc pour les joueurs et dirigeants. Les marqueurs identitaires ne manqueront pas.

Dissabte la Seccion Paulina a l’estadi de la Mediterranèa, samedi la Section Paloise au stade de la Méditerranée

Si les joueurs arborent une croix occitane pour les matchs à l’extérieur, « l’occitanité » est plus flagrante à domicile. Et pour préserver leur invincibilité à la Méditerranée, les joueurs pourront compter sur un public de plus en plus nombreux : près de 5000 abonnés qui ont tous reçu leur écharpe Aqui es Besièrs. Ce samedi 19 octobre la Section Paloise -autre club occitan habitué au Se Canta– ne sera pas trop dépaysée. Pour accueillir ce prétendant à l’accession en Top 14, le Club House ouvrira ses portes dès 16 heures avec les chanteurs Flo Vaquerin et Joanda, accompagnés par Patrice Villaumé (Troubadours Art Ensemble) à la flûte occitane. Après la bodega de la Montagne Noire, un autre instrument occitan sera donc de la partie. Et pour donner le coup d’envoi : Didier Amiel, l’entraîneur de l’Equipe d’Occitanie de Football qui viendra avec plusieurs de ses joueurs. Un tour de chauffe avant d’en découdre le 15 décembre avec le Racing Club Narbonne Méditerranée pour un grand derby occitan.

Benoît Roux

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 28/09 ASBH-LOU de gauche à droite : Floréal Vaquerin, Joanda et Nicolas Dedieu </p#>