04 Mar

Alidé Sans/Paulin Courtial : un parelh de tria a Tolosa

La cantaira musicaira es d’aise dins totes los estilis. Aquò se veis sus scena e se sentís sus son primièr disc « Eth paradís ei en tu ». Dempuèi la davalada, es partida encara a la descobèrta d’una autra dralha ambe lo musicaire Paulin Courtial. La resulta es fòrca estrambordanta. De verificar dijòus a Tolosa.

Alidé

En genièr passat, lo siti VilaWeb publiquèt un article ambe doas vidèos enregistradas a l’espai VilaWeb. De tira , se sentís que los dos musicaires son complicis e que Paulin mena Alidé a explorar d’autras dralhas e sons. Professor de guitarra, Paulin es tanben un « Filh de » coma Alidé : son paire es Joan-Loís Courtial e sa maire la Roselina. A sovent tocat o cantat amb elses, quitament per la lor creacion « Sul camin ». S’es ganhada la medalha d’aur del conservatòri regional de Tolosa. Dempuèi la davalada passada, engruna sas nòtas per far flòri amb Alidé.  

 

« En blanc e nere », la guitarra es per començar classica. Lo temps per la votz d’Alidé de prene plaça. Las nòtas cristalinas venon esclairar puèi portar la votz.Tot aquò respira la complicitat, per s’acabar sus un costat un pauc flamenco e permetre a Alidé de s’envolar… E la guitara de Paulin de far la bassa.

Puèi « Tèrra ». Un son plan trabalhat e que mena quicòm dins un sentit de viatge sus de còrdas fretadas. Tot en sensibilitat e respiracions. Permet de far gisclar encara mai prigondament los mots d’Alidé. Los dos an pas besonh de se cercar : se tròban de longa. Dona una autra dimension, d’autras colors a las cançons. E cal ben plan dire que sembla mai correspondre a l’univers de la cantaira. Ne son pas qu’a la debuta de lor trabalh e aquò promet.

 

Aprèp èsser venguts pel baptisme de l’Estancabra, seràn tornamai a Tolosa, dijòus 10 de mars, 18o30 al Metronum, organizat per Convergéncia Occitana . Emocions e musicalitats garantidas.

Lo Benaset

Espigoule-Massilia, même combat !

Le réalisateur Christian Philibert (les films d’Espigoule) a suivi pendant un an le Massilia lors de la tournée des 30 ans. L’auteur du mythique « Les 4 saisons d’Espigoule » joue souvent entre les lignes du documentaire et de la fiction. Là, il ne devrait pas rendre une partition que musicale. Mais pour se faire entendre, il a dû faire appel au financement participatif. Les chourmos sont dans la place.

 

Massilia : une découverte et des évidences

L’histoire commence au début des années 90. Christian Philibert rencontre Gari Greu du Massilia. Entre l’ancien électricien et le chanteur, le courant passe très vite. Des projets de clips arrivent…Qui ne se feront pas. Le temps passe et « Les 4 saisons d’Espigoule » arrivent. La comédie fait un tabac et parle beaucoup aux musiciens. Les liens se resserrent. En 2013 sort « Afrik’aïoli ». « Ils nous ont offert une chanson pour le film et j’ai découvert à l’occasion les chourmos qui nous ont bien soutenus ». Le réalisateur varois prend surtout conscience des points de convergence avec le Massilia. « Je me suis rendu compte que Massilia et Espigoule même combat. On s’adresse au monde entier, nous ne sommes pas que des gens du sud. Les chourmos, les concerts, mes films, tout ça c’est générateur de lien social. » Sans parler de l’anti-centralisme.


Faire monter l’aïoli

Alors, Christian Philibert va voir Manue, la femme de Tatou. Le groupe va faire une tournée pour les 30 ans et il décide de s’y greffer. « C’était le seul moment où nous pouvions les avoir ensembles. » Quelques questionnements et un peu de méfiance au départ, la confiance s’est vite installée. « On filme et très rapidement s’impose le portrait d’un groupe bien vivant. C’est quand même le groupe qui a eu le plus de dates en 2015. «  Une centaine d’heures de rushs, la tournée bien sûr, mais aussi la sardinade du 1er mai, l’hommage à Lux B à Notre Dame de la Garde, les artistes en solo…« Je veux en faire un objet ludique festif. Le documentaire n’est pas une vision objective du réel. C’est inhérent à mon cinéma, des objets filmiques cultes qui font qu’une seule vision ne suffit pas. Les gens ont envie de revoir les films ensembles. Pour Massilia, c’est le même objectif. »

Le livre de Camille Martel sur les 30 ans est sorti au moment où Christian Philibert commençait à filmer : « ça m’a aidé, mais je reprend l’histoire où lui l’arrête. » Pas vraiment un film musical, plutôt un documentaire, mais pas de subventions pour autant. Pas de CNC, pas de télévision intéressée pour le moment, les producteurs disent le projet infinançable.  Dur dur d’exister loin de Paris. « Il n’y a pas de fatalité à devoir aller à Paris. J’entre en rébellion contre ça. Au moment d’Afrik’aïoli », on s’était posée la question : sortie régionale ou nationale ? On a regretté de ne pas l’avoir sorti nous même. On va le faire pour Massilia. Ils vont dans le même sens que moi. C’est un peu grâce à eux que je ne suis pas allé à Paris. »


Les chourmos dans la place

Une fois tourné, faute de financement, le film est tanqué au montage. Seule solution : le financement participatif. « On s’y est lancé par défaut. Mais tu retrouves le réseau. Ceux de Massilia sont très costauds, quant à Espigoule, c’est pas mal. J’en avais rêvé de tout ce lien social. Mais le crowfunding ne couvre pas toute la fabrication du film, sans parler des salaires…L’objectif est volontairement bas. » Objectif de 20 000 euros largement atteint mais pas encore suffisant. Le film est au montage depuis début février et il faudra bien trois mois pour le terminer… Et atteindre les 40 000 euros pour le finaliser, le promouvoir, le distribuer. Et pour ça, Christian reprend une idée : « les Cinés Sound Systems ont été inventés par la chourmo et ça marche très bien. » En attendant le film, le réalisateur et les membres sillonnent la Provence. 2 H de tchatche pour raconter Massilia, sensibiliser au financement participatif et mettre un peu de oai. C’était le cas à Berre, Toulon, hier soir au Cinéma Le Cigalon de Cucuron (84); aujourd’hui vendredi 4 mars ils iront à Puget-sur-Argens (83). Un avant-goût du film en attendant les avants-premières prévues en juin dont du théâtre Silvain de Marseille déjà calée. Début Juillet le Commanda Fada débarquera dans les cinémas. Collèga, se te bolègas ton nom serà al generic !

Gaspard de Besse et complexe du santon

Christian-PhilibertIl y aura bien sûr de l’occitan dans le film, ne serait-ce que dans les chansons de Massilia. Le réalisateur avoue être imprégné de cette culture. « La langue s’est perdue dans ma famille. J’ai fait un film sur le complexe du santon avec Philippe Martel pour expliquer comment les gens du sud ont été perçus. J’ai toujours eu des liens. Les occitanistes me titillent pour apprendre la langue. » Le réalisateur de « Travail d’arabe » n’a pas vraiment le temps. Et s’il l’avait, il le consacrerait à sa passion : l’histoire. « J’ai des projets historiques que je n’arrive pas à financer. Notamment un sur Gaspard de Besse, le Robin des Bois provençal. Avec mon assistant, on est des spécialistes. «  Depuis 3 ans, il travaille sur les sarrasins, il a fait un documentaire sur le débarquement en Provence, voudrait en réaliser un autre sur l’insurrection provençale de 1851… Et pourquoi pas en lenga nòstra. « Quand la question se posera, j’aurai tendance à aller chercher l’occitan ». Une chose est sûre : sa rencontre avec Massilia aura permis au cinéaste de se réaliser :

 » Maintenant je sais quelle est ma voie. On n’a pas d’argent mais on est libres ».

Lo Benaset

Massilia autour de Christian Philibert. Photo : facebook du film.

Massilia autour de Christian Philibert. Photo : facebook du film.

http://www.kisskissbankbank.com/massilia-sound-system-le-film/

https://www.facebook.com/MassiliaSoundSystemLeFilm/

http://www.espigoule.brokatof.com/

01 Mar

Lo Cocut, le chant traditionnel occitan qui tolère 40% de fausses notes !

Ce n’est pas encore tout à fait le printemps mais Lo Cocut est déjà de sortie. Un còr occitan del Clapàs. Notre confrère Jean-Michel Escaffre et consœur Sylvie Bonnet sont allés les faire chanter. On y retrouve quelques figures illustres comme les 2 Philippe : Hammel et Martel. Bonne humeur garantie, sans prise au sérieux, mais ça détonne.

Les polyphonies occitanes accessibles à tous, c’est le crédo d’un groupe d’amis qui a créé en 1992 le chœur « lou cocut ». Pas besoin de parler occitan ou de savoir lire le solfège : le chant est libre, et l’humour fleuri! On y accepte 40 % de fausses notes.
Hérault : avec humour, Lo Cocut chante en occitan

© @F3Languedoc La chorale de Lo Cocut en concert à Jacou

© @F3Languedoc La chorale de Lo Cocut en concert à Jacou

Avec leurs bérets, on les croirait descendus du Larzac. En fait, ils viennent de partout et de tous les horizons. Leur mission : donner des frissons en version occitane. Depuis 24 ans, ils donnent de la voix dans la plus grande tolérance. Ici, on accepte 40% de fausses notes.

« C’est une opération de recyclage, explique Etienne Hamel, autoproclamé « As de chœur », on prend des gens qui n’ont jamais été dans des chorales, des gens qui ont été virés des chorales et des gens qui se sont enfuis des chorales et on les fait chanter… C’est un peu physique. »

Nom d’oiseau

Ils s’appellent Lo Cocut…un air d’adultère? Que nenni…en occitan, Lo Cocut est un nom d’oiseau.

« L’idée est de faire partager cette langue que tout le monde pense totalement morte avec des gens qui n’en ont peut-être jamais entendu parler mais qui en la chantant, se rendent compte qu’elle représente un certain nombre de richesses qui valent la peine d’être connues, qui valent la peine d’être chantées », explique Philippe Martel, un des choristes.

Chansons traditionnelles

Lo Cocut live, c’est un best of de la culture occitane. Les 22 choristes connaissent plus de 200 chansons traditionnelles parfois très locales. Comme la Festa dé l’Issanka, hommage à une fête sétoise.

En concert, Lo Cocut n’hésite pas à se frotter au quartet jazz art déco. Prochain rendez-vous sur scène, le 17 mars à Codognan dans le Gard. A bon entendeur…coucou !

29 Fév

Protestants de Cairàs en Wurrtemberg

Aquí l’istòria dels protestants de Cairàs, darrièra comunautat a parlar occitan en Alemanha

Las originas

1685: lo rey Louis XIV revòca l’edit de Nantes que assegurava la libertat de culta als protestants. Mai de 100 000 « huguenots » quitan alara Franca. 400 d’entr’eles son originaris dels Aups. La majoritat passa per Suissa que pòt pas aculhir un nombre tant important de refugiats.

En 1699; lo duc de Wurttenberg acòrda als valdeses italians e als calvinistas de França los privilègis los mai grands. Olanda li fornís 100 000 escuts per subvenir als fraisses de l’establiment dels immigrants e Angleterra alòga 140 livres Sterling per l’entreten de lors pastors e regents.
En 1699, 142 personas arriban en Wurrtemberg e crean la comunautat de Lucerne a costat del vilatge de Wurmberg. 82 son originaris de la val de Cairàs, 18 de Guilhestra e de Vars, 27 d’Ambrun. Los autres son de valdès italians. En 1701, son rejónhets per 60 valdès de Pragelato, en Italia.

La reculada e la desaparicion de la lenga d’ó

L’arribada dels immigrants foguet dificila ambe mantuns problèmas respiratòris en causa del climat a influència atlantica. Los Cairàssins s’arrancan pasmens az-aquela terra novèla e bastisson lo temple en 1704 e l’ostal del pastor en 1727. Los primièrs maridatges mixtes ambe los luterians alemands aparèissan al sègle 18. Aquò provòca de disputas sus lo biais de batejar los mainatges ! Una primièra reculada de la practica de la lenga d’òc es constada ambe l’arribada de pastors de Suissa que fan l’ofici en francès e comprenan pas lo parlar cairàssin. En 1808, la comunautat de Lucerna a pas pus d’autonomia politica e es restacada a la comuna de Wurmberg. En 1823, las gleisas aupencas son restacadas a la gleisa luteriana. En 1840, un decret obliga l’usatge de la lenga alemanda a l’escòla, l’administration e quitament l’ofici.

Dins l’entre dus guerras, qualquas personas annadas son encara capablas de s’exprimir en lenga d’òc. Lo darrièr locutor morís en 1952. Se sonava Johannes Peter Gille.

E ara ?

La comunautat de Lucerne a daissat pauc de traças de son passatge. Lo temple es estat destruit per un tir d’artilleria en 1945. Ara se pòt veire un monument erigit en códol del Guil ( la rivièra de Cairàs) ont se pòt legir los noms de familhas cairàssinas. Dins lo campestre entre Pforzheim e Stuttgart demòran los noms de localitats d’origina romana: Perouse, Pinache, Corres, Serres.

Es dins la localitat de Serres, proche de Wurmberg que se tròba la « placa del patoua ». Lo 8 de julh 2014, un gemèlatge entre Wurmberg e las comunas de la val de Cairàs foguet realisat. Aquò se faguet en presència de Joël Giraud, deputat dels Aups Nauts, de Christopher Davis, cònsul general dels Estats-Units, dels conses de la val de Cairàs et del conselhièr general Jean-Louis Poncet.

gemèlatge entre Wurmberg e las comunas de la val de Cairàs

gemèlatge entre Wurmberg e las comunas de la val de Cairàs

Costat alemand, la comuna de Wurmberg era representada per son conse Jörg-Michael Tefly, son pastor e un quarantenat de ciutadans. Dempuei, de corses d’alemand son estats mès en plaça en Cairàs per refortir los escambis: de notar que maugrat las persecutions, mantunas familhas de Cairàs son demoradas estacadas a la lor religion en secrèt e actualament, los protestants representan encara 60 a 80% de la populacion de la val.

Aymeric Jonard

22 Fév

Une élue chargée de l’occitan en Aquitaine Limousin Poitou-Charentes

Charline Claveau-Abbadie vient d’être nommée officiellement élue régionale en charge de l’occitan pour la nouvelle région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Elle a été élue en décembre dernier sur la liste PS-EELV d’Alain Rousset. En 2014, elle a aussi été candidate à Pau sur la liste PS de David Habib et porte parole de campagne. Elle a fait son entrée au conseil municipal.

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Bientôt la trentaine, cette jeune femme est désormais employée de la nouvelle Université de Bordeaux. Elle était à la tête de l’entreprise Project Matters (services d’accompagnement pour des projets publics et privés européens). Elle a une forte culture de gestion de projets. Elle confesse ne pas parler l’occitan lors d’un article sur le Carnaval Biarnès : « Je ne parle pas occitan, et n’ai aucune activité associative liée. Pourtant, tout au long du procès de Sent Pançard, je me surprends, concentrée, à comprendre quelques bribes en occitan et à sourire à la potacherie incisive du texte. »

Crédit photo : Twin – Région ALPC

Le chargé de mission reste Jérémie Obispo. Quant au successeur de David Grosclaude pour l’OPLO, la région est toujours à sa recherche. On devrait en savoir plus vers le 22 mars.

Lo Benaset

 

20 Fév

Paulette et André : « Paisans de Roergue » au cinéma

Paulette et André ce n’est pas du cinéma. Enfin, pas tout à fait… Un peu « Edith et Marcel » quand même : indispensables l’un à l’autre, complices, complémentaires… N’empêche, ils ont filmé de 1962 à 1971 des gestes, des visages, des savoirs-faire du monde paysan de leurs familles rouergates sur le point de s’éteindre. En vrais professionnels, le regard attentionné, souvent poétique. De là est né « Paisans de Roergue », un film éclairé signé Piget.

 

« Salusses » et « Combies »

La famille d’André Andrieu est à Salusses (Montsalès), celle de Paulette à Combies (Villeneuve). Eux, ils sont à Nemours (Seine-et-Marne). Leur enfant Eric a 2 ans. Ils sont passionnés par la photo. Mais Paulette se dit que des images « vivantes », ce serait mieux. D’abord pour filmer Eric, ils achètent une caméra professionnelle, la CAMEX cellule Reflex 8. Dès décembre 1962, ils filment. Rapidement, tous ces gestes pour eux habituels du monde paysan, ce trésor à portée de main, ils ne voudraient pas le laisser partir sans le graver. Leurs familles se prêtent et se prennent au jeu. Les parents de Paulette sont encore en pleine activité à Villeneuve. Alors ils filment : le cochon que l’on tue à la maison, le dépicage, les oies qui partent en foie gras, magrets et fritons. Chez André, l’activité s’est réduite. La ferme compte une quinzaine d’hectares, 4 vaches… André suit son père Félix qui pétrie la pâte à pain et le cuit au four tous les 15 jours, laboure, plante les pommes de terre… Maria sa mère fait le flòu (sorte de flan au fromage cuit au four). Tout est planifié, dès qu’ils ont quelques vacances, direction l’Aveyron… Quand André n’est pas aux Etats-Unis, car il est ingénieur dans une usine spécialisée dans le verre, chez Corning, une boîte qui a inventé la vitrocéramique.

De vertadièrs professionals

Et n’allez pas croire que tout ceci n’est que film de vacances! Les scènes ne sont pas improvisées mais Paulette écrit une sorte de synopsis qui permettra de ne rien oublier pour faire des séquences complètes. Sur place, rien n’est laissé au hasard.

« L’esclairatge èra un gròs problèma. Los ostalses èran pas talaments clars, las fenèstras èran piètras. Avèm començat de crompar de lampas de croma blua de 500W. Puèi l’halogène de 1000W. Preniam çò que se passava, sens tornar fa far las scènas. Al montatge causissiam. »

Il y avait un magnéto pour le son, mais malheureusement les bandes n’ont pas été exploitables. C’est André qui filmait le plus, d’autres fois c’était Paulette et donc on voit André sur l’image. Ensuite vient le montage où tout a été repéré, noté, regardé sur une visionneuse à manivelle. Bien avant l’aire du « COPIER-COLLER » informatique, c’était le « COUPER-COLLER ».

« Ambe la lista dels plans reflechissiam a l’òrdre. Aviái facha una caissa ambe de compartiments. Ambe los cisèus, copàvem e metiam cada tròç dins lo bon numèro. E quand la caissa èra plena, preniam la machina per pegar los uns darrèr los autres. »

Un travail commun, plus de 4 heures de film, 27 bobines commentées en occitan, avec une version française, sur le monde paysan du Rouergue.


Paisans de Roèrgue

Paulette et André ont été collectés par Christian-Pierre Bedel. Et en parlant, André lui lâche : « benlèu que i a quicòm que vos poriá interessar… » Et c’est comme ça que toute cette somme documentaire et ethnologique est arrivée chez Piget. On imagine très bien la tête et le sourire d’Amic Bedel quand il a découvert ces images ! Vu que le son n’était pas exploitable, il demande à André de refaire un commentaire assez spontané et didactique. En occitan bien sûr, avec une très belle langue rouergate. Mais le film est aussi sous-titré en esperanto dont André est un ardent défenseur. Il a traduit plusieurs ouvrages, fait ou réactualisé des dictionnaires…

 «M’a calgut aprene l’inglés. Amai lo parli ! Mas es talament complicat. Quand descobriguèri l’esperanto, me soi dit que la solucion èra aquí. Aimavi pron las lengas. »

Lila Fraysse Photo : Lo Benaset

Lila Fraysse Photo : Lo Benaset

Amic Bedel est revenu sur la ferme de Salusses pour faire une introduction au film. Lila Fraysse a remonté les images qui ont été remasterisées, sans occulter la moindre scène. Le film de 2H20 est en 6 parties, rythmé par les saisons. Christophe Rulhes y a posé quelques graines de guitare. Les images sont parfaitement préservées, superbes. On y voit le monde paysan tel quel, sans angélisme, mais souvent avec poésie. Par ci par là, quelques scènes religieuses comme une procession aux rogations pour demander à nòstre senher de bonnes récoltes. Il y a aussi quelques recettes de cuisines : lo flòu, la pompa a l’òli, lo pan, la sanqueta, los gratons…

Tous ces moments suspendus, ces gestes précis presque hors du temps sont aujourd’hui en DVD. Ce samedi 20 février, « Paisans de Roergue » est au cinéma Le Vox de Villefranche-de-Rouergue à 14H30. Paulette et André ne pensaient pas que ces images intéresseraient un jour un public très large. A 84 ans et toujours très actifs, il leur reste encore à monter leurs images de la construction de la première autoroute en région parisienne. Un autre monde.

Lo Benaset

PAISANS DE ROERGUE – A l’origina from PIGET TOLOSA on Vimeo.

 

18 Fév

La Haute-Garonne a son équipe pour l’occitan

Jean-Luc Raysséguier (PS) est vice président de la première commission du Conseil Départemental. Il sera donc l’élu du département en charge de l’occitan, une première pour la Haute-Garonne. Le maire de Bessières sera aidé par un tout nouveau chargé de mission qui a pris ses fonctions il y a à peine un mois : Pascal Bergougnan. Raysséguier (ressèga : scie Resseguièr : scieur) et Bergougnan (vergonha : honte. Bergougnan variante gasconne de Bergougnou), 2 noms bien occitans qui vont devoir s’employer à promouvoir cette langue et cette culture avec un budget de 200 000 €.

Lors de son investiture, le tout nouveau président Georges Méric a déclaré vouloir « faire de la Haute-Garonne une terre d’excellence » et que défendre l’occitan était un devoir. Histoire sans doute de se démarquer de son prédécesseur Pierre Izard qui n’avait pas jugé utile de remplacer son chargé de mission pour l’occitan parti à la retraite. Les paroles étant parfois suivies par des actes, il a nommé un élu pour prendre en charge l’occitan, accompagné d’un chargé de mission. Deux hommes pas encore totalement identifiés comme occitanistes.

Jean-Luc Raysséguier au Conseil départemental de la Haute-Garonne

Jean-Luc Raysséguier au Conseil départemental de la Haute-Garonne

Jean-Luc Raysséguier

Il est né à Montauban et fait son troisième mandat comme maire de Bessières (31). « Sans aucune hésitation, c’est le mot humaniste qui me définit le mieux ». Il cite volontiers Antonin Perbosc, Frédéric Mistral ou le poète toulousain Louis Vestrepain, comprend la langue mais ne la parle pas. Sa première action pour l’occitan a été de recevoir plusieurs associations et acteurs occitans de la Haute-Garonne; un état des lieux avant de définir une politique linguistique et culturelle. « Nous serons aux côté des calandretas et des associations. Pour le collège calandreta sur lequel s’est engagé le président Méric, il faut le pérenniser en réalisant une contractualisation. Nous y travaillons. » Dans les 2 mois qui suivent, il va aussi organiser une rencontre avec d’autres départements et les personnes qui sont chargées de l’occitan. Il devrait y avoir 4 axes de travail :

  • en interne par rapport au personnel départemental
  • avec les associations
  • avec les communes
  • avec le public

Pascal Bergougnan

Ce natif de Toulouse (dont une partie de la famille est Commingeoise) parle le gascon sans se faire prier. Il travaillait jusqu’alors à l’Agence Technique Départementale et assurait un service juridique de conseil  et d’assistance auprès des communes. « Volriái menar una politica de formacion dels elegits locals. I a una demanda per apréner la lenga, l’escriure dins los butletins comunals. » Peu de gens le savent, mais il existe aussi une médiathèque départementale (à Labège) qui n’est pas ouverte au public mais aux communes du département qui peuvent ainsi louer pour 6 mois des ouvrages, des DVD, CD… Il y a environ 6 000 ouvrages en occitan, des livres pour la jeunesse, des romans, des dictionnaires. Le chargé de mission qui connaît bien les élus locaux entend bien développer ce fond et le faire connaître.

Peu avant les élections, les occitans s’étaient fait entendre devant le conseil général en Haute-Garonne avec une campanada comme devant d’autres hôtels du département. Jean-Luc Raysséguier et Pascal Bergougnan disposeront du même budget (200 000 €) pour mener des actions et une politique plus ambitieuses.  Un rendez-vous est programmé avec d’autres élus et d’autres chargés de mission d’autres départements de la Région.

Reportage à suivre ce samedi dans le journal occitan de France 3.

Lo Benaset

 

17 Fév

Una Estivada bis a Castèlnau d’Arri?

Oficialament se sona « Forum Euròregional ». Mas sembla plan l’Estivada de Rodés, portat per de monde e d’estructuras qu’an trabalhat pel festenal rodanenc, sus 3 jorns ambe de musica, teatre, literatura, audiòvisual…Aquò vos ditz pas quicòm? Lo cònse de Rodés nos aviá dich : « Si notre Estivada leur plait pas, ils n’ont qu’à la faire ailleurs! »  Semblariá que foguèsse entendut.

Una idèia que tòrna montar a un parelh d’annadas

2014, un projècte de cooperacion entre d’actors culturals de las ancianas regions Lengadòc-Rosselhon Miègjorn-Pirenèus e las totjorn d’actualitat Catalonha e Balearas vei lo jorn. Un afar dins un encastre Euròregional portat mai que mai pel CIRDOC acostumat an aquesta mena de projèctes europencs. Deja l’an passat, l’afar se concretizèt plan ambe de gropes sus l’empont venguts de Catalonha, Balearas, país valencian. E al nòstre micrò, Benjamin Assié del CIRDOC e Patric Roux de l’Estivada nos avián parlat d’un grand forum per 2016. Mas benlèu pas tant crane e amb tant de causas que çò que sembla previst.

Forum Euròregional « Patrimòni e Creacion » a Castelnau d’Arri

Los 1, 2, e 3 de julhet, l’eveniment se tendrà...Quauques jorns de dabans çò que sabètz. Dins lo pre-program que comença de s’escampilhar se parla d’un « forum que s’articularà a l’entorn de grands axes tematics, explorant plan largament l’ensemble del camp cultural occitanò-catalan (patrimòni cultural immaterial, musicas actualas, teatre, numeric, creacion audiòvisuala, literatura…). » Una aisina de socializacion e de soscadissa per la lenga dins la dralha de l’Estivada duscas a ara. Lo Forum es portat pel CIRDOC, « La Fira Mediterrània de Manresa » e « Sa Xerxa de Teatre Infantil i Juvenil de ses Illes Balears« .

Quand òm coneis lo seriós e lo biais d’aquestes organismes e de sas personas, solide que lo Forum serà quicòm de plan interessent e plan dins l’actualitat. Lèva quand mème quauquas questions.

Una contra-Estivada ?

Òm tornarà pas sus las relacions missantas entre la direccion anciana e lo cònse de Rodés. Mas calriá pas qu’una afar mai que mai de personas virèsse dins un afrontament d’estructuras. I a de plaça per tot lo monde e en mai i aurà de festenals occitans en melhor la lenga e la cultura caminaràn. Mas las finanças de las colectivitats son puslèu a demesir. E òm las vei pas sosténer a un nivèl fòrt 2 gròsses eveniments coma aquestes. L’un patirà de l’autre e se sap lo que risca se s’en tirar.

Lo Forum se va far dins l’encastre del Total Festum que a deja son budgèt. Un tal eviniment farà necite de mai de moneda o alèra li calriá préner tot lo budgèt de Total Festum… Se pausa tanben la question del luòc. Cèrtas, Castelnau d’Arri es presque a chaval sus las doas regions ancianas mas òm pòt pas dire que la vila aguèsse fach un fum de causas per l’òc. Me diretz que Rodés a l’epòca tanpauc. Òc-ben, mas èra la volontat d’un cònse convençut : Marc Censi. Lo de Castelnau Patrick Maugard se dís un pauc occitanista. Èra una mena d’elegit referent per la lenga dins lo despartament d’Aude.

Veirem ben. 2016 serà una annada charnièra pels festenals occitans. Lo més de julhet risca l’engana.

Lo Benaset

12 Fév

Un calendrier pour le nom de la Région

Alors que plusieurs sondages ont été organisés par les médias régionaux, alors que les pétitions fleurissent et que le nom « Occitanie » semble avoir quelques faveurs, comment vont se dérouler la procédure et le timing pour déterminer le nom de la région?

En attendant c’est LRMP. La loi du 16 janvier 2015 prévoit que pour le regroupement de plusieurs régions, le nom provisoire est constitué par la juxtaposition par ordre alphabétique des noms des régions regroupées.

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Le contexte

Les Normands ont pour une fois une réponse tranchée : ils sont les seuls à savoir que la dénomination de leur collectivité locale ne changera pas (Normandie). Pour les 6 autres issues d’une fusion, le législateur a prévu que les assemblées régionales aient jusqu’au 1er juillet pour choisir un nom définitif. Il sera ensuite tranché par le Conseil d’Etat et fixé par décret avant le 1er octobre. Ça c’est la base, à charge pour chaque nouvelle entité de s’organiser. Et Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées a placé le curseur assez haut en terme d’ambition et de démocratie pour trouver sa dénomination.

En LRMP

C’est Gérard Onesta, le président du bureau de l’assemblée, qui est chargé d’organiser le processus. Le 30 juin au plus tard, il faudra que ce soit tranché, tout du moins côté conseil régional. Avant cela, les citoyens seront consultés. Mais il n’est pas possible d’organiser un scrutin classique avec un vote physique dans les mairies alors qu’il y plus de 4 M d’électeurs inscrits dans 4 565 communes. Trop cher.

Qui vote et pour quoi?

On se dirige donc vers une consultation via internet, sur la base d’une inscription et sur plusieurs jours. Auparavant une pré-sélection des noms devrait être faite via une sorte de comité de sages représentatif qui déterminerait une short-list. A l’arrivée, 5 ou 6 noms retenus, soumis au vote des électeurs. Reste à savoir quel sera le corps électoral : classique (les 18 ans et + inscrits sur les listes électorales) ou élargi (aux jeunes par exemple) ? En Nord Pas-de-Calais Picardie, Xavier Bertrand souhaite que les lycéens puissent s’exprimer. Les modalités devraient être fixées d’ici quelques semaines, avant début mars. On sait que Gérard Onesta était observateur européen du référendum catalan du 9 novembre 2014 sur l’indépendance, il a dû y repérer quelques bonnes idées… Durant la campagne électorale, le candidat Nouveau Monde avait aussi élaboré une Charte éthique et démocratique. Gageons que la consultation sur le nom de la région sera très ambitieuse et très ouverte.

Ensuite, si un nom se détache, l’assemblée régionale sera certainement encline à suivre le choix des électeurs. Elle se réunira le 24 juin mais ce ne sera qu’un vote consultatif. Le Conseil d’Etat aura le dernier nom.

Lo Benaset

Maurici Séguier

1936 es una annada importanta per Maurici Séguier : annada de la sua naissença, annada de l’arribada al poder del front popular e annada ont la petita comuna audenca de Fabrezan elegís un conse comunista.

Dins las annadas 30, las tensions erèn vivas entre obrièrs agricóls e proprietaris e la lucha de las classas era presenta dins las Corbièras.

Dins aquel pais de monocultura viticóla, la vinha conéissa un perióde de prosperitat relativa dins las annadas d’aprèp-guerra. Las tensions tornan a la fin de las annadas 60 e la debuta de las annadas 70. A z- aquel moment, Maurici es regent a l’escóla de Fabrezan e se soven de la manca de relacions entre lo mond intellectual e lo mond païsan. Fin final, Maurici se decida de sostenir lo moviment e participa a las cridas. Aquela lucha s’acabara en 1976 ambe los eveniments de Montredon de las Corbièras.

40 ans aprèp, demóran sonque 30 viticultors sus la comuna ( 300 dins las annadas 60 !). 40% de la susfàcia en vinha es estat arrancat. La cava cooperativa a resisitit et recampa la production d’un vintenat de comunas alentorn. La vinha es estada ara plantada en cepatges nóbles: Cabernet-Sauvignon, Syrah, Mourvèdre.

La creacion de l’AOC Corbièras es tanben un atot per la comuna.

Maurici es estat regent, e conse de la comuna dusca 2014. Ara a la retirada, sa vocacion d’ensenhaïre es encara plan presenta: ambe la sua collèga, Yolanda, a l’abituda de balhar de corses d’occitan al fogal de Fabrezan: los escolans son alencóp d’estatjants del vilatge que desiran melhorar la lor qualitat de lenga mas tanben d’arribants novèls de Lorena, de Belgica o d’endacom mai que pensan que la practica de la lenga es un bon mejan d’integracion.

Ara, coma la major part dels vilatges de la contrada, Fabrezan conéissa una creissença de la sua populacion que lo vilatge s’aprèsta d’aculhir. Mantuns travalhan ara a Lesignan, Narbona o mai luenh: lo temps de las revóltas viticólas apartén d’aqui enlà a l’istória.

Aymeric Jonard