25 Août

Des gens bien

Art et galetsPhoto Jean-Marie Périer

Comme chacun sait, Septembre est le meilleur mois pour partir en vacances. C’est également la période bénie où l’on peut retrouver ses habitudes à la télévision et à la radio.

On sous-estime souvent le choc émotionnel que représente les programmes d’été pour les vieux cons dans mon genre.

Certes ce chamboulement quasi-métaphysique donne une chance à des nouveaux journalistes ou à des artistes inconnus pour sortir la tête de l’eau. Du reste, il est prudent de bien les regarder, ils risquent de représenter les visages de nos futures obsessions médiatiques. Si j’en vois un doué d’un talent certain, bien sûr mon cœur balance, je suis à deux doigts de l’attachement, donc perturbé.

Moi vous comprenez, je suis comme les bébés, je ne veux pas qu’on change mes habitudes, j’aime qu’on me raconte toujours les mêmes histoires. « Les grandes gueules de RMC », « le journal de FR3 » (suivi de celui de France 2), « C dans l’air » (Calvi m’a lâchement laissé tomber) etc. Rendez-moi Ruquier sans replay, Télématin avec Leymergie, je veux mes biberons, mes doudous et qu’on laisse la lumière dans le couloir sans fermer la porte ! Et d’ailleurs où est donc passé la grande messe du film du dimanche soir de TF1 ?

Quel aveu ! Car là mes amis, je viens de vous donner la preuve que, malgré mon étiquette d’éternel adolescent des sixties, malgré des années d’études devant le miroir, « à moi la ride véloce » comme le chantait Juliette Gréco. Le siège Stannah me sourit, la couche-culotte me guette, bref je m’apprête à courber l’échine sous le statut de « Sénior », cette horreur de la syntaxe moderne. « Oh ! mais vous ne faites pas votre âge ! » (quand on vous dit que vous êtes encore jeune, ça va, dès qu’on lance que vous êtes « toujours jeune », ça y est, vous êtes vieux )

Car soyons clair, que nous reste-t-il lorsque l’heure des frasques nous laisse tomber pour les joies de la sieste ? Rien ? Heureusement il y a, la bouffe, la tortore, les pieds sous la table et peut-être plus rare, Dieu merci, la bonne restauration.

À ce sujet laissez-moi vous présenter un très bon restaurant, et figurez-vous qu’il se trouve à Villeneuve. Ça vous surprend ? Moi aussi. Les instances supérieures de cette commune n’étant pas connues pour leur passion du changement et de la modernité.

Son nom est « Art et Galets ». C’est de la belle cuisine, raffinée mais sans chichi. Ces jeunes gens-là se donnent du mal. La preuve, si vous passez devant leur établissement un lundi, vous risquez de les voir en cuisine en train d’essayer des recettes. Un lundi ? Oui, ce jour amorphe, petit frère du 1er Mai, jour où toute activité française cesse naturellement puisque c’est « la fête du travail ».

Avec mon ami Daniel Delpech, nous avons décoré leur restaurant de mes photos des grands couturiers. Car ceux qui cherchent à faire mieux me donnent toujours envie de les aider.

En salle vous retrouverez Mathilde Sartori et Myriam Nicolas, en cuisine Tom Lacout Juliana Mafra, le tout géré par Gaelle Camboulives et Nicolas Moreu.

Vous pouvez y aller. Ce sont des gens bien !

 

PS: Article paru dans « Le Villefranchois »