30 Mai

La prochaine fois je vote blanc !

Montsales

La France n’est pas QUE Paris. Vue du musée de Montsales. Aveyron.

C’est quand même étrange cette haine vis-à-vis des patrons dans notre beau pays. D’abord on confond les patrons et les managers. Les premiers sont ceux qui ont pris des risques en montant leur boîte, les seconds ne sont que les conducteurs d’une locomotive qu’ils n’ont pas construit. Effectivement, même s’ils sont très efficaces dans la gestion de la société dont ils ont la charge, on peut comprendre que leurs salaires pharaoniques dérange le commun des mortels. Encore que, moi ce qui me choque, ce n’est pas que certains gagnent des fortunes colossales, c’est surtout qu’autant de gens ne gagnent rien. Mais vouloir faire croire que l’existence des riches ait pour conséquence de fabriquer des pauvres me semble être un des mensonges les plus graves de la gauche française. Je crois que c’est très exactement le contraire. Ceux que l’on nomme les riches sont souvent ceux qui font tourner une économie sans laquelle il n’y aurait plus de boulot pour personne. Vous avez envie de vivre dans un pays pauvre vous ? Pas moi. Et puis si le mépris de la richesse est vraiment partagé par autant de français, comment se fait-il qu’il y ait tant de gens qui jouent au Loto ?
Alors bien sûr vous l’avez compris je ne suis pas socialiste, j’ai beaucoup trop d’estime pour ce que devrait être la gauche pour envisager d’en faire partie. Je ne me sens pas proche des « Républicains » non plus, tous les dogmes me rebutent et la mauvaise foi en politique me hérisse. Non je suis convaincu d’être comme la plupart des français, à savoir « Centre droit » C’est mou ? C’est flou ? C’est vague ? Non c’est comme la vie, c’est fait d’équilibre et de compromis, ni noir ni blanc et croyez-moi je suis bien le premier étonné d’être pour une fois en faveur du gris. Mais c’est parce qu’il ne s’agit ni d’art ni de spectacle, mais de la vie des gens. Et là je n’ai pas envie de rigoler.
Pardonnez-moi de parler politique, c’est un peu vulgaire, je sais. Mais quand je vois comment les gens sont trimballés par la règle d’or de médias terrorisés à l’idée de disparaître, à savoir : « Une bonne nouvelle n’est pas une bonne nouvelle, seules les mauvaises nouvelles font vendre ! », j’ose pour une fois prendre la parole, trahissant ainsi les conseils de mes amis les plus chers: « Petit Jean-marie, sois prudent et tais-toi ! » Mais attendu que, comme je vous l’ai peut-être déjà dit: « La seule chose que je considère comme déraisonnable c’est d‘être raisonnable. », je prends le risque de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Simplement, écoeuré par la misère du niveau politique, il est possible qu’à l’occasion des prochaines présidentielles je vote blanc, ce qui vous l’admettrez, vu mes antécédents, est assez paradoxal.
Je remercie le ciel d’avoir la chance d’être dans un pays dans lequel on peut se se bagarrer pour une « loi travail » quand dans beaucoup d’autres il n’y a pas de lois, il n’y a que le travail.

Jean-Marie Périer

PS: Lisez « Tu n’as pas tellement changé » de Marc Lambron. Ça vole beaucoup plus haut que tout ça.

07 Mai

Quelques belles choses.

7-5-16

Patrick Modiano:  » Il arrive un moment où le cœur n’y est plus !  »

(Photo Jean-Marie Périer)

L’autre jour dans l’émission des grandes gueules sur RMC j’ai entendu une histoire qui m’a filé les larmes aux yeux. Je prie celui qui l’a raconté de me pardonner, je ne me souviens pas de son nom. Voici ce qu’il disait:
« Lorsque j’étais petit, j’avais beaucoup de problèmes dans mon école parce que j’étais arabe. À dix ans je me faisais tabasser tous les jours par mes « copains » de classe, surtout par le chef de la bande, celui-là ne me faisait aucun cadeau. Un jour on nous emmène à la piscine. Je ne savais pas nager mais je n’osais pas le dire de peur qu’on se moque de moi. Tous les garçons de ma classe s’ébrouaient joyeusement dans l’eau et moi je restais sur le bord. Quand j’ai vu une fillette de six ans se jeter à l’eau et nager sans problème, je me suis dit: « Si elle le fait à son âge, donc c’est que moi aussi je sais nager ! » Et je me suis jeté à l’eau. Bien sûr j’ai immédiatement coulé. Je me débattais comme un malheureux, j’étais en train de me noyer lorsqu’une main s’est tendue vers moi. Hors de souffle je l’ai attrapé avec l’énergie du désespoir et c’est alors que j’ai réalisé que celui qui me sauvait la vie était justement le chef de la bande, celui qui me martyrisait depuis des mois.
Après cet épisode, non seulement il ne m’attaqua plus jamais mais je devins son protégé. »
Cette histoire est une des plus belles que j’ai entendue de ma vie.

Quelques phrases drainées à droite à gauche qui m’aident à me lever le matin:
Dans une interview le merveilleux Benoit Poolevorde a dit : « Faire un enfant c’est comme emmener quelqu’un dans une soirée à laquelle il n’est pas invité. »

Autre phrase de Madame Marylise Lebranchu: « Le service public c’est le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. »

Et enfin cette phrase de Michel Audiard dont la pertinence m’a toujours abasourdi:
Quand on lui disait: « On ne peut pas tout avoir. », il répondait: « Pourquoi pas, il y en a bien qui n’ont rien ! »

Passons, si vous le voulez bien, à des choses sans importance. Je déteste cette phrase hypocrite dans les publicités immobilières des dernières pages des magasines. Vous voyez une maison de rêve et il y a marqué :                           « Prix nous consulter ».
Eh bien non, moi j’aimerais savoir le prix de ces baraques somptueuses pour le plaisir de rêvasser et justement parce que je ne les achèterai jamais. Donc par pitié ne me demandez surtout ne pas vous consulter. Vous rendriez la chose trop terre à terre, trop possible, alors que ce qui m’enchante dans ces annonces c’est qu’elles sont hors de portée. Aussi s’il vous plait, qu’elles le restent.

Jean-Marie Périer