13 Avr

En attendant, Daffy s’en fout !

Daffy 2

Dans quinze jours, avec un peu de chance, le rouleau compresseur médiatico-politique nous lâchera la grappe avec les rengaines sans imagination des élections. Fini (provisoirement) le supplice chinois des « éléments de langage ».

Adieu l’insupportable « rassemblement », mot dont la répétition excessive a désormais autant de charme à mes oreilles que la fraise du dentiste. N’y aurait-il donc pas d’autre expressions dans la langue française pour désigner cette quête pathétique d’être élu ? Réunion, regroupement, convergence, ralliement, union, mobilisation, que sais-je ? Par pitié, changez le disque et mettez aussi fin au spectacle affligeant de ces journalistes atteint du syndrome « Elkabbach » qui croient s’offrir une personnalité en coupant la parole à leurs invités.

Au revoir les « Ma ville, ma cité, ma région », ces termes redondants utilisés par des élus oubliant que leur situation précaire n’est qu’une charge prêtée et non un titre de propriété.

Adieu le manège de ces affaires issues des cabinets noirs, accessoire systématique à toute « réal-politique », que ce beau monde feint de découvrir alors qu’ils existaient déjà du temps des Romains.

Stop à cette affirmation grotesque comme quoi pour gouverner n’existeraient que la gauche ou la droite, alors que rien dans nos vies n’est noir ou blanc, tout étant compromis et dégradés de gris, d’ailleurs de Gaulle, celui auquel ils se réfèrent tous, lui dirigeait au centre.

Assez de ces dirigeants français se gargarisant de l’illusion d’être à la tête de la « cinquième puissance mondiale » dans une planète dirigée par un Ubu Roi style Disneyland prénommé Donald en train de jouer à « c’est moi qui ait la plus grosse » avec un Robocop moscovite au sourire grimaçant sous l’œil aussi attentif que bridé du « péril jaune ».

Tout cela sous l’égide des religions ( sans aucune exception ) principales responsables de tous les ennuis de la planète.

Alors en bon petit français qui a donné vingt-huit mois de sa vie au service militaire, je vais aller voter avec au-dessus de ma tête un grand point d’interrogation en néon clignotant.

Ah, la tentation du vote blanc ! Affirmer la négation à l’aide de l’inutile, acter sans se mouiller en s’offrant le luxe de la conscience tranquille, assumer l’impuissance par la beauté d’un geste mort-né. Cette élégance du superfétatoire pourrait me séduire, mais voter blanc dans ma situation de métis involontaire friserait le mauvais goût.

Finalement, plus j’avance en âge, plus je crois qu’à part faire un enfant et être malade, rien n’a d’importance. Rien.

Chers aveyronnais, je vous laisse, Daffy attend ses croquettes.

Bon courage !

 

Jean-Marie Périer

PS : Texte publié dans le « Le Villefranchois »