31 Jan

Ma voisine me dit: « Arrête de prendre des somnifères ! »

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Photo Jean-Marie Périer

Il paraît que les français sont les plus grands consommateurs de somnifères.

C’est regrettable, d’abord parce que c’est une très mauvaise solution contre l’insomnie, ensuite c’est un mensonge. Les somnifères ça ne sert pas à faire dormir, ça sert à éviter de culpabiliser de ne pas avoir dormi. Ça vous procure ce qu’on appelle un sommeil froid, un sommeil de serpent. Au réveil vous n’êtes pas content de vous.C’est vrai. Quand on a passé la moitié de la nuit à chercher l’endormissement et qu’on a fini par plonger la main dans la boîte maudite, au matin on se sent un peu coupable. On sait qu’on a triché.

C’est un peu comme le Viagra par rapport au sexe. Je me souviens, quand j’étais encore dans la course je l’avais essayé pour voir. C’était très intéressant. Il y avait mon sexe d’un côté et moi de l’autre, j’avais l’impression d’être coupé en deux. Lui il était debout, la tête vers le firmament, bien vaniteux, on aurait dit le menton de Mussolini, et moi j’étais allongé, abattu par l’ampleur de l’événement, mou comme une méduse égarée sur une plage normande. Mon sexe et moi nous vivions deux histoires différentes.

Remarquez la charmante qui gigotait sur l’objet avait l’air de trouver ça très bien, et moi je regardais la télé. Donc, on ne faisait pas l’amour ensemble, entre sa recherche d’apothéose solitaire et mon ennui de vieux mari, il y avait un monde quoi…

Mais franchement, après le Boogie-boogie on n’était pas très fier, on savait bien qu’on avait fait comme si…Alors j’en ai déduit que le Viagra n’était pas destiné à vous aider à faire l’amour, il était juste là pour vous déculpabiliser de ne pas y arriver.  même, le somnifère n’est pas là pour vous procurer le sommeil, mais seulement pour que le lendemain, vous ne vous en vouliez pas de ne pas avoir dormi. Enfin c’est mon avis…

Jean-Marie Périer

PS: Demain j’ai 77 ans. À cet âge-là, on aime pas les anniversaires.

Ce n’est pas une année de plus, c’est une année de moins !

08 Jan

Mauvaise conscience.

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Photo Jean-Marie Périer

Dieu sait si je ne suis pas un fanatique de la calotte, mais il me semble que l’Abbé Pierre avait vraiment fait du bon boulot. Aussi, voir aujourd’hui le dénommé Cédric Herrou accusé d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour d’étrangers parce qu’il a accueilli 200 migrants, me semble surréaliste.        À quoi sert de chanter en chœur avec les « enfoirés » tous les ans, si c’est pour laisser un type de 37 ans risquer cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros parce qu’il a eu le cœur de tendre la main à des gens. Et je me fous qu’il soit un militant de gauche. J’attends avec impatience ce que va faire « la justice de mon pays » etc…

Passons à autre chose.

L’autre jour je regardais dans la rue un couple terrifiant. La dame était très grosse et son mari tout chétif, une sorte d’Eric Zemmour mais calme. Elle tenait un cabas rempli de légumes et lui il poussait un landau. On aurait dit un dessin de Dubout (ça c’est une référence pour les vieux). Non mais j’imaginais la vie du gosse. Un héros le môme…

Je ne comprends pas qu’on oblige les enfants à supporter leurs parents. D’abord avant la naissance, on devrait pouvoir les choisir. On va quand même être obligé de passer seize ou dix-huit ans avec eux… . En plus ça vieillit les parents, faut s’en occuper pendant les derniers cent mètres, sans quoi on culpabilise, on peut plus regarder la télé tranquille…

Je verrais bien une sorte de supermarché du parent, moi. Une nurserie pour géniteurs. Vous voyez ? Comme chez les fleuristes, on pourrait faire des croisements intéressants. Par exemple, si on voulait le jouer rassurant, on pourrait choisir un père très musclé et une mère très intelligente.                           Ou bien, je ne sais pas, une championne cycliste et un moine tibétain. Ou bien Hervé Mariton et Cécile Duflot. Niveau conversation, au moins y’aurait du sport.                                                                        Ça ne serait pas interdit d’être créatif. Parce que Angelina Jolie et Brad Pitt, vous comprenez c’est trop facile. Jeune, beaux riches et célèbres, y’a pas d’imagination là-dedans… Et même pas foutus de tenir la longueur en plus.

Et puis on pourrait aussi prendre deux femmes ou deux hommes. Moi par exemple, j’aurais bien aimé être le fils de Sean Penn et de Raphael Enthoven. Vous imaginez l’oiseau ? Ça serait une épée n’empêche…

Et vous ça serait qui ?

Jean-Marie Périer

01 Jan

Emmanuel Macron et les Beatles.

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Emmanuel Macron et les Beatles.

Nouvelle année, oui mais, nouvelles élections. Fillon ? Ce n’est pas lui qui me fait peur, c’est « l’effet Fillon », le retour des Cathos coincés. Mais il a peut-être plus de sagesse que les énervés de la manif pour tous (sauf ceux qui ne pensent pas comme eux). Au moins François Fillon a l’air d’un homme d’État.

Macron, bien sûr, puisqu’il est peut-être le nouvel espoir d’échapper au marteau-pilon que représentent les joutes « GAUCHE-DROITE », ce cirque stérile qui permet d’amuser la galerie en faisant de l’audimat à coups de déclarations quémandant le « RASSEMBLEMENT ». Pendant ce temps-là les gens en bavent et le pays s’enfonce un peu plus chaque année.

 Pour ce qui concerne Emmanuel Macron, je m’étonne que devant les zappings rigolards sur son dernier meeting, aucun journaliste n’ait cherché à comprendre pourquoi il avait élevé la voix à la fin de son discours. Je crois que l’explication est assez simple. Macron et son équipe sont nouveaux dans l’exercice des grandes manifestations. 

Lorsque vous vous trouvez devant dix mille personnes venues pour vous soutenir et que vous tenez un micro, vous avez intérêt à avoir dans l’oreille ce que l’on appelle : un retour. C’est un appareil qui vous permet d’entendre le son de votre voix. Sans quoi, surtout si la foule hurle d’excitation, vous n’avez aucun moyen de savoir s’ils vous entendent. Et alors vous forcez le ton, quitte à friser le ridicule. Tous les chanteurs savent ça. 

Je l’ai vu au début des années 60 avec les Beatles lorsqu’ils étaient en concert. À cause des hurlements du public ils ne s’entendaient pas jouer. Ringo Starr le dit d’ailleurs dans le film qui vient de sortir sur leurs premières années. Normalement il aurait dû être le maître du tempo, mais le batteur étant derrière les musiciens, il tentait de suivre le rythme du groupe en regardant bouger les fesses de Paul McCartney. Et le groupe n’entendait rien des autres instruments.

Pareil pour Macron, comme il ne s’entend pas, il force la voix, et en plus, grossi par les gros plans à la télévision, ça parait ridicule. La prochaine fois, mettez-lui un retour, et même devant une foule en délire il contrôlera mieux le niveau de sa voix.

En attendant, je vous la souhaite bonne.

Jean-Marie Périer