Cette photo faite dans mon jardin aveyronnais il y a deux jours m’a fait penser à ce que je viens de lire dans «Aujourd’hui en France». Le titre : «Bernard et Georgette voulaient une mort douce»
On voit ce couple en photo lorsqu’ils étaient jeunes et beaux. Ils ont réussi le miracle de vivre ensemble toute une vie et désirent ne pas être séparés par la mort. Quand je pense qu’ils ont dû se cacher dans un hôtel luxueux de la Capitale et utiliser un sac en plastique sur leur tête pour avoir le droit de partir en se tenant la main, j’ai honte.
Comment en 2013 peut-on encore en France interdire l’euthanasie ? Comment ose-t-on encore accepter les dogmes des religions dont je ne nie pas les bienfaits ou l’utilité mais dont on sait depuis des lustres qu’elles sont responsables de la plupart des ennuis de la planète, à commencer par les guerres.
J’ai trois enfants, ils sont le centre de ma vie et je suis très fier d’eux. Mais je ne suis pas pour autant fier de moi de les avoir mis sur terre, je ne leur ai même pas demandé leur avis et ils n’auraient pas le droit de choisir l’heure de leur mort ?
Moi qui ai eu toutes les chances et une vie des plus enviables, lorsque je vois le monde, ses horreurs, ses injustices, d’accord il y a la musique, la littérature, les vins du Languedoc et la terrine de foie de volaille, mais si on m’avait posé la question je ne suis pas certain que je n’aurais pas préféré rester au chaud dans le ventre ma petite mère ou même une idée dans ses rêves de jeune fille.
Par pitié, que les extrémistes de tous bords se prennent par la main pour nous foutre la paix. Je prie Georgette et Bernard de m’excuser au nom de l’inhumaine humanité et je leur souhaite le plus beau des voyages possible.
Jean-Marie Périer