Soutenue à la fois par le parti socialiste et la République en marche, Maude Clavequin n’aura tenu le « en même temps » que quelques semaines. Le parti socialiste lui a retiré son investiture pour les élections municipales à Belfort. La première fédérale du Territoire de Belfort refusait de soutenir officiellement le candidat PS Eric Lançon à Montbéliard. « Elle s’est fourvoyée, regrette le sénateur PS du Doubs Martial Bourquin. Quand on est au PS, on soutient l’union de la gauche et des écologistes, on ne va pas vers les néo-libéraux ».
L’information a été révélée par un communiqué de la fédération PS du Doubs, ce qui en dit long sur les stratégies des uns et des autres dans l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard.
Le bureau du Parti socialiste a retiré son investiture à celle qui est pourtant la patronne du PS dans le département du Territoire de Belfort. « La décision a été prise à l’unanimité, remarque Martial Bourquin, même les représentants du courant de Stéphane Le Foll, celui de Maude Clavequin, étaient d’accord ».
Le PS reproche à la vice-présidente du conseil régional son « ambiguïté ». « Je suis sidéré qu’elle ne soutienne pas Eric Lançon [candidat PS à la mairie de Montbéliard] et qu’elle ait un deal avec Denis Sommer », poursuit Martial Bourquin. « Cela n’a rien de personnel, mais son ambiguïté nous portait préjudice, abonde Magali Duvernois, première fédérale adjointe dans le Doubs. Nous lui demandions simplement de soutenir les listes écologistes et de gauche dans le Doubs ».
« Christophe Grudler ne peut être que satisfait »
« Le problème, ce n’est pas qu’elle est soutenue par la République en marche, c’est qu’elle s’est tue pour Montbéliard », réagit de son côté Bruno Kern, le référent départemental LREM dans le Territoire de Belfort. Elle ne s’est en effet pas prononcée pour Eric Lançon, qui avait été odieux avec elle et l’avait massacrée dans un communiqué ».
« Je m’étonne que la fédération du Doubs s’immisce dans les choix socialistes du Territoire de Belfort, affirme Bruno Kern. Le PS est aujourd’hui un canard sans tête qui continue à marcher… Plus rien ne m’étonne dans ce qui fut mon parti ».
Conséquence de ce retrait d’investiture, la situation devrait se détendre entre partenaires de la majorité présidentielle. Christophe Grudler, député européen MoDem, s’était offusqué de l’investiture par LREM de Maude Clavequin, lui demandant de « quitter son poste de secrétaire fédérale du PS », un parti qui, notait-il, « passe son temps à critiquer Emmanuel Macron ».
Alors certes, Maude Clavequin est toujours première fédérale du PS, mais elle n’en a plus l’investiture… « Christophe Grudler ne peut être que satisfait », considère d’ailleurs Bruno Kern. Un mal pour un bien, peut-être…