Ce matin, mardi 11 février, Eric Alauzet a présenté ses propositions écologistes. Forcément, sur ce thème, il était attendu au tournant. « Je ne ferai aucune annonce fracassante, pas de quoi faire du buzz sur les réseaux sociaux » selon ses propos. Oui, mais, quand même, il y a des choses à dire…
Eric Alauzet veut être le premier maire écologiste de Besançon.
Anne Vignot, d’EELV, qui conduit la liste « Besançon par nature, (avec le PCF, le PS, Génération-s…) a le même objectif. Mais, selon le candidat LREM, il ne s’agit pas de la même écologie. Il ne souhaite « pas donner de leçons et pas disqualifier la moitié de la population. » Suivez mon regard…
Eric Alauzet se revendique donc écologiste depuis… toujours !
En fait, depuis son adhésion chez les Verts en 1988, à l’heure du « Ni Ni », comprenez le positionnement politique d’alors chez les écolos, c’est-à-dire ni droite, ni gauche. « L’écologie, c’est mon positionnement politique de toujours. On était contre le productivisme et le consumérisme.»
Il rappelle ses états de service, ses engagements, ses réussites. Parmi ses politiques initiées : l’arrêt des produits phytosanitaires, le label cité énergie, le traitement des ordures ménagères.
Eric Alauzet a été adjoint à l’environnement, puis président du Sybert (syndicat de traitement des ordures ménagères). Il se félicite : Besançon est, selon lui, la grande ville de France (plus de 100 000 habitants) qui gère le mieux ses déchets. Grâce à la redevance incitative au poids, chaque habitant produit 142 kg de déchets par an, au lieu des 240-260 en moyenne nationale.
Les propositions
Le candidat veut : implanter la nature dans la ville, ramener la biodiversité, végétaliser dans les quartiers, planter des arbres, manger davantage bio et local dans les cantines ( en passant de 30 à 80 % la part du bio), faire participer les habitants, augmenter le covoiturage, favoriser le bien-être animal, expérimenter l’hydrogène, construire des logements propres, construire une maison régionale de l’environnement, faire de Besançon une ville saine et en forme, où on respire mieux, où on marche et on pédale davantage…
Concrètement : l’achat d’un vélo électrique pourra être subventionné à hauteur de 300 à 700 euros, en fonction des ressources. Il veut multiplier les pistes cyclables (1,5 million d’euros par an pendant les 6 années du mandat) et passer de 3% à 15 % les utilisateurs du vélo pour les déplacements en ville.
Il a redit son opposition à la gratuité des transports publics, même appliquée qu’aux moins de 26 ans. « Trop cher et injuste » selon le candidat. Trop cher : de 7 à 15 millions d’euros, selon lui, chaque année. Injuste pour ceux qui verraient le couperet de l’âge les priver de cet avantage…
Et la politique dans tout ça ?
La grande question : « Peut-on être LREM et écolo quand on voit la politique du gouvernement et le départ fracassant de Nicolas Hulot ? »
Eric Alauzet met en avant les avancées : 83 % des Bisontins, selon lui, ne payent plus de taxe d’habitation, le dédoublement des classes à Planoise qui est plébiscité ou encore l’augmentation de 100 euros par mois du RSA, de l’allocation adulte handicapé ou encore du minimum vieillesse.
Il rappelle, également, les divergences qu’il a eues avec le gouvernement : à l’assemblée Nationale, il a voté contre le CETA (ils étaient 9 sur les 301 de la majorité, « un moment difficile » raconte le député). Il s’est abstenu sur la loi qui prévoyait que le préfet pouvait interdire une manifestation par avance. Ou encore il a bataillé pour l’interdiction du glyphosate, ou qu’il a obtenu le maintien du crédit d’impôts pour les agriculteurs bio…
Le candidat réagit : «Ce programme, j’aurais écrit le même il y a trois ans. Je suis beaucoup plus écolo que LREM. C’est dans mon ADN. On ne change pas complètement, en fait ! Avant c’était ni droite, ni gauche. Maintenant, je dis l’écologie doit avancer avec la droite et avec la gauche. » En même temps, comme dirait … qui vous savez !
Cohérence : Eric Alauzet insiste beaucoup sur le mot. Quand il s’agit de son parcours politique. S’il a quitté EELV c’est parce que le parti s’est radicalisé.
Cohérence également dans les politiques qu’il veut mettre en place en cas d’élection, avec l’écologie comme priorité.
L’écologie, c’est le mot porteur pour ces municipales. Deuxième préoccupation des électeurs, selon les sondages, derrière la sécurité.
Les deux listes données en tête dans les sondages, celle d’Anne Vignot et celle d’Eric Alauzet, présentent l’écologie au coeur de leurs programmes.
Concernant la sécurité, leurs avis divergent… et c’est un euphémisme !
Petit parfum de nostalgie ?
Antoine Waechter, ex-Vert, ancien député européen et candidat écolo à la présidentielle de 1988, viendra soutenir Eric Alauzet vendredi matin à Besançon.