C’est une première depuis son introduction dans la Constitution en 2008. Une procédure de référendum d’initiative partagée a été lancée par plus de 200 parlementaires d’opposition. Leur objectif est d’empêcher la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). Parmi les signataires figurent quatre élus comtois.
La démarche rassemble officiellement 248 parlementaires, issus de 11 groupes d’opposition à l’Assemblée et au Sénat.
Parmi les signataires, on trouve le sénateur socialiste Martial Bourquin, très impliqué sur ce dossier, ainsi que les députés LR Marie-Christine Dalloz, Ian Boucard et Jean-Marie Sermier. « Avec conviction », nous précise ce dernier.
Un enthousiasme que ne partagent pas forcément les autres parlementaires Les Républicains au nombre de 9 en Franche-Comté.
« Je défens la démocratie représentative. Le Sénat s’est prononcé contre la privatisation. Nous ne détenons pas la vérité mais nous n’allons pas faire vérifier nos décisions par référendum », nous explique ainsi Michel Raison, sénateur LR de Haute-Saône.
Au centre-droit, le député Michel Zumkeller (UDI-Les Constructifs) indique qu’il n’a pas signé, mais qu’il n’est « pas favorable à la privatisation ». Quant à la sénatrice radicale Sylvie Vermeillet (Jura), elle juge la démarche « trop politicienne »: « voir ceux qui ont voté jadis des privatisations à tour de bras s’opposer aujourd’hui à celle d’ADP me laisse perplexe ».
L’initiative, rendue publique ce mardi, a été largement commentée lors des questions au gouvernement ce mercredi à l’Assemblée.
« Cela a dû vous faire bizarre, Mesdames et Messieurs de @lesRepublicains, de vous retrouver sur la même estrade que les communistes et les socialistes pour vous opposer à la privatisation d’ADP! Vous ne savez plus où vous habitez! » fustige @BrunoLeMaire#DirectAN #RIP #referendum pic.twitter.com/3r01ofJzmU
— LCP (@LCP) 10 avril 2019
Au Sénat, Martial Bourquin a milité contre la privatisation d’ADP:
« Pourquoi privatiser après les erreurs des autoroutes ? De l’aéroport de Toulouse ? Le groupe socialiste ira jusqu’au bout et déposera un recours au Conseil constitutionnel contre ces privatisations » @senateursPS @PatrickKanner pic.twitter.com/5hIDfc97hU
— MARTIAL BOURQUIN (@BourquinMartial) 9 avril 2019
La procédure de référendum d’initiative partagée nécessitait le concours de 185 parlementaires. Elle doit être désormais être validée par le Conseil constitutionnel puis obtenir le soutien de 10% de l’électorat (4,5 millions de personnes).