Dimanche en politique s’intéressait ce matin à nos campagnes. Menacées de désertification, elles perdent leurs médecins, leurs bureaux de poste ou leurs écoles. Nos petits villages sont-ils pour autant foutus? Nos deux élus, maires en milieu rural, en ont débattu. Voici ce qu’il faut retenir de l’émission.
Jean-Paul Carteret est maire de Lavoncourt (Haute-Sâone), président départemental de l’association des maires ruraux (PS). Il organise ce merdredi les Etats généreux de la ruralité à Vesoul.
Philippe Alpy est maire de Frasne et vice-président du conseil départemental du Doubs.
NOS CAMPAGNES SONT-ELLES MALTRAITEES ?
Jean-Paul Carteret:
« La ruralité d’hier a vécu. Ce n’est pas un sentiment d’abandon, c’est un abandon. On a vraiment l’impression de ne pas être considéré ».
« Les décideurs ont l’impression qu’au delà du périphérique, il n’y a que des agriculteurs. Nous sommes dans un écosystème, avec les artisans, les commerçants, les écoles, les services publics, les services de santé… ».
Philippe Alpy
« La ruralité est vraiment vivante, même si des choses sont vraiment choquantes. L’agriculture, qui porte la ruralité, est mise à mal par la mondialisation. »
SUR LA DOTATION GLOBALE DE FONCTIONNEMENT DEUX FOIS PLUS IMPORTANTE POUR LES VILLES
Philippe Alpy
« Aujourd’hui, les territoires ruraux financent la mise en place des métropoles. Paris n’est pas la France, c’est la ruralité qui est la France »
Jean-Paul Carteret
« Ce recul est dû à la pression de ceux qui tiennent les métropoles »
« Il ne faut pas opposer ville et campagne. Il faut rechercher les complémentarités »
SUR LE DÉPLOIEMENT DU HAUT-DÉBIT
Philippe Alpy
« C’est l’enjeu des décennies à venir. On a une attente forte, déjà des entreprises qui sont sur nos territoires. C’est vital: soit vous nous apportez rapidement la fibre, soit on est en difficultés pour se développer et pérenniser nos entreprises ».
Jean-Paul Carteret
« C’est le gage de l’égalité des territoires. Ça passe vraiment par là. Dans ma commune, on a ramené des services par la borne visio-services connectée à la CAF, la MSA… par le numérique. La Haute-Saône a mis le paquet la dessus, avec l’avancée de la fibre un peu partout. On y va mais ça coûte cher. 10 euros par an, par habitant, pendant 10 ans. »
SUR LES ETATS GÉNÉREUX DE LA RURALITE
Jean-Paul Carteret
« Nous voulu interpeller les candidats à l’élection présidentielle pour leur dire que les territoires ruraux sont généreux, qu’ils ont de la ressource, des capacités à partager. C’est ce qu’on veut montrer avec les Etats Généreux de la ruralité. L’économie sociale et solidaire en Haute-Saône, c’est 12.000 emplois »
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