On se dit parfois que le gouvernement voudrait renforcer la motivation des opposants à la loi Travail qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Myriam El Khomri, ministre qui a donné son nom au texte si contesté, est attendue à Besançon ce vendredi, pour inaugurer l’école de cuisine de Thierry Marx. Le chef étoilé porte un beau projet: former des exclus du système scolaire aux métiers de la restauration en un temps record de huit semaines. Le problème, c’est que cette école Cuisine Mode d’emplois s’est installée dans l’ancienne usine Lip, un symbole des luttes ouvrières en France.
« Ils nous ont pris LIP, ils ne nous prendront pas le Code du Travail ». Le tract diffusé par les syndicats ne laisse guère de place au doute. La CGT, FO, la FSU et Solidaires présentent la venue de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, comme une « provocation » propice à motiver les troupes contre la loi Travail.
C’est à se demander si les conseillers de la ministre savent que Lip, à Besançon et bien au-delà, c’est un marqueur de l’histoire des luttes sociales en France, une expérience inédite d’autogestion et les premières manifs médiatisées à grande échelle.
Dans le contexte hyper-tendu actuel, la venue de la ministre dans les locaux de cette ancienne manufacture horlogère arrive-t-elle vraiment au bon moment ?
Charles Piaget, leader historique du mouvement des Lip, en doute fort. « Le gouvernement cède du terrain aux entreprises, l’économie domine l’expression démocratique, on est l’envers » juge-t-il.
Charles Piaget réagit à la venue de la ministre du travail
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