Sophie Montel, chef de file du Front national au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, a demandé l’aide du groupe LR-UDI pour convoquer une session extraordinaire et tordre le bras à Marie-Guite Dufay, qui avec sa majorité PS-divers gauche a décidé d’augmenter les indemnités des élus de 20%. « Ensemble, les deux groupes [LR-UDI et FN] ont le pouvoir de provoquer la réunion et donc un nouveau vote sur cette question », explique la députée européenne frontiste. A la tête du groupe de droite, François Sauvadet balaye sa proposition du revers de la main: « Que Madame Montel ne compte pas sur moi pour lui servir de roue de secours et l’aider à faire oublier qu’elle s’est abstenue sur cette augmentation injustifiée ».
Un tiers des élus de l’assemblée (qui en compte 100) peut convoquer une session extraordinaire. Avec 24 conseillers, le FN n’en a pas assez. Il lui faut donc le renfort du groupe de droite (25 conseillers) pour forcer la main à la majorité socialiste.
Le 12 janvier, l’assemblée régionale a validé l’augmentation des indemnités des élus, conformément à la grille indiciaire légale. Plus la population d’une région est importante, plus les indemnités sont élevées. Même avec cette augmentation, les élus de Bourgogne Franche-Comté (une des régions les moins peuplées de France) sont les moins bien indemnisés du pays (avec leurs collègues de la Région Centre).
La décision a été adoptée grâce aux 51 voix du groupe PS-DVG. La droite a voté contre. Le FN s’est abstenu, alors même que Sophie Montel avait demandé une baisse « symbolique » de 10% pendant les débats.
Cette augmentation a créé la polémique. Une pétition d’opposants a recueilli plus de 22.000 signatures.
D’après l’Est Républicain, Marie-Guite Dufay et son groupe ont décidé de ne pas revenir sur cette augmentation malgré la polémique.
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