25 Avr

Pierre Moscovici signe une motion pour le congrès du PS et s’attire les foudres de la droite européenne

Pierre Moscovici devant les députés européens (DR)

Pierre Moscovici devant les députés européens (DR)

Le commissaire européen Pierre Moscovici, ancien député du Doubs, est contraint de répondre à ses détracteurs, qui lui reprochent d’avoir signé une motion appelant à la « réorientation de l’Europe » pour le congrès du Parti socialiste français, tout en reconnaissant qu’il « aurait sans aucun doute formulé certains passages différemment ». Depuis qu’il a signé la motion « Le Renouveau socialiste » présentée par le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis pour le congrès de Poitiers, le commissaire européen aux affaires économiques s’est attiré les foudres de la droite européenne.

Plusieurs eurodéputés conservateurs et libéraux, qui avaient déjà mené la fronde contre la nomination de l’ancien ministre français des Finances, ont redoublé d’ardeur.

« Il aurait mieux fait de ne jamais signer cette motion inacceptable », a lancé le président du groupe PPE (conservateur), l’Allemand Manfred Weber.

Pierre Moscovici « engagé par le Pacte de stabilité et de croissance de l’UE ou par le pacte de responsabilité du Parti socialiste? », a demandé la libérale néerlandaise Sophie in ‘t Veld.

En cause, des passages de la motion A sur la « réorientation de l’Europe ». Elle affirme notamment: « Les disciplines budgétaires doivent être assouplies et une part des investissements d’avenir exclus du calcul des déficits », alors que M. Moscovici continue de négocier pied à pied avec le gouvernement français pour obtenir le respect de ces règles.

La motion s’en prend aussi à la droite allemande de la chancelière Angela Merkel, en estimant que « la confrontation avec les droites européennes, et particulièrement la CDU/CSU allemande, s’impose ».

Face au début de polémique, Pierre Moscovici a décidé de répondre à l’un de ses détracteurs, le député CSU allemand Markus Ferber, et de rendre publique sa lettre.

L’ancien partisan de Dominique Strauss-Kahn explique qu’il soutient une « ligne sociale-démocrate et réformiste ». « J’assume entièrement mon soutien à cette orientation générale: il ne signifie pas toutefois que je suis d’accord avec tous les propos
et toutes les propositions contenus dans le texte ».

« J’aurais sans aucun doute formulé certains passages différemment, particulièrement ceux concernant l’Europe et les relations avec les autres familles politiques européennes », ajoute-t-il.

La Commission européenne, présidée par le chrétien-démocrate Jean-Claude Juncker, compte des conservateurs, des sociaux-démocrates et des libéraux.

Elle est soutenue au Parlement européen par une grande coalition regroupant les mêmes formations politiques.

Pierre Moscovici se défend aussi de tout « manque de respect envers les autres familles politiques », notamment la CDU/CSU allemande, « respect que j’aurais d’ailleurs aimé rencontrer de la part de certains de vos amis lors de ma désignation », écrit-il.

Lors de ses auditions au Parlement à l’automne, il avait été malmené par la droite, qui mettait en cause sa capacité, voire sa volonté
de faire respecter les règles en matière de déficits et de réformes structurelles, notamment par son pays.

Le Code de conduite des Commissaires européens précise que « les devoirs inhérents à leur fonction de membres de la Commission doivent prévaloir sur les engagements liés à leur parti politique ».
(Avec AFP)

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