Arnaud Danjean (UMP) et François Sauvadet (UDI) appellent à l’union de leurs partis politiques pour les régionales (DR)
Réélu il y a quelques jours président du conseil départemental de Côte d’Or, François Sauvadet n’a pas tardé à officialiser son ambition régionale. Dans une tribune initiée avec le concours de l’eurodéputé UMP Arnaud Danjean, l’ancien ministre appelle à l’ « union de la droite et du centre » pour les élections régionales en Bourgogne Franche-Comté. L’union n’est « plus une option, mais une obligation », assènent-ils sur un site internet opportunément baptisé www.rassemblementbfc.fr. Le message s’adresse en particulier au sénateur UMP Alain Joyandet, déjà parti en campagne depuis décembre 2014.
L’union, à droite, tout le monde la vante, y compris au plus au sommet. Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde, les patrons de l’UMP et de l’UDI, y voient l’une des raisons du succès de la droite aux départementales.
Pour les prochaines élections régionales, les états-majors prônent la même stratégie. Les centristes revendiquent trois têtes de liste régionales, dont celle de Bourgogne Franche-Comté. Avec François Sauvadet en chef de file.
Mais Alain Joyandet, sénateur de Haute-Saône et candidat malheureux aux régionales 2010 en Franche-Comté, ne l’entend pas de cette oreille. Fin 2014, il sort l’artillerie lourde et part en campagne le premier.
Lors de la présentation de son équipe de campagne fin janvier, il rappelait qu’en Île de France, il y aura une liste UMP et une liste UDI, « la meilleure stratégie pour gagner dans cette région ».
« Croire que proposer une multitude de candidatures au premier tour permet de ratisser large est une illusion qui ne résiste pas aux faits », lui répondent aujourd’hui les partisans de François Sauvadet.
Car il ne faut pas s’y tromper. Cet appel au rassemblement est d’abord un appel au rassemblement… derrière François Sauvadet !
Il est d’ailleurs amusant de noter que plusieurs des signataires de cette tribune sont aussi revendiqués comme soutiens par Alain Joyandet: c’est le cas notamment des députés UMP Jean-Marie Sermier et Jacques Pélissard, de la conseillère régionale DVD Sylvie Vermeillet, et du chef de file de l’opposition régionale Stéphane Kroemer (UMP).
Au marché électoral, mieux vaut ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
Quelques signataires francs-comtois:
Alain CHRETIEN, député et maire UMP de Vesoul (Haute-Saône), Jean-Marie SERMIER, député et maire UMP de Dole (Jura), Jacques PELISSARD, député et maire UMP de Lons-le-Saulnier (Jura), Michel ZUMKELLER, député UDI et maire de Valdoie (Territoire de Belfort), Jean-François LONGEOT, sénateur UDI et maire d’Ornans (Doubs), Stéphane KROEMER, président du groupe UMP, UDI et Divers Droite au conseil régional de Franche-Comté, adjoint au Maire de Luxeuil-les-Bains, Sylvie VERMEILLET, présidente de l’Association des Maires du Jura (AMF 39), conseillère régionale de Franche-Comté, conseillère départementale et maire de Cernans, Hélène PELISSARD, conseillère régionale de Franche-Comté et première vice-présidente du Conseil départemental du Jura, Didier KLEIN, président de l’UDI Doubs, Maire de Taillecourt et vice-président de Pays de Montbéliard agglomération, Pierre SIMON, conseiller municipal de Pontarlier et conseiller départemental du Doubs, Catherine COMTE DELEUZE, vice-présidente UDI 25, conseillère municipale de Besancon et conseillère communautaire du Grand Besancon (Doubs), Philippe GONON, vice-président de l’UDI 25, conseiller municipal de Besancon, conseiller communautaire Grand Besancon, vice-président du conseil départemental du Doubs, John HUET, adjoint au maire de Lons-le-Saulnier et conseiller communautaire de l’Espace Communautaire Lons Agglomération (Jura), Nathalie BERTIN, adjointe au maire d’Ornans et conseillère communautaire de la communauté de communes du Pays d’Ornans (Doubs), Marie-France CEFIS, conseillère départementale et vice-présidente du Conseil départemental du Territoire de Belfort.
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Alain Joyandet: « Les guerres politiciennes ne m’intéressent pas. »
La réplique n’a pas tardé. Dans un communiqué publié par Dijon Hebdo, le candidat investi par l’UMP rappelle qu’il ne souhaite s’intéresser qu’à une chose: « le fond, le fond, et uniquement le fond. »
« Je suis, comme je l’ai toujours été, favorable au rassemblement le plus large possible, et notre équipe est prête à accueillir toutes les bonnes volontés, écrit Alain Joyandet. Pourquoi la candidature de l’un serait-elle plus légitime que la candidature de l’autre? A cette question, nul ne répond. »
Et pour montrer que lui répond aux questions de fond, il pointe du doigt deux sujets « qui correspondent aux préoccupations des électeurs, que les amis de Marine Le Pen ont préempté, confisqué ».
D’abord le « problème d’immigration maîtrisée » en France: « Il faut répondre au problème d’intégration qui se pose aujourd’hui dans notre pays et être, aujourd’hui plus que jamais, intraitable sur les symboles de la laïcité ».
Le sénateur, secrétaire d’Etat sous Nicolas Sarkozy, s’interroge aussi sur cette question: « Pourquoi les Français qui travaillent ne supportent-ils plus l’assistanat? », demande-t-il. La réponse passe selon lui par la réhabilitation du mérite: « J’ai toujours pensé que le mérite devait être plus fort que l’égalité, ce qui n’empêche pas la solidarité. Mais quand le matraquage fiscal met sur un pied d’égalité celui qui se lève pour aller bosser le matin et celui qui attend les allocations versées par notre cher État providence, c’est que quelque chose ne tourne plus rond. »
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