L’un des premiers indicateurs de ces élections municipales sera le taux de participation. Les élections municipales et présidentielles sont les deux scrutins pour lesquels les électeurs font encore le déplacement en masse jusqu’aux urnes.
Malgré tout, les élections municipales suscitent moins d’engouement maintenant qu’à la fin du siècle dernier. Analyse de ces derniers scrutins municipaux en Franche-Comté.
- De 1989 à 2008 : tous les départements de la région voient leur participation chuter.
Dans le Doubs, moins 7 points : de 67 % à 60 %
Dans le Jura, moins 9 points de 71 % à 62 %
En Haute-Saône, moins 8 points, de 74 % à 66 %
Dans le Territoire de Belfort, moins 4 points de 66 % à 62 %
- De ville en ville…
(Les villes qui n’avaient qu’une seule liste en présence, ce qui peut expliquer un taux de participation bas, ont été exclues de l’analyse qui suit.)
En 1983 : la participation est encore tout à fait satisfaisante. On trouve 16 villes où la participation est supérieure à 80 % : Ornans à 86 % ou Arbois 85 %.
Et seulement 7 d’entre elles se situent en dessous des 70 % : Audincourt 66 %, Besançon et Belfort 68 %…
En 2008, soit seulement 25 ans et 3 scrutins plus tard : la participation a chuté. Seulement 9 villes se trouvent au-dessus de 70 % : Baume-les-Dames 77 %, Ornans 74 %, ou Arbois 76 %.
Et 5 d’entre elles se situent franchement en-dessous de 60 %, dont Besançon 55 %.
Seules les villes de Sochaux et Pont-de-Roide sont constantes :
Pont-de-Roide à 75 % et Sochaux à 69 %.
- Des cas étranges…
On trouve aussi des progressions fortes de participation, qui s’expliquent par un contexte local particulier.
Les plus fortes progressions entre 2001 et 2008 :
A Offemont, plus 10 points de participation. Visiblement, la mobilisation s’est faite à droite pour battre la maire chevènementiste Françoise Bouvier, sans succès. Mais elle n’a conservé son siège de justesse qu’avec 7 voix d’avance, à 51,20 % des suffrages !
Plus 7 points à Belfort. Cette forte participation (60 %) peut s’expliquer par une offre plus étendue que l’élection précédente. En 2008, contrairement à 2001, où des listes communes avaient été proposées aux Belfortains, le PS et le MRC font cavaliers seuls, tout comme l’UMP et le Modem. On peut penser que les électeurs se sont déplacés pour cette offre de choix élargie. De plus, les différents candidats et leurs partis politiques avaient « mis le paquet » pour séduire l’électorat.
- Les plus fortes baisses entre 1983 et 2008 :
Des villes ont perdu au moins 20 points de participation en 25 années, de 1983 à 2008 :
Gray, Saint-Loup-sur-Semouse, Lure, Fougerolles ou encore Pontarlier.
- Qu’en conclure ?
Le premier indicateur dimanche soir sera donc le taux de participation. Les hommes et les femmes politiques y verront ou non une première sanction de leur politique en particulier et de la politique en général.
Devant cette abstention galopante, le législateur a déjà pris une décision : le bulletin blanc qui est aussi une position politique sera pris en compte. Sauf pour l’élection présidentielle et les référendums.
Il sera pris en compte dès le 1er avril (Ce n’est pas un poisson…), soit après ces élections municipales. Et dès les élections européennes du 25 mai prochain.
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