La député-maire UMP de Morteau, Annie Genevard, a saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler le décret du 25 février 2014 délimitant les nouveaux cantons dans le département du Doubs. La parlementaire dénonce une logique « politicienne ». « Quatre cantons actuellement détenus par la droite ne feront plus qu’un », argumente-t-elle. » Selon la députée, les délimitations ne tiennent compte ni des « circonscriptions électorales », ni des « particularités géographiques et culturelles des territoires ruraux de moyenne montagne ».
Dans de nombreux départements, la droite dénonce un redécoupage des cantons favorable à la gauche au pouvoir. Ce regroupement des cantons, imposé par le nouveau scrutin départemental (un binôme homme-femme par canton), devait mieux prendre en compte les évolutions de populations.
Or la démographie est parfois implacable: les cantons ruraux (où la droite est souvent en position de force) perdent des habitants au profit des cantons urbains (où la gauche est souvent en position de force).
« La ruralité et la proximité sont véritablement les grands oubliés de cette réforme qui privilégie l’urbain », dénonce ainsi Annie Genevard.
Claude Jeannerot: « Le conseil d’Etat a privilégié le critère d’équilibre démographique »
Suite à la publication au Journal officiel du décret officialisant les nouveaux cantons, Claude Jeannerot, le président PS du conseil général du Doubs, regrettait lui-même dans un communiqué que si « un certain nombre de principes proposés par la majorité du Conseil général et son Président (respect intégral des communautés de communes, reconnaissance de la zone montagne), avaient été acceptés par le Ministère de l’Intérieur, force est de reconnaître que celui-ci n’a pas été totalement suivi par le Conseil d’Etat (…) Ceci montre, encore une fois, que le Conseil d’Etat, dans ses choix, a privilégié le critère d’équilibre démographique et arithmétique. »
Sur le principe comme sur les territoires « problématiques » (nouveau canton d’Ornans, communauté de communes Altitude 800…), la députée UMP et le président PS du conseil général partagent donc quasiment le même constat.
Au-delà de toute « logique politicienne ».
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