C’est à Montbéliard, au siège de la fédération du Parti socialiste du Doubs, devant une poignée de journalistes locaux, que Pierre Moscovici a confirmé samedi qu’il serait candidat aux élections municipales à Valentigney. Le ministre de l’Economie l’avait annoncé en début de semaine dernière sur France Bleu Belfort-Montbéliard. Actuellement conseiller municipal et conseiller communautaire, ancien président de l’agglomération de Montbéliard, Pierre Moscovici a rappelé qu’il était « fondamental », pour lui, « d’avoir un ancrage local ». Il souhaite donc « continuer à épauler (s)es amis » et « continuer à changer le Pays de Montbéliard ».
Accompagné de Frédéric Barbier, qui le supplée à l’Assemblée nationale, et de Martial Bourquin, le sénateur-maire d’Audincourt, Pierre Moscovici a dressé sans surprise un bilan élogieux de la majorité: « les équipes de gauche ont transformé le Pays de Montbéliard ». Et le ministre de citer pêle-mêle l’hôpital médian, « que la droite n’aurait pas fait », la sécurité avec la zone de sécurité prioritaire, qu’il souhaite voir étendue à l’ensemble de l’agglomération, la politique culturelle ou encore l’emploi. « Nous sommes en situation de repasser à l’offensive », lance Pierre Moscovici, qui se réjouit de voir que « PSA conforte sa position à Sochaux ». Il explique qu’ « il a fallu se battre » pour qu’Hermès s’implante dans le Pays de Montbéliard.
« Comme maire, je peux témoigner que c’est décisif d’avoir un ministre dans l’agglomération, témoigne Martial Bourquin, sénateur-maire d’Audincourt. On le sait tous, mais ça va mieux en le disant ».
« Redonner le pouvoir à la droite locale, c’est suicidaire »
Pierre Moscovici reconnaît que « quand on est ministre, on est ministre de toute la France. Mais on est aussi au service de son territoire, sans favoritisme particulier, mais évidemment avec une attention un peu plus spéciale ».
Pour ce « conseiller municipal spécial », comme se présente lui-même, « la droite n’a pas d’autre projet que de rétrécir le Pays de Montbéliard, comme en témoigne son opposition au transport à haut niveau de service, un projet d’intérêt général majeur ». Pour Pierre Moscovici, ce projet est décisif: « Si nous n’avons pas ce THNS, le Pays de Montbéliard est cuit. Redonner le pouvoir à la droite locale, c’est suicidaire ».
« Poser les fondations d’une croissance forte »
Même en campagne, Pierre Moscovici restera « à chaque moment » ministre, comme le Président de la République l’a demandé à chaque membre du gouvernement.
Le patron de Bercy est donc revenu sur la situation économique de la France: « Le redressement du pays demande beaucoup d’efforts. On m’accusera d’antisarkozysme, ce n’est plus de saison. Mais nous payons le prix de ces dix dernières années. » Et Pierre Moscovici, élu du Pays de Montbéliard, de citer en exemple… l’automobile: « En 2002, la France produisait 3 millions de véhicules, l’Allemagne 4 millions . En 2012, la France en produit moins de 2 millions, l’Allemagne toujours 4 millions. Notre compétitivité a décroché. » Si les chiffres du ministre ne sont pas tout à fait bons*, la tendance est juste: stabilité de la production allemande, effondrement en France.
D’après Pierre Moscovici, 2014 sera l’année de la confirmation: « C’est le cap fixé par le Président de la République: c’est en 2014 qu’on doit poser les fondations d’une croissance forte pour que ce quinquennat soit une réussite ».
« Qui peut penser qu’on peut créer des emplois sans les entreprises? »
Soulignant que « l’environnement extérieur est meilleur », et que « la croissance tient grâce au pouvoir d’achat », Pierre Moscovici estime que « l’investissement n’a pas repris suffisamment ». « Il faut que la politique du gouvernement soit de nature à inciter les entreprises à investir, innover, créer ».
Et pour le ministre de l’Economie, « le pacte de responsabilité est la réponse ».
« Nous ne faisons pas de cadeaux aux entreprises », prévient-il, alors que des élus de gauche, telle la députée PS du Doubs Barbara Romagnan, ont exprimé leurs doutes après les voeux du Président de la République.
« Qui peut penser qu’on peut créer des emplois sans les entreprises? » interroge le ministre.
Et quand on lui demande si la baisse de la TVA dans la restauration, qui elle aussi impliquait des contreparties en matière d’emploi, était pour lui une réussite, la réponse est cinglante: « nous ne sommes pas obligés de faire aussi mal que l’équipe précédente ».
(*) D’après le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), la France a produit, en 2002, 3,7 millions de véhicules, l’Allemagne 5,5. En 2012, la France ne produit plus qu’1,97 millions de véhicules, l’Allemagne 5,6. A lire aussi: « Des similitudes entre les discours de François Hollande et Nicolas Sarkozy »: l’interview décapante de Barbara Romagnan aux Echos Pierre Moscovici sera candidat aux élections municipales PSA Sochaux produira la remplaçante de l’Opel Zafira: « une très bonne nouvelle » pour Pierre Moscovici Pierre Moscovici: « Je n’ai jamais travaillé autant » Le patron d’Hermès dans le Pays de Montbéliard avec Pierre Moscovici vendredi Pacte pour les municipales: Genevard, Biguinet et Sermier s’engagent derrière Wauquiez Laurent Wauquiez: « Moi je roule en Peugeot » Marie-Noëlle Biguinet conduira la liste UMP à Montbéliard