22 Fév

Une élue chargée de l’occitan en Aquitaine Limousin Poitou-Charentes

Charline Claveau-Abbadie vient d’être nommée officiellement élue régionale en charge de l’occitan pour la nouvelle région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Elle a été élue en décembre dernier sur la liste PS-EELV d’Alain Rousset. En 2014, elle a aussi été candidate à Pau sur la liste PS de David Habib et porte parole de campagne. Elle a fait son entrée au conseil municipal.

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Bientôt la trentaine, cette jeune femme est désormais employée de la nouvelle Université de Bordeaux. Elle était à la tête de l’entreprise Project Matters (services d’accompagnement pour des projets publics et privés européens). Elle a une forte culture de gestion de projets. Elle confesse ne pas parler l’occitan lors d’un article sur le Carnaval Biarnès : « Je ne parle pas occitan, et n’ai aucune activité associative liée. Pourtant, tout au long du procès de Sent Pançard, je me surprends, concentrée, à comprendre quelques bribes en occitan et à sourire à la potacherie incisive du texte. »

Crédit photo : Twin – Région ALPC

Le chargé de mission reste Jérémie Obispo. Quant au successeur de David Grosclaude pour l’OPLO, la région est toujours à sa recherche. On devrait en savoir plus vers le 22 mars.

Lo Benaset

 

20 Fév

Paulette et André : « Paisans de Roergue » au cinéma

Paulette et André ce n’est pas du cinéma. Enfin, pas tout à fait… Un peu « Edith et Marcel » quand même : indispensables l’un à l’autre, complices, complémentaires… N’empêche, ils ont filmé de 1962 à 1971 des gestes, des visages, des savoirs-faire du monde paysan de leurs familles rouergates sur le point de s’éteindre. En vrais professionnels, le regard attentionné, souvent poétique. De là est né « Paisans de Roergue », un film éclairé signé Piget.

 

« Salusses » et « Combies »

La famille d’André Andrieu est à Salusses (Montsalès), celle de Paulette à Combies (Villeneuve). Eux, ils sont à Nemours (Seine-et-Marne). Leur enfant Eric a 2 ans. Ils sont passionnés par la photo. Mais Paulette se dit que des images « vivantes », ce serait mieux. D’abord pour filmer Eric, ils achètent une caméra professionnelle, la CAMEX cellule Reflex 8. Dès décembre 1962, ils filment. Rapidement, tous ces gestes pour eux habituels du monde paysan, ce trésor à portée de main, ils ne voudraient pas le laisser partir sans le graver. Leurs familles se prêtent et se prennent au jeu. Les parents de Paulette sont encore en pleine activité à Villeneuve. Alors ils filment : le cochon que l’on tue à la maison, le dépicage, les oies qui partent en foie gras, magrets et fritons. Chez André, l’activité s’est réduite. La ferme compte une quinzaine d’hectares, 4 vaches… André suit son père Félix qui pétrie la pâte à pain et le cuit au four tous les 15 jours, laboure, plante les pommes de terre… Maria sa mère fait le flòu (sorte de flan au fromage cuit au four). Tout est planifié, dès qu’ils ont quelques vacances, direction l’Aveyron… Quand André n’est pas aux Etats-Unis, car il est ingénieur dans une usine spécialisée dans le verre, chez Corning, une boîte qui a inventé la vitrocéramique.

De vertadièrs professionals

Et n’allez pas croire que tout ceci n’est que film de vacances! Les scènes ne sont pas improvisées mais Paulette écrit une sorte de synopsis qui permettra de ne rien oublier pour faire des séquences complètes. Sur place, rien n’est laissé au hasard.

« L’esclairatge èra un gròs problèma. Los ostalses èran pas talaments clars, las fenèstras èran piètras. Avèm començat de crompar de lampas de croma blua de 500W. Puèi l’halogène de 1000W. Preniam çò que se passava, sens tornar fa far las scènas. Al montatge causissiam. »

Il y avait un magnéto pour le son, mais malheureusement les bandes n’ont pas été exploitables. C’est André qui filmait le plus, d’autres fois c’était Paulette et donc on voit André sur l’image. Ensuite vient le montage où tout a été repéré, noté, regardé sur une visionneuse à manivelle. Bien avant l’aire du « COPIER-COLLER » informatique, c’était le « COUPER-COLLER ».

« Ambe la lista dels plans reflechissiam a l’òrdre. Aviái facha una caissa ambe de compartiments. Ambe los cisèus, copàvem e metiam cada tròç dins lo bon numèro. E quand la caissa èra plena, preniam la machina per pegar los uns darrèr los autres. »

Un travail commun, plus de 4 heures de film, 27 bobines commentées en occitan, avec une version française, sur le monde paysan du Rouergue.


Paisans de Roèrgue

Paulette et André ont été collectés par Christian-Pierre Bedel. Et en parlant, André lui lâche : « benlèu que i a quicòm que vos poriá interessar… » Et c’est comme ça que toute cette somme documentaire et ethnologique est arrivée chez Piget. On imagine très bien la tête et le sourire d’Amic Bedel quand il a découvert ces images ! Vu que le son n’était pas exploitable, il demande à André de refaire un commentaire assez spontané et didactique. En occitan bien sûr, avec une très belle langue rouergate. Mais le film est aussi sous-titré en esperanto dont André est un ardent défenseur. Il a traduit plusieurs ouvrages, fait ou réactualisé des dictionnaires…

 «M’a calgut aprene l’inglés. Amai lo parli ! Mas es talament complicat. Quand descobriguèri l’esperanto, me soi dit que la solucion èra aquí. Aimavi pron las lengas. »

Lila Fraysse Photo : Lo Benaset

Lila Fraysse Photo : Lo Benaset

Amic Bedel est revenu sur la ferme de Salusses pour faire une introduction au film. Lila Fraysse a remonté les images qui ont été remasterisées, sans occulter la moindre scène. Le film de 2H20 est en 6 parties, rythmé par les saisons. Christophe Rulhes y a posé quelques graines de guitare. Les images sont parfaitement préservées, superbes. On y voit le monde paysan tel quel, sans angélisme, mais souvent avec poésie. Par ci par là, quelques scènes religieuses comme une procession aux rogations pour demander à nòstre senher de bonnes récoltes. Il y a aussi quelques recettes de cuisines : lo flòu, la pompa a l’òli, lo pan, la sanqueta, los gratons…

Tous ces moments suspendus, ces gestes précis presque hors du temps sont aujourd’hui en DVD. Ce samedi 20 février, « Paisans de Roergue » est au cinéma Le Vox de Villefranche-de-Rouergue à 14H30. Paulette et André ne pensaient pas que ces images intéresseraient un jour un public très large. A 84 ans et toujours très actifs, il leur reste encore à monter leurs images de la construction de la première autoroute en région parisienne. Un autre monde.

Lo Benaset

PAISANS DE ROERGUE – A l’origina from PIGET TOLOSA on Vimeo.

 

18 Fév

La Haute-Garonne a son équipe pour l’occitan

Jean-Luc Raysséguier (PS) est vice président de la première commission du Conseil Départemental. Il sera donc l’élu du département en charge de l’occitan, une première pour la Haute-Garonne. Le maire de Bessières sera aidé par un tout nouveau chargé de mission qui a pris ses fonctions il y a à peine un mois : Pascal Bergougnan. Raysséguier (ressèga : scie Resseguièr : scieur) et Bergougnan (vergonha : honte. Bergougnan variante gasconne de Bergougnou), 2 noms bien occitans qui vont devoir s’employer à promouvoir cette langue et cette culture avec un budget de 200 000 €.

Lors de son investiture, le tout nouveau président Georges Méric a déclaré vouloir « faire de la Haute-Garonne une terre d’excellence » et que défendre l’occitan était un devoir. Histoire sans doute de se démarquer de son prédécesseur Pierre Izard qui n’avait pas jugé utile de remplacer son chargé de mission pour l’occitan parti à la retraite. Les paroles étant parfois suivies par des actes, il a nommé un élu pour prendre en charge l’occitan, accompagné d’un chargé de mission. Deux hommes pas encore totalement identifiés comme occitanistes.

Jean-Luc Raysséguier au Conseil départemental de la Haute-Garonne

Jean-Luc Raysséguier au Conseil départemental de la Haute-Garonne

Jean-Luc Raysséguier

Il est né à Montauban et fait son troisième mandat comme maire de Bessières (31). « Sans aucune hésitation, c’est le mot humaniste qui me définit le mieux ». Il cite volontiers Antonin Perbosc, Frédéric Mistral ou le poète toulousain Louis Vestrepain, comprend la langue mais ne la parle pas. Sa première action pour l’occitan a été de recevoir plusieurs associations et acteurs occitans de la Haute-Garonne; un état des lieux avant de définir une politique linguistique et culturelle. « Nous serons aux côté des calandretas et des associations. Pour le collège calandreta sur lequel s’est engagé le président Méric, il faut le pérenniser en réalisant une contractualisation. Nous y travaillons. » Dans les 2 mois qui suivent, il va aussi organiser une rencontre avec d’autres départements et les personnes qui sont chargées de l’occitan. Il devrait y avoir 4 axes de travail :

  • en interne par rapport au personnel départemental
  • avec les associations
  • avec les communes
  • avec le public

Pascal Bergougnan

Ce natif de Toulouse (dont une partie de la famille est Commingeoise) parle le gascon sans se faire prier. Il travaillait jusqu’alors à l’Agence Technique Départementale et assurait un service juridique de conseil  et d’assistance auprès des communes. « Volriái menar una politica de formacion dels elegits locals. I a una demanda per apréner la lenga, l’escriure dins los butletins comunals. » Peu de gens le savent, mais il existe aussi une médiathèque départementale (à Labège) qui n’est pas ouverte au public mais aux communes du département qui peuvent ainsi louer pour 6 mois des ouvrages, des DVD, CD… Il y a environ 6 000 ouvrages en occitan, des livres pour la jeunesse, des romans, des dictionnaires. Le chargé de mission qui connaît bien les élus locaux entend bien développer ce fond et le faire connaître.

Peu avant les élections, les occitans s’étaient fait entendre devant le conseil général en Haute-Garonne avec une campanada comme devant d’autres hôtels du département. Jean-Luc Raysséguier et Pascal Bergougnan disposeront du même budget (200 000 €) pour mener des actions et une politique plus ambitieuses.  Un rendez-vous est programmé avec d’autres élus et d’autres chargés de mission d’autres départements de la Région.

Reportage à suivre ce samedi dans le journal occitan de France 3.

Lo Benaset

 

17 Fév

Una Estivada bis a Castèlnau d’Arri?

Oficialament se sona « Forum Euròregional ». Mas sembla plan l’Estivada de Rodés, portat per de monde e d’estructuras qu’an trabalhat pel festenal rodanenc, sus 3 jorns ambe de musica, teatre, literatura, audiòvisual…Aquò vos ditz pas quicòm? Lo cònse de Rodés nos aviá dich : « Si notre Estivada leur plait pas, ils n’ont qu’à la faire ailleurs! »  Semblariá que foguèsse entendut.

Una idèia que tòrna montar a un parelh d’annadas

2014, un projècte de cooperacion entre d’actors culturals de las ancianas regions Lengadòc-Rosselhon Miègjorn-Pirenèus e las totjorn d’actualitat Catalonha e Balearas vei lo jorn. Un afar dins un encastre Euròregional portat mai que mai pel CIRDOC acostumat an aquesta mena de projèctes europencs. Deja l’an passat, l’afar se concretizèt plan ambe de gropes sus l’empont venguts de Catalonha, Balearas, país valencian. E al nòstre micrò, Benjamin Assié del CIRDOC e Patric Roux de l’Estivada nos avián parlat d’un grand forum per 2016. Mas benlèu pas tant crane e amb tant de causas que çò que sembla previst.

Forum Euròregional « Patrimòni e Creacion » a Castelnau d’Arri

Los 1, 2, e 3 de julhet, l’eveniment se tendrà...Quauques jorns de dabans çò que sabètz. Dins lo pre-program que comença de s’escampilhar se parla d’un « forum que s’articularà a l’entorn de grands axes tematics, explorant plan largament l’ensemble del camp cultural occitanò-catalan (patrimòni cultural immaterial, musicas actualas, teatre, numeric, creacion audiòvisuala, literatura…). » Una aisina de socializacion e de soscadissa per la lenga dins la dralha de l’Estivada duscas a ara. Lo Forum es portat pel CIRDOC, « La Fira Mediterrània de Manresa » e « Sa Xerxa de Teatre Infantil i Juvenil de ses Illes Balears« .

Quand òm coneis lo seriós e lo biais d’aquestes organismes e de sas personas, solide que lo Forum serà quicòm de plan interessent e plan dins l’actualitat. Lèva quand mème quauquas questions.

Una contra-Estivada ?

Òm tornarà pas sus las relacions missantas entre la direccion anciana e lo cònse de Rodés. Mas calriá pas qu’una afar mai que mai de personas virèsse dins un afrontament d’estructuras. I a de plaça per tot lo monde e en mai i aurà de festenals occitans en melhor la lenga e la cultura caminaràn. Mas las finanças de las colectivitats son puslèu a demesir. E òm las vei pas sosténer a un nivèl fòrt 2 gròsses eveniments coma aquestes. L’un patirà de l’autre e se sap lo que risca se s’en tirar.

Lo Forum se va far dins l’encastre del Total Festum que a deja son budgèt. Un tal eviniment farà necite de mai de moneda o alèra li calriá préner tot lo budgèt de Total Festum… Se pausa tanben la question del luòc. Cèrtas, Castelnau d’Arri es presque a chaval sus las doas regions ancianas mas òm pòt pas dire que la vila aguèsse fach un fum de causas per l’òc. Me diretz que Rodés a l’epòca tanpauc. Òc-ben, mas èra la volontat d’un cònse convençut : Marc Censi. Lo de Castelnau Patrick Maugard se dís un pauc occitanista. Èra una mena d’elegit referent per la lenga dins lo despartament d’Aude.

Veirem ben. 2016 serà una annada charnièra pels festenals occitans. Lo més de julhet risca l’engana.

Lo Benaset

16 Fév

ORS d’Artús

Samedi 13 février, dans la salle la « Route du Son » de Billère, Artús présentait pour la première fois sa toute nouvelle création autour de l’ours pyrénéen : « un concept artistique global qui a pour but d’interroger le spectateur sur la place centrale qu’occupe encore aujourd’hui cet animal emblématique sur le plan écologique, symbolique et même politique », communique le groupe.

Pour préparer au mieux sa nouvelle création, Artús nourrit sa réflexion depuis près d’un an par des recherches documentaires mais aussi auprès d’ethnologues ou encore de conteurs. Les membres du groupe sont aussi allés directement sur le terrain, en montagne, en compagnie du spécialiste Jean Soust.

Pour créer, les membres d’Artús ont décidé de faire comme l’ours et d’hiberner tous ensemble pour composer et enregistrer au mois de mars un cinquième album pour une sortie prévue début juin. Un album que le groupe annonce « enrichi de poésies, de contes, de chansons, de mythes et légendes sur l’ours en Béarn ».

 

12 Fév

Un calendrier pour le nom de la Région

Alors que plusieurs sondages ont été organisés par les médias régionaux, alors que les pétitions fleurissent et que le nom « Occitanie » semble avoir quelques faveurs, comment vont se dérouler la procédure et le timing pour déterminer le nom de la région?

En attendant c’est LRMP. La loi du 16 janvier 2015 prévoit que pour le regroupement de plusieurs régions, le nom provisoire est constitué par la juxtaposition par ordre alphabétique des noms des régions regroupées.

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Le contexte

Les Normands ont pour une fois une réponse tranchée : ils sont les seuls à savoir que la dénomination de leur collectivité locale ne changera pas (Normandie). Pour les 6 autres issues d’une fusion, le législateur a prévu que les assemblées régionales aient jusqu’au 1er juillet pour choisir un nom définitif. Il sera ensuite tranché par le Conseil d’Etat et fixé par décret avant le 1er octobre. Ça c’est la base, à charge pour chaque nouvelle entité de s’organiser. Et Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées a placé le curseur assez haut en terme d’ambition et de démocratie pour trouver sa dénomination.

En LRMP

C’est Gérard Onesta, le président du bureau de l’assemblée, qui est chargé d’organiser le processus. Le 30 juin au plus tard, il faudra que ce soit tranché, tout du moins côté conseil régional. Avant cela, les citoyens seront consultés. Mais il n’est pas possible d’organiser un scrutin classique avec un vote physique dans les mairies alors qu’il y plus de 4 M d’électeurs inscrits dans 4 565 communes. Trop cher.

Qui vote et pour quoi?

On se dirige donc vers une consultation via internet, sur la base d’une inscription et sur plusieurs jours. Auparavant une pré-sélection des noms devrait être faite via une sorte de comité de sages représentatif qui déterminerait une short-list. A l’arrivée, 5 ou 6 noms retenus, soumis au vote des électeurs. Reste à savoir quel sera le corps électoral : classique (les 18 ans et + inscrits sur les listes électorales) ou élargi (aux jeunes par exemple) ? En Nord Pas-de-Calais Picardie, Xavier Bertrand souhaite que les lycéens puissent s’exprimer. Les modalités devraient être fixées d’ici quelques semaines, avant début mars. On sait que Gérard Onesta était observateur européen du référendum catalan du 9 novembre 2014 sur l’indépendance, il a dû y repérer quelques bonnes idées… Durant la campagne électorale, le candidat Nouveau Monde avait aussi élaboré une Charte éthique et démocratique. Gageons que la consultation sur le nom de la région sera très ambitieuse et très ouverte.

Ensuite, si un nom se détache, l’assemblée régionale sera certainement encline à suivre le choix des électeurs. Elle se réunira le 24 juin mais ce ne sera qu’un vote consultatif. Le Conseil d’Etat aura le dernier nom.

Lo Benaset

Maurici Séguier

1936 es una annada importanta per Maurici Séguier : annada de la sua naissença, annada de l’arribada al poder del front popular e annada ont la petita comuna audenca de Fabrezan elegís un conse comunista.

Dins las annadas 30, las tensions erèn vivas entre obrièrs agricóls e proprietaris e la lucha de las classas era presenta dins las Corbièras.

Dins aquel pais de monocultura viticóla, la vinha conéissa un perióde de prosperitat relativa dins las annadas d’aprèp-guerra. Las tensions tornan a la fin de las annadas 60 e la debuta de las annadas 70. A z- aquel moment, Maurici es regent a l’escóla de Fabrezan e se soven de la manca de relacions entre lo mond intellectual e lo mond païsan. Fin final, Maurici se decida de sostenir lo moviment e participa a las cridas. Aquela lucha s’acabara en 1976 ambe los eveniments de Montredon de las Corbièras.

40 ans aprèp, demóran sonque 30 viticultors sus la comuna ( 300 dins las annadas 60 !). 40% de la susfàcia en vinha es estat arrancat. La cava cooperativa a resisitit et recampa la production d’un vintenat de comunas alentorn. La vinha es estada ara plantada en cepatges nóbles: Cabernet-Sauvignon, Syrah, Mourvèdre.

La creacion de l’AOC Corbièras es tanben un atot per la comuna.

Maurici es estat regent, e conse de la comuna dusca 2014. Ara a la retirada, sa vocacion d’ensenhaïre es encara plan presenta: ambe la sua collèga, Yolanda, a l’abituda de balhar de corses d’occitan al fogal de Fabrezan: los escolans son alencóp d’estatjants del vilatge que desiran melhorar la lor qualitat de lenga mas tanben d’arribants novèls de Lorena, de Belgica o d’endacom mai que pensan que la practica de la lenga es un bon mejan d’integracion.

Ara, coma la major part dels vilatges de la contrada, Fabrezan conéissa una creissença de la sua populacion que lo vilatge s’aprèsta d’aculhir. Mantuns travalhan ara a Lesignan, Narbona o mai luenh: lo temps de las revóltas viticólas apartén d’aqui enlà a l’istória.

Aymeric Jonard

11 Fév

Le lecteur du Val est aussi occitan

C’est un coin de verdure où chantent des nouvelles,

Accrochant follement aux verbes la langue d’oc

Ce n’est pas le Dormeur du Val mais le Lecteur. Ce n’est pas encore Rimbaud mais la fraîcheur des auteurs en herbes. Depuis 18 ans, l’association Lecteur du Val organise un concours de nouvelles. Et depuis 4 ans, l’occitan a poussé la porte.


Lecteur du Val

C’est une association du Sud-est toulousain (Ramonville, Castanet…soit 36 communes) qui regroupe 27 bibliothèques de la communauté d’agglomération. Elle a pour but d’animer et mutualiser les moyens de l’agglo en développant le fond local des livres où l’occitan a tout naturellement trouvé place. Dans ce registre, ils ont lancé un concours de nouvelles qui a reçu beaucoup de textes en retour.

 

Le concours sous forme d’incipit

Il suffit d’écrire une nouvelle de 6 pages maxi, en français ou en occitan, quel que soit le dialecte. Il y 5 catégories : 4 en français (adultes-lycée-collège-primaire) et 1 en occitan. Le tout est de partir d’un incipit comme on dit en latin, les premiers mots donc du manuscrit sont imposés et cette année c’est :

« Jamai diguèt pas a degun çò qu’aviá vist aquel ser, pel camin de Compostèla ».

Car le concours se fait aussi en partenariat avec l’ACIR, l’Agence de Coopération Interrégionale et Réseau « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle ». Pas étonnant donc d’y retrouver de l’occitan –tous les chemins de Saint-Jacques partent de l’Occitanie- et Alem Surre Garcia comme président du jury 2016.

L’occitan

Sans titreUne nouvelle sur trois reçues est en « lenga nòstra ». Autant dire que ça marche plutôt bien : les courriers arrivent d’Occitanie, de Paris, du Val d’Aran… Et pour la partie occitane, certaines nouvelels seront sélectionnées pour être lues et enregistrées en partenariat avec Radio Occitanie et la calandreta de Castanet. Elles seront éditées sur CD. Alem est ravi d’être le président de la jurada. Il lira aussi bien les textes en oc que ceux en français « per veire cossí dins cada lenga, s’establís un imaginari…Veirem se i a de causas que son interferentas…o pas ! »

Reportatge : Sirine Tijani Jack Levé Michel Blasco Pascal Dick Marie-Pierre Fournié


Lecteur du val par france3midipyrenees
Se cal afanar : Vous avez jusqu’à demain pour envoyer vos manuscrits ! Délibération finale le mardi 3 mai 2016 et remise des prix le samedi 28 mai 2016 à la Médiathèque de Donneville.

Lo Benaset

10 Fév

Que sont devenus les amendements sur les langues régionales ?

Il n’y a pas eu de surprises hier soir lors des débats à l’Assemblée Nationale sur la loi de Protection de la Nation. Tous les amendements liés aux langues et cultures régionales ont été rejetés ou retirés.

Comme annoncé ce lundi sur le blog occitan, un groupe de 24 socialistes emmené par Colette Capdevielle avait déposé un amendement. A titre personnel, un autre socialiste François Puponni en avait déposé plusieurs; sans oublier Paul Giacobbi qui proposait que l’île de Beauté soit reconnue dans la Constitution.

Le député socialiste François Pupponi Photo : twitter du député

Le député socialiste François Pupponi
Photo : twitter du député

  • l’amendement 140 permettant ratification de la Charte Européenne a été rejeté. Il reprenait l’article unique de la Proposition de loi constitutionnelle qui avait été porté par Jean-Jacques Urvoas et défendu ce coup-ci par François Pupponi.
  • l’amendement 141 porté toujours par François Pupponi proposait avec l’Art. 72‑5. : « La Corse est une collectivité territoriale de la République dont le statut particulier est défini par une loi organique ». Rejeté aussi.
  • amendement 142 toujours défendu par Pupponi et reprenant l’amendement initial de Paul Molac proposait que le premier alinéa de l’article 2 de la Constitution soit complété par les mots : « , dans le respect des langues régionales de la France. » Il a été retiré et donc pas discuté à l’assemblée.

Quant au 86 déposé par les 24 socialistes voulant lui aussi modifier l’article 2 de la Constitution en le complétant par les mots : « , dans le respect des langues régionales de la France », il n’a pas été voté non plus. C’était bien donc un baroud d’honneur qui n’aura servi à rien. Il est possible que ces amendements réapparaissent en deuxième lecture, mais cette action serait tout aussi inutile.

Il reste donc peu d’espoir dans le camp des défenseurs des langues régionales pour obtenir un statut, une protection pour ces langues. Côté breton, on réfléchit à une candidature fédéraliste à l’Elysée qui pourrait-être porté par Christian Troadec.

Lo Benaset

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