13 Juin

Euro 2016 à Toulouse : moins d’occitan que prévu

L’Euro 2016 de football : grande fête populaire avec 4 matchs au Stadium de Toulouse et l’occasion de mettre en avant l’occitan… La Joventut Mondina et Toulouse Métropole s’étaient entendues pour y faire un peu de place lors de cet événement. C’était en tous cas l’intention. Aujourd’hui, le premier match a eu lieu et malgré les efforts et le travail de l’association Joventut Mondina, les supporters auront bien du mal à trouver de l’occitan dans leur guide.

Tout à l’heure, il fallait être très attentif lors de la rencontre Espagne-République Tchèque pour repérer un peu d’occitan dans le guide des supporters… En parcourant les pages, il y avait pourtant cette indication.

 

Juste de quoi se rendre à la Maison de l’Occitanie pour y voir une exposition sur les jeux traditionnels faite par le CIRDOC et quelques information sur l’équipe occitane de football qui fera elle aussi son Euro mais dans le Sud Tyrol. C’est toujours mieux que rien mais bien en deçà de ce qui était prévu.

La Joventut Mondina avait pourtant travaillé sur plusieurs traductions -notamment en occitan russe et portugais- qui n’ont pas été finalement retenues. Seul un petit livret d’accueil à destination des plus jeunes est parait-il téléchargeable sur le site de Toulouse Métropole avec une version occitane… Mais pour être franc, nous ne l’avons pas trouvé !

Reportage Février 2016 sur ce projet présenté à l’Ostal d’Occitània : Sirine Tijani, Jack Levé et Christian Pelhate. Montage d’Ana Luisa Ruppert


L’occitan à l’Euro 2016
L’association toulousaine regrette que l’occitan n’ait pas été davantage mis en avant et que Toulouse Métropole n’ait pas tenu ses engagements. La Mairie évoque quant à elle un retard pris dans la réalisation de ces guides.

A Toulouse, pas plus que dans les 3 autres villes occitanes qui accueillent cet EURO (Bordeaux, Nice, Marseille), l’occitan n’aura trouvé une vraie visibilité.

Lo Benaset

11 Juin

Lo candidat breton Christian Troadec en Occitània  

Cette semaine, le candidat à la présidentielle Christian Troadec a effectué sa première tournée en Occitanie. De Périgueux à Cahors en passant par Toulouse, Auch, Tarbes, Pau ou encore Bayonne, le candidat a sillonné le pays à la rencontre des élus, de la presse, des sympathisants et des électeurs.

Objectif premier : récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles de 2017.

De nombreux combats

Christian Troadec n’est pas un inconnu de la scène politique et médiatique. Journaliste de formation, il s’engage en politique et devient maire de Carhaix en Bretagne en 2001 (divers gauche), réélu en 2008 et 2014. Il est conseiller régional de Bretagne de 2004 à 2010. En 2011, il est élu au Conseil Général du Finistère puis au Conseil Départemental en 2015.

Au-delà de son engagement politique, Christian Troadec est aussi connu pour avoir participé à la création du festival des Vieilles Charrues en 1992, pour avoir milité contre la fermeture des services de maternité et de chirurgie de l’hôpital de Carhaix en 2008 ou encore pour avoir été le porte-parole des Bonnets Rouges en 2013.

Récemment, il a pris position contre l’organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024 (lire ici la lettre ouverte qu’il a remise à la maire de Paris Anne Hidalgo ou pour le retrait de la loi El Khomri.

Breton dans l’âme, Christian Troadec favorise l’enseignement de la langue bretonne dans sa ville qui accueille le seul lycée en immersion Diwan, une ville où 35% des enfants sont scolarisés en breton. Il a également mis en place un livret de famille bilingue qui a fait polémique. C’est donc tout naturellement qu’il se présente comme le candidat « régionaliste » de cette élection présidentielle, soutenu notamment par « Régions et Peuples Solidaires » , la fédération des partis régionalistes et autonomistes qui compte notamment le Partit Occitan. Son directeur de campagne n’est autre que le militant occitaniste membre du Poc David Grosclaude.

Une équipe de l’Edicion Occitana l’a suivi pendant sa tournée en Occitanie.


Christian Troadec en Occitània

Reportage de Sirine Tijani, Frédéric Desse et Michel Blasco. Montage de Karin Glock. Sous-titrage de Marie-Pierre Fournier

10 Juin

Consultation sur le nom de la région : démocratie confisquée ?

« Et il faudra veiller que cette démocratie ne soit pas confisquée. »

C’était la conclusion de l’article « Je choisis Occitanie » sur le blog occitan en date du 8 juin. Il semblerait que tout ceci se confirme. La Région avait pourtant fait mieux et plus démocratique que les autres. Une consultation large, innovante, citoyenne, contrôlée, techniquement inattaquable, devant aboutir sur un résultat fiable. Pas un simple sondage où l’on clique plusieurs fois, juridiquement pas un vote, mais une vraie consultation citoyenne validée. Seulement voilà, la fiabilité et la démocratie semblent s’arrêter là : sur la consultation mais pas forcement sur le résultat !

En hauts-lieux la Région ne veut pas du nom « Occitanie »

Très clairement, le choix est déjà fait à la tête de la Région : c’est « Languedoc-Pyrénées ». Certains ne s’en cachent pas dans les couloirs du Conseil Régional, encore très récemment. Alors quand des fuites laissent entendre (Info ou Intox?) qu’ Occitanie est en tête, les choses se crispent un peu. Sur le blog politique de France 3, Laurent Blondiau -le Directeur de Cabinet de Carole Delga- croit bon de se justifier. Il précise qu’il n’a « évidemment pas accès aux résultats mais je connais les chiffres de la participation… » La transparence n’est décidément pas de mise. Il aura fallu les révélations de France 3 et l’intervention d’un membre du Comité du Nom pour que la Région dise enfin qu’il y aura un huissier ce soir à Toulouse vers minuit pour la clôture des votes électroniques et un autre mercredi 15 juin pour le vote papier. De manière étrange, rien ne semblait prévu. Pas de quoi être rassuré sur la suite du processus.

Un vote sérieux et encadré de plus de 200 000 citoyens finalement occulté ?

La consultation est large (sans doute plus de 200 000 participants), exemplaire, elle a un coût non négligeable, et elle ne serait pas plus décisive que l’avis du CESER ou la consultation menée auprès des maires et des lycéens ? Alors pourquoi se donner autant de mal si c’est pour traiter cette consultation comme un simple sondage ? C’est en tous cas la réponse que fait Laurent Blondiau au blog politique : « la consultation est là pour éclairer l’exécutif. Elle vient compléter les autres consultations. Celle du CESER (ndlr Conseil Economique, Social et Environnemental), des maires. L’ordre d’arrivée de la consultation populaire ne sera pas forcément celui des élus régionaux ». Ah, bon, il y aurait eu d’autres consultations ? Lesquelles? Pour le CESER, c’était un avis formulé par le bureau; concernant les maires et autres propositions institutionnelles ou consulaires, la région a reçu environ 200 réponses, avant que le Comité du Nom ne se prononce… On ne peut pas mettre sur un même plan d’égalité la consultation et le reste. Selon Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée, cette improbable synthèse « n’a jamais été présentée et encore moins décidée ainsi (il suffit de réécouter les débats de Plénière et de relire les textes qui lui ont été soumis)… » 

On a quand même l’impression que tout est bon pour écarter tout nom choisi par la population qui ne serait pas celui des dirigeants de l’assemblée régionale. Surtout si c’est « Occitanie » !

24 juin : résultat de la consultation et vote des 158 conseillers régionaux

Les votes seront clos ce soir à minuit pour la partie électronique et le cachet de la poste fera foi pour les votes papiers qui continueront d’arriver en début de semaine prochaine. Il y aurait plus de 158 000 votes électroniques et environ 43 000 votes papiers. Mais il semblerait que les résultats ne seront pas rendus public avant le vote en assemblée plénière. Toujours la transparence. Les élus en auront la primeur et donc l’exclusivité. Toujours la transparence.

Une consultation, aussi sérieuse soit-elle, n’a pas force de vote. Mais elle engage, inversement de l’écart qu’il y aurait entre le premier nom et les suivants : plus l’écart est faible, plus grande est la liberté des conseillers régionaux. Si un nom se détache très clairement, la marge de manœuvre sera très étroite. Les 158 conseillers régionaux prendraient-ils alors le risque de confisquer la démocratie et jeter ainsi un peu plus de discrédit sur la politique et les politiques. Ils feraient ainsi le jeu d’un populisme très ambiant et nauséabond qui veut que les élites dirigeantes se sont détournées du peuple. Un très mauvais signal pour un début de mandature…

Lo Benaset

 

09 Juin

Un membre du Comité du nom écrit à la présidente Carole Delga sur la consultation en cours

Voici ce qu’écrit hier Jean-François Laffont, président de Convergéncia Occitana et membre du Comité du Nom à la présidente de la Région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Il s’interroge sur ce qui va se passer vendredi à minuit, une fois la consultation numérique close. Autant le processus a été borné et contrôlé tout au long de la consultation, autant sa validité finale ne semble pas assurée. A lire également sur le blog politique de France 3 Midi-Pyrénées.

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Communiqué à Mme Delga et aux Membres du Comité du Nom de la Région

Madame la Présidente,Mesdames et Messieurs les membres du Comité du Nom,

Chers amis ! Nous arrivons au terme du voyage et je tenais à féliciter la Région pour ce processus exemplaire, qui suite à notre travail de réflexion, a vu près de 200 000 de nos compatriotes s’exprimer démocratiquement pour choisir le nom de leur région !

Vendredi soir, le scrutin sera clos et le moment sera solennel !

Je ne sais pas à quel moment ni sous quelle forme notre Conseil Régional va communiquer les résultats du vote mais je voulais par ce message attirer votre attention ainsi que celle de Mme la Présidente sur le souhait que nous avons tous exprimé afin que cette consultation soit la plus transparente et irréprochable possible. Déjà le processus de vote a été parfaitement étudié et « borné » pour éviter toute triche. Nous comptons aussi sur le civisme de nos concitoyens qui se sont engagés par leur vote à respecter une charte éthique. Le seul point qui n’a pas été évoqué est justement celui du « dépouillement » des résultats, puisque rien ne nous a été précisé à ce sujet. C’est pourquoi je pense qu’il serait judicieux que l’Institution communique à ce sujet afin que tout risque de suspicion « postérieure » au vote soit écarté, et nous indique :

  • de quelle manière sera effectué le dépouillement
  • savoir si les résultats seront connus instantanément (il faudra tenir compte, je pense, de l’arrivée tardive des bulletins papier)…
  • savoir quelle personne sera détentrice des résultats
  • est ce que l’intervention par exemple d’un huissier de justice a été prévue ?
  • les médias seront t ils conviés ? Etc…

En qualité de membres du Comité du Nom, il me semble que nous pouvons et que nous devons avoir des précisions sur tous ces points, car il faut à tout prix éviter les contestations ultérieures qui viendraient ruiner tous les efforts de transparence et les garanties démocratiques qui ont été apportées au processus jusque là. Ce questionnement vise donc à identifier une éventualité et à fermer la porte à toute vaine polémique à l’issue du scrutin… Je vous remercie de votre attention.

Jean François LAFFONT              Membre du Comité du Nom              

08 Juin

« Je choisis Occitanie »

Pour le nom de la région LRMP, OCCITANIE c’est le choix de l’explorateur Jean-Louis Etienne, du cinéaste André Téchiné, du chef cuisinier Sébastien Bras, de l’entraîneur Claude Onesta… Entr’autres. Mais c’est aussi et surtout un choix populaire, citoyen, exprimé dans les différents sondages, ou au cours de discussions privées de Monsieur ou Madame Tout le Monde. Un choix du cœur qui n’a pas été conduit dans toutes les artères des occitanistes, divisés sur la question. Pour illustrer cet engouement, un collectif s’est créé sur Facebook au début de la consultation. « Je choisis Occitanie » a connu un sucés sans précédent, bien au-delà du cercle occitaniste.

 

« Je choisis Occitanie »

Début mai, à quelques jours du début de la consultation, plusieurs personnes décident de créer un collectif sur Facebook : on y retrouve Jean-François Laffont et Bertran de La Farge de Convergéncia Occitana , Fabien Ginoux et Guillaume Gau-Corbière de la Joventut Mondina. L’idée : partager leur conviction que le bon choix, c’est Occitanie. Très rapidement, le réseau prend. La première publication est partagée 5000 fois. 

Guillaume Gau-Corbière du collectif "Je choisis Occitanie"

Guillaume Gau-Corbière du collectif « Je choisis Occitanie »

« Nous avons été très surpris par l’engouement et la réactivité. Il y a eu beaucoup de commentaires, on a fait des affiches qui circulent partout ». Plutôt content  Guillaume Gau-Corbière qui partage les publications et anime le site avec Fabien Ginoux. Le site se veut aussi pédagogique, en renvoyant sur le site de la région pour voter. Cet étudiant en master de Sciences Politiques à Paris, Tarnais d’origine confesse que ce succès n’est pas dû aux occitanistes : « On ne touche pas les convaincus ». Plus de 370 000 vues en tout. 6244 personnes ont liké en 3 semaines d’existence, un vrai phénomène. Des likes qui viennent essentiellement de Toulouse et l’ex-Midi-Pyrénées, un peu de Carcassonne et de Narbonne. L’ex Languedoc-Roussillon un peu en sommeil au départ est en train de se rattraper. 

Ce succès rappelle celui de la pétition lancée par l’Ariégeois Romain Quilès pour dire « OUI à l’Occitanie ». Pas occitaniste lui non plus mais qui fait signer presque 15 000 personnes. Beaucoup plus que celles lancées par des occitanistes. Le premier colloque organisé par Convergéncia et País Nòstre en avril 2015 avait lui aussi vu plus de non occitanistes dans la salle que de grandes figures du monde occitan.

« Occitanie » sans le majorité des occitanistes ?

Comme nous l’évoquions, les Occitans se sont divisés sur ce choix d’Occitanie pour le nom de la région et ils ne se sont pas emparés du débat. Peu de pédagogie sur ce qu’est l’Occitanie, son histoire, son présent, très de peu de manifestations mises en place pour débattre. Les Occitans ont été comme sonnés, noyés par cette vague populaire qui a porté son nom au firmament des sondages. On ne peut pas vraiment dire qu’ils se soient organisés pour exercer une quelconque pression. Ou alors, ce fut une action discrète, très discrète ! L’Institut d’Etudes Occitanes s’est divisé sur la question, la confédération Convergéncia occitana n’a pas su ou pu rallier toutes ses associations derrière le nom « Occitanie ». Faute d’unanimité et d’action collective il faut s’en remettre à des initiatives personnelles.

13254538_10208520018930935_5996699993175368952_nLe travail fait par l’historien Georges Labouysse sur ce sujet est très intéressant, notamment sur les appellations successives (Occitania dès le XIIIème siècle) de l’espace occitan. Plus personnel et tout aussi éclairant, voici la réflexion et l’argumentaire de Patric Sauzet, professeur à l’université Jean Jaurès de Toulouse et vice président du Congrès Permanent de la Lenga Occitana, l’académie occitane. Il explique pourquoi il a finalement opté personnellement pour Occitanie.

Alors que rien ne devait filtrer des tendances sur la consultation en cours, certaines fuites (info ou intox?) laissent entendre que l’Occitanie serait en tête. Occitans ou pas, il faut continuer à voter  pour que cette consultation pèse et soit décisive. Pour reprendre une formule célèbre, « La démocratie s’use si on ne s’en sert pas! » Jusqu’à vendredi minuit (par internet) et vendredi soir par vote papier (le cachet de la poste faisant foi) tout est encore possible. Une chose est sûre : si l’Occitanie emporte les suffrages, ce ne sera pas la victoire des Occitans mais un choix clairement exprimé par les simples citoyens de Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Et il faudra veiller que cette démocratie ne soit pas confisquée.

Lo Benaset

Pour VOTER :

https://lenomdemaregion.fr/

07 Juin

Des Passejades œcuméniques

Tous les jeudis de mai à septembre, le rituel est immuable : se retrouver pour une Passejada (promenade en occitan) en mode rural pour découvrir des paysages, en mode urbain pour la culture. Elles sont organisées par le diocèse de Montpellier et ouvertes à tous : croyants, non-croyants, randonneurs, ceux qui en veulent ou ne peuvent marcher…  Jeudi dernier c’était dans la garrigue castelnaulaise et du côté de Pézenas.

8H30, les plus vaillants sont déjà là, sac à dos, bâtons de marche, mais pas de gobelets jetables …Prêts à prendre le chemin, et pas spécialement de croix. Voilà deux que ces promenades sont revenues à l’ordre du jour, dans les 10 secteurs diocésains de Montpellier. Beaucoup viennent, sans être pratiquant ou croyant, simplement pour échanger, se vider la tête et se remplir les yeux. Et ce jour-là, la lumière basse sur la garrigue, les pins et les vignes de Castelnau-de-Guers valait le détour. Il n’y a rien de spécialement occitan, sauf le nom. Mais notre présence a réveillé la langue. Premier moment de la journée : un circuit en boucle, sans grandes difficultés, afin de permettre à ceux qui le souhaitent de se joindre au groupe de retour vers midi. Sous nos yeux, des couches de grès rougies par l’oxyde de fer, 4 statues disséminées le long des vignes et des paysages magnifiques.

 

Le parcours est toujours organisé par une personnalité locale. C’est Bernard Christol qui s’en est chargé et il connaît la garrigue comme le fond de sa poche. Le groupe d’une trentaine de marcheurs chemine et s’arrête en fonction des intérêts de chacun : botanique, paysages, flore, faune… A midi, c’est le deuxième moment avec le repas sorti de la musette autour de la chapelle Saint-Nicolas, après l’angélus. Quelques ablutions plus tard au Picpoul de Pinet ou à l’eau, dernier rendez-vous à Pézenas pour un cycle culturel. D’autres personnes se sont jointes au groupe du matin, les oreilles bien attentives aux récits passionnés du guide Denis Nepivoda de l’office du tourisme. pas franchement d’origine occitane, il prend un plaisir certain à citer des étymologies occitanes, presque prêt à parler occitan si on le poussait un peu. Déambulation donc dans les rues de Pézenas ponctuée par les mots de Denis et dernière visite pour la collégiale Saint Jean, sans doute une des rares à avoir la devise républicaine Liberté Egalité Fraternité sur sa façade. A l’intérieur, se trouve également la salle du trésor aménagée au premier étage.

De l’orfèvrerie, ostensoirs, jacquaires, l’occasion pour nous d’évoquer un autre aspect de cette Pastorale Tourisme et Loisirs : se battre pour ré ouvrir et faire connaître le Camin Roumieu (romieu = pèlerin en occitan), chemin de plaine usité autrefois par les pèlerins qui lui préfèrent aujourd’hui une voie plus montagneuse. Voilà plusieurs années qu’ils se battent pour le réhabiliter.

Prochaine Passejade jeudi 9 juin du côté du pic Saint-Loup, aux portes des Cévennes. Pas de doute, les paysages et la convivialité seront au rendez-vous et certainement que l’occitan qui jalonne de nombreux lieux de la région resurgira ici et là, au-delà du simple mot de Passejade.

Lo Benaset

06 Juin

Réforme des collèges : ceux qui se battent pour les langues régionales

Le décret et l’arrêté relatifs à l’organisation des enseignements au collège ont été publiés auJournal officiel du 20 mai 2015. Une réforme applicable à la rentrée 2016 qui a vu se mobiliser les défenseurs des langues régionales et le gouvernement revenir en arrière sur certains points. Il y a eu des recours devant le Conseil d’Etat et des actions auprès du ministère de l’Education-Nationale. Où en sommes-nous ?

Le Conseil d’Etat s’est prononcé le 1er juin 2016

Plusieurs recours venants de plusieurs associations ou personnes privées ont été déposés devant le Conseil d’Etat. Ils demandaient l’annulation de cette réforme pour les langues régionales et les langues anciennes. Le premier juin dernier, ce juge administratif suprême s’est prononcé sur ces actions. Il a suivi les conclusions du rapporteur public.  Dans un communiqué, le collectif Los mespresats -au nom duquel avait agi le professeur d’occitan Martial Peyrouny- pense que tout n’est pas négatif dans cette décision. Le Conseil d’Etat confirme que les conventions Etat-Région continuent d’exister et de fixer certaines choses. Dans les académies où elles existent (notamment celles de Toulouse et Bordeaux parmi les plus favorables), ces conventions devraient éviter une rentrée catastrophique pour l’enseignement des langues régionales en septembre 2016. pour les autres…

Photo : Facebook de Martial Peyrouny

Photo : Cécile Hautefeuille Facebook de Martial Peyrouny

Par ailleurs, le même Conseil d’Etat annule (pour un motif de procédure) une partie du décret sur la durée minimum des pauses méridiennes au collège et sur la durée maximale d’enseignement quotidien en sixième. Cette disposition bloquait les enseignements optionnels comme l’occitan en classe de 6ème au prétexte qu’il ne peut pas y avoir plus de 6H d’enseignements quotidiens.

Pour le reste, les recours sont rejetés. Il est vrai que certaines demandes des requérants n’avaient plus lieu d’être car le gouvernement avait assoupli ses positions sur l’enseignement des langues régionales par des arrêtés et des circulaires (dont la dernière en avril 2016). Mais comme le précise le communiqué de Los Mespresats : cela ne règle pas encore certains problèmes. Notamment des disparités de traitement et de moyens entre les langues régionales.

Le 1er juin 2016, la FELCO était aussi au Ministère de l’Education

Philippe Martel Yan Lespoux Marie-Jeanne Verny au Ministère. Photo : site FELCO

Philippe Martel Yan Lespoux Marie-Jeanne Verny au Ministère. Photo : site FELCO

La Federacion dels Ensenhaires de Lenga e de Cultura d’Òc a pour sa part mené un travail de fond de manière empirique sur le terrain. Différents constats et autres études approfondies des textes qu’elle a ensuite été discuter au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. L’interlocuteur c’est Olivier Noblecourt, directeur adjoint du cabinet. Les réunions se sont répétées et un certain climat d’écoute doublé d’un soucis de faire avancer certaines choses semblent prévaloir. La dernière rencontre s’est faite aussi le 1er juin, jour de décision du Conseil d’Etat. Dans son compte rendu d’audience, la FELCO pointe la suppression de l’occitan dans certains établissements et la diminution globale des heures, avec des disparités entre les académies, entre les départements d’une même académie et parfois même entre les établissements d’une même académie et d’un même département ! L’absence de Conseil Académique sur les Langues Régionales à Limoges, Clermont-Ferrand et Grenoble rend très difficile l’enseignement de l’occitan dans ces académies. Ces mêmes académies qui n’ont pas signé de convention avec l’état sur l’enseignement des langues régionales… La diminution du nombre de postes au CAPES occitan (de 15 par an début 2000 à 4-5-6 désormais) a eu aussi des conséquences néfastes.

Olivier Noblecourt a tout de même annoncé plusieurs choses :

  1. Une nouvelle circulaire est à l’étude pour encadrer les langues régionales
  2. Le Ministère propose un rendez-vous de travail avec l’Office Public pour la Langue Occitane et la FELCO après le 4 juillet

La FELCO compte maintenir ces rendez-vous réguliers avec le Ministère pour tenter de régler certaines situations ici et là.

Lo Benaset

« Ò Solex Mio », quand le soleil a rendez-vous avec un vélo

Tous les grands ténors se sont essayés à « O sole mio » célèbre chanson napolitaine qui a fait le tour du monde. Mais personne n’avait encore tenté une version en occitan. C’est fait avec Christian Almerge qui se contentera lui de faire le tour « del monde de Carcassona » en Solex. « O solex mio », une parodie un tantinet burlesque à la sauce Test.

Christian Almerge en plein tournage

Christian Almerge en plein tournage

Les noms de Giovanni Capurro et Eduardo Di Capua ne vous disent sans doute rien. Pas plus que ceux de Maurice Goudard et Marcel Mennesson… Et Christian Almerge, lo coneissètz ? Oui bien sûr « I love Cagaròl » à faire brunir Joan Jett, « Massey-Fergusson » sans les cuissardes de BB, ou encore très récemment « Macarel » façon circus pour la manif occitane d’octobre dernier à Montpellier. Oui c’est lui ! Et les autres?

Les 2 premiers sont Napolitains et ont écrit et composé « O sole mio », chanté par les plus grands ténors : Dalida, Rachid Taha, Jeanne Added… Les 2 suivants sont Français et ont créé l’entreprise Solex et le célèbre VéloSolex. Notre prof de Sciences Eco et Sociales (oui c’est toujours Christian Almerge) les a réunis pour recycler une idée vieille de 20 ans apparue au moment du premier album du groupe TEST en 1993. La chanson est présente sur le dernier album qui vient de sortir : « De Shubert à Philae », tout un voyage.

 

 

Pour le tournage du clip, ils ne sont pas allés très loin : à Roquetaillade dans l’Aude, Solex oblige. Et notre prof n’a pas fait dans l’économie : images à tout va, figurants, clins d’œil musicaux à Los Machucambos et Queen… Talhat dins lo Ròc !

Image du clip

Image du clip

On y retrouve « Papy Solex », alias Jacky Vanderslande, grand spécialiste du Solex d’origine belge et quelques habitants pour les chœurs. « O solex mio », l’idée a dormi plus de 20 ans (d’où les toiles d’araignée dans le clip!) jusqu’à ce que Christian Almerge tombe sur un article de presse mentionnant une concentration de Solex à Roquetaillade pour les 70 ans de l’invention. Les images et le montage sont signés Jean-Paul Laffite, grand passionné lui aussi du vélomoteur.

La chanson rayonne désormais un peu partout grâce Papy Solex qui l’a envoyé dans différents pays du monde entier. Christian Almerge sera mercredi prochain 15 juin en concert au restaurant associatif LA TOPINA a l’Ostal d’Occitània de Tolosa a comptar de 6 oras e miècha.

Lo Benaset

04 Juin

Nom région LRMP : quelques jours pour se mobiliser, des décennies pour durer !

Vendredi 10 juin à minuit, la consultation citoyenne sera close. Il sera trop tard pour peser sur le nom de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Aucune région n’est allée aussi loin dans le processus de nomination. Alors que les français déplorent le manque de démocratie, ils sont tout à peine 150 000 à s’être exprimé à ce jour. Alors même que l’Occitanie sembla avoir la faveur, les occitanistes se sont très peu emparés du débat. Pourtant les données sont simples : seule une participation massive pourra influencer voire même infléchir le vote des conseillers régionaux le 24 juin et le choix du gouvernement avant le 1er octobre.

« Les Occitans ont peur du peuble »

Les mots sont de Claude Sicre, prononcés lors du débat sur le nom de la région samedi dernier dans le cadre du Forum des Langues. Il fustige ainsi le manque d’initiative des occitans en général pour s’emparer du débat sur le nom.

L’Occitanie en tête, les Occitans pas tous derrière

A l’heure actuelle, rien ne filtre sur des résultats potentiels. Et ce n’est pas Fabrice Verdier, le député du Gard et conseiller régional en charge du dossier, qui dira quoi que ce soit sur le classement provisoire. La consultation mise en place par la région est sérieuse, contrôlée, balisée et donc pas vraiment contestable.

La loi du 16 janvier 2015 sur la fusion des régions prévoit un changement de dénomination. Rapidement, la Presse Quotidienne Régionale s’en empare et chacun y va de son sondage. Un peu à la surprise générale -et on ne peut pas taxer la PQR d’être occitaniste!- le nom « Occitanie » affublé de différents acronymes est le premier choix de ceux qui ont bien voulu répondre aux sondages. De quoi dérouter mais également diviser les occitanistes. Le 4 avril 2015, les 2 associations Convergéncia Occitane et País Nòstre organisent un colloque sur la fusion régionale. Dans la salle, beaucoup de monde et une forte majorité pas vraiment identifiée comme occitaniste… C’est le premier acte. Les suivants seront rares.

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Péniblement et de manière confuse, l’Institut d’Etudes Occitanes sort de sa réserve. A la campagne d’affichage  « Notre région, c’est l’Occitanie » de Convergéncia Occitana et País Nòstre, ils répondent par « L’Occitanie, c’est 4 régions ». Une évidence me direz-vous mais qui sous-entend que l’IEO ne laissera pas une seule région utiliser ce nom. La position s’assouplie un peu et finalement, l’IEO n’interdit pas son utilisation, à condition que le terme ne soit pas seul. Beaucoup d’occitanistes pensent qu’il est inconcevable qu’une seule région s’approprie ce nom alors que 3 autres sont concernées. Trop exclusif et évinçant ? Mais qu’ont fait ces régions pour l’obtenir ? « Occitanie » pour la seule région LRMP veut-il dire que les autres régions ne sont plus occitanes ni ses habitants (es) ? On n’a jamais vu les gens du Midi ou des Pyrénées venir se plaindre auprès de Midi-Pyrénées ! Ni la Bretagne vouloir rassembler tous les Bretons.

Les sondages passent et, à quelques exceptions près, le débat se fait plus en interne chez les Occitans, qu’en externe avec le peuple comme dirait Sicre. Alors que par exemple les entreprises et le monde du tourisme ont organisé ce type de rencontre et de débat. Et l’Occitanie est souvent arrivée en tête, tout au moins en deuxième position…

« Gascogne Toulousaine » sur le terrain

« Gascogne Toulousaine » compte une vingtaine de membres; c’est une émanation locale du mouvement social et politique Bastir !. Depuis trois semaines, ils écument les marchés locaux en expliquant et distribuant des tracts. « On a commencé à L’isle-Jourdain, puis Gimont, Fleurance, Mirande, Auch, Léguevin… Nous avons été surpris par l’accueil. Beaucoup nous ont dit qu’ils avaient voté pour Occitanie. Pour les autres, nous essayons de les sensibiliser à cette opportunité que représente le fait de pouvoir donner un nom à sa région. «  Jean-Luc Davezac comme ses collègues est aussi étonné de voir que le monde occitan ne s’est pas vraiment mobilisé. « Notre choix, c’est Occitanie en 1 et Occitanie-Pays Catalan en 2 car notre présidente est catalane. » Cet après midi, ils seront à partir de 16H et jusqu’à 18H autour de la place du Capitole de Toulouse. A Condom et Lectoure la semaine prochaine, peut-être à Blagnac et Colomiers.

Participation massive = résultat qui engage

Il est trop tard pour refaire le monde. Au-delà du débat occitano-occitaniste, la question est simple : y aura-t-il suffisamment de participants à la consultation pour que son résultat soit irrévocable ? Car c’est bien une consultation et non un vote. Quel que soit ce qui ressortira le vendredi 10 juin à minuit, le résultat n’engage pas complètement l’Assemblée Régionale, et encore moins le Conseil d’Etat qui devra valider ou pas ce choix. Difficile d’estimer le seuil qui ferait de cette consultation un plébiscite incontournable. Sans doute plus de 400 000 participants… Cette semaine, les proviseurs de lycées ont été invités à mener différentes actions dans leurs établissements; car la consultation commence à partir de 15 ans révolus. Un potentiel de 200 à 300 000 votes en plus. Mais le cap ne sera pas atteint. A ce jour, on dépasse à peine les 2% de participation (presque 150 000 participants) et la déception peut se lire sur le visage de ceux qui ont œuvré pour avoir une consultation large, sérieuse et qui fasse référence.

 

On sent bien aussi que cette première consultation démocratique à l’échelle de la nouvelle région pourrait en appeler d’autres sur des sujets sans doute moins symboliques mais tout aussi concernant. Il est donc très important, pour le nom et pour le reste, que chacun se sente mobilisé et agisse.

Pour voter :

https://lenomdemaregion.fr/

suivez le guide : https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2016/05/14/cossi-votar-pel-nom-de-la-region.html

Lo Benaset

03 Juin

Le Petit Nicolas parle désormais l’occitan gascon et l’occitan provençal !

Lo Petit Nicolau en gascon  

Lo Pichon Micolau en provençau 

Ils sont sortis hier 2 juin en librairie, en occitan gascon et en occitan provençal, c’est « Le Petit Nicolas » en éditions bilingues par IMAV Editions.

couverture petit nicolas

La collection Langues de France par les éditions IMAV L’oeuvre de Goscinny et Sempé sera peut-être la première à réaliser un Tour de Gaule au complet. Après le corse, le breton, le picard, le vosgien, les créoles de Guyane, de Martinique, de La Réunion et de Guadeloupe, mais également le yiddish et l’arabe maghrébin de France, voici le Petit Nicolas et ses copains qui se mettent à parler gascon ! Cette nouvelle traduction s’inscrit dans le cadre d’une ambitieuse collection visant à promouvoir la diversité linguistique de la France.

C’est le premier de la série « Le Petit Nicolas en Langue d’oc » qui comportera 7 variantes. Il existe déjà en provençal, traduit par Michel Alessio. Viendront ensuite : languedocien, limousin, auvergnat, vivaro-alpin et niçois.

La traduction de cette première version gasconne a été effectuée par Serge Mauhourat dont voici une petite biographie :
Serge Mauhourat est né en 1960 à Tarbes. Il démarre sa carrière comme instituteur. Ses amis Pierre Salles et Henri Cazaux, lui ouvriront de nouveaux horizons, ceux de la langue d’oc de Gascogne et du conte. Il se lance alors dans l’écriture d’albums en langue d’oc : Lo Minjachepics (Le mange-soucis) e La nueit que’s minja lo dia (La nuit dévore le jour). Puis dans la réécriture du Còth arroi (Le rouge-gorge), du Mainat de nèu (L’enfant de neige), ce dernier avec Domenja Decomps. Avec ses collègues du Centre d’animation pédagogique en occitan le CAP’OC, il participe à de nombreux albums comme La bèstia de 7 caps, De qui ei ?, Poriqueta, Ça-i, Lo rei petit
Il est aussi conteur pour le collectif Ca-i, chanteur et bohaire (joueur de cornemuse gasconne) avec Los Pagalhos.

9459180-15170266

Quant à l’œuvre Le Petit Nicolas et ses auteurs René Goscinny, pour l’écriture et Jean-Jacques Sempé, pour les dessins ; nul besoin de vous les présenter. Mais cette édition bilingue du Petit Nicolas est l’occasion de découvrir ou redécouvrir les aventures du célèbre petit écolier…

Outre l’histoire, ce livre comporte dans les deux langues : les biographies des différents protagonistes, un petit topo sur la langue occitane et ses particularités gasconnes, un lexique … un formidable outil pédagogique à lire à l’école ou en famille !

Par Vicenta Sánchez
PHOTOS ET DESSINS LIBRES DE DROITS© IMAV éditions / Goscinny – Sempé

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