06 Juin

Réforme des collèges : ceux qui se battent pour les langues régionales

Le décret et l’arrêté relatifs à l’organisation des enseignements au collège ont été publiés auJournal officiel du 20 mai 2015. Une réforme applicable à la rentrée 2016 qui a vu se mobiliser les défenseurs des langues régionales et le gouvernement revenir en arrière sur certains points. Il y a eu des recours devant le Conseil d’Etat et des actions auprès du ministère de l’Education-Nationale. Où en sommes-nous ?

Le Conseil d’Etat s’est prononcé le 1er juin 2016

Plusieurs recours venants de plusieurs associations ou personnes privées ont été déposés devant le Conseil d’Etat. Ils demandaient l’annulation de cette réforme pour les langues régionales et les langues anciennes. Le premier juin dernier, ce juge administratif suprême s’est prononcé sur ces actions. Il a suivi les conclusions du rapporteur public.  Dans un communiqué, le collectif Los mespresats -au nom duquel avait agi le professeur d’occitan Martial Peyrouny- pense que tout n’est pas négatif dans cette décision. Le Conseil d’Etat confirme que les conventions Etat-Région continuent d’exister et de fixer certaines choses. Dans les académies où elles existent (notamment celles de Toulouse et Bordeaux parmi les plus favorables), ces conventions devraient éviter une rentrée catastrophique pour l’enseignement des langues régionales en septembre 2016. pour les autres…

Photo : Facebook de Martial Peyrouny

Photo : Cécile Hautefeuille Facebook de Martial Peyrouny

Par ailleurs, le même Conseil d’Etat annule (pour un motif de procédure) une partie du décret sur la durée minimum des pauses méridiennes au collège et sur la durée maximale d’enseignement quotidien en sixième. Cette disposition bloquait les enseignements optionnels comme l’occitan en classe de 6ème au prétexte qu’il ne peut pas y avoir plus de 6H d’enseignements quotidiens.

Pour le reste, les recours sont rejetés. Il est vrai que certaines demandes des requérants n’avaient plus lieu d’être car le gouvernement avait assoupli ses positions sur l’enseignement des langues régionales par des arrêtés et des circulaires (dont la dernière en avril 2016). Mais comme le précise le communiqué de Los Mespresats : cela ne règle pas encore certains problèmes. Notamment des disparités de traitement et de moyens entre les langues régionales.

Le 1er juin 2016, la FELCO était aussi au Ministère de l’Education

Philippe Martel Yan Lespoux Marie-Jeanne Verny au Ministère. Photo : site FELCO

Philippe Martel Yan Lespoux Marie-Jeanne Verny au Ministère. Photo : site FELCO

La Federacion dels Ensenhaires de Lenga e de Cultura d’Òc a pour sa part mené un travail de fond de manière empirique sur le terrain. Différents constats et autres études approfondies des textes qu’elle a ensuite été discuter au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. L’interlocuteur c’est Olivier Noblecourt, directeur adjoint du cabinet. Les réunions se sont répétées et un certain climat d’écoute doublé d’un soucis de faire avancer certaines choses semblent prévaloir. La dernière rencontre s’est faite aussi le 1er juin, jour de décision du Conseil d’Etat. Dans son compte rendu d’audience, la FELCO pointe la suppression de l’occitan dans certains établissements et la diminution globale des heures, avec des disparités entre les académies, entre les départements d’une même académie et parfois même entre les établissements d’une même académie et d’un même département ! L’absence de Conseil Académique sur les Langues Régionales à Limoges, Clermont-Ferrand et Grenoble rend très difficile l’enseignement de l’occitan dans ces académies. Ces mêmes académies qui n’ont pas signé de convention avec l’état sur l’enseignement des langues régionales… La diminution du nombre de postes au CAPES occitan (de 15 par an début 2000 à 4-5-6 désormais) a eu aussi des conséquences néfastes.

Olivier Noblecourt a tout de même annoncé plusieurs choses :

  1. Une nouvelle circulaire est à l’étude pour encadrer les langues régionales
  2. Le Ministère propose un rendez-vous de travail avec l’Office Public pour la Langue Occitane et la FELCO après le 4 juillet

La FELCO compte maintenir ces rendez-vous réguliers avec le Ministère pour tenter de régler certaines situations ici et là.

Lo Benaset