16 Nov

Le CIRDOC va changer d’aire

On pourrait presque appeler ça un « divorce par consentement mutuel ». Le maire de Béziers a fait savoir à la présidente de région qu’il ne financerait plus le Centre Inter-Régional de Documentation Occitane comme auparavant. Depuis la création de ce syndicat mixte en 1999, la ville de Béziers doit fournir une sorte de « pension alimentaire » (et pas une simple subvention) au CIRDOC. Mais ce mariage devenu de raison ne peut pas durer avec cette municipalité frontiste d’extrême droite. L‘établissement public ne veut pas rester tributaire d’un partenaire aussi gênant que Robert Ménard. Et comme celui-ci a fait savoir que le contrat ne serait plus le même, le CIRDOC entend changer d’aire et de structure. Attention, le divorce n’est pas vraiment à l’amiable, il pourrait être difficile à négocier, mais chacun pourrait y retrouver son compte.

 

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Le courrier de Robert Ménard

Le 14 septembre, le maire de Béziers envoie un courrier à Carole Delga où il y indique qu’« à compter de 2017, la ville ne sera pas en mesure d’inscrire au budget les sommes nécessaires au financement résiduel du Cirdòc ». La ville ne se désengagerait pas totalement mais propose de « limiter la participation de la ville de Béziers au syndicat mixte de gestion du Cirdòc, exclusivement à la mise à disposition des fonds documentaires ». Autrement dit, la ville entend se retirer du syndicat mixte de gestion. Lors du conseil d’administration du 28 octobre dernier, cette position aurait été confirmée. Pour Patric Roux, élu régional en charge de l’occitan et par ailleurs président du CIRDOC, « C’est un coup de poignard dans le dos, un acte délibéré qui peut nous placer en situation de crise institutionnelle dès le 1er janvier ».

Le calcul est simple. Le budget prévisionnel pour 2017 devait tourner autour de 1,1 millions d’€ :

  • 500 000 euros de la Région,
  • 400 000 de fonds européens
  • 206 000 euros de la Ville de Béziers

La contribution de la ville frôle donc les 20% du budget. Sans elle, la pérennité de l’établissement est atteinte. Le maire dit « faire avec l’argent qu’on a ». Il est vrai que l’Etat se désengage de certaines charges, dont il transfère les compétences aux collectivités, sans en assurer le financement. Les communes ont vu les dotations de l’Etat diminuer presque de moitié lors du quinquennat Hollande. Mais le maire est moins regardant sur d’autres dépenses, comme par exemple les affiches anti-migrants ou la publicité à grand frais de la venue d’Eric Zemmour…

Participation obligatoire

La mairie ne peut pas se désengager ainsi, car ce n’est pas une simple subvention qu’elle verse mais une participation cadrée, depuis que le CIRDOC est passé de simple association (avec le CIDO), à un établissement public géré par un syndicat mixte. La ville qui compte 3 représentants au Conseil d’Administration est d’ailleurs propriétaire de 80 000 ouvrages de l’établissement. En 2004, la gestion de ce fonds d’ouvrage a été confiée à l’Agglo de Béziers, mais la ville reste propriétaire… Le problème vient aussi du fit que la contribution de la ville paie une part importante du fonctionnement comme les salaires. Ce qui ne peut pas être le cas des fonds européens. D’où l’inquiétude du côté du personnel qui comprend désormais 15 salariés.

Depuis son existence, cette convention a toujours été honorée par les différents maires. La décision unilatérale de Robert Ménard oublie juste une chose essentielle : tout changement doit être voté à l’unanimité par les membres du syndicat mixte. Robert Ménard ne voudrait plus avoir à s’y soumettre. Et les raisons pourraient être plus que financières, mais aussi idéologiques. Récemment, le CIRDOC a signé une convention de partenariat avec la Ligue des droits de l’Homme pour la valorisation linguistique. Le maire s’y est opposé. « On a voté contre, car cela visait à mettre en valeur les langues maternelles en général et non l’occitan, les champs de travail et de recherche sont suffisamment importants pour qu’ils ne s’occupent que de cela » selon l’article que publie Midi-Libre. Qui veut tuer son chien…

 

L’avenir : un EPCC

Pour l’heure, aucune décision intangible n’est prise. La mairie ne souhaite pas se désengager complètement, ce qui légalement n’est pas possible et idéologiquement pas facile… Le maire a déjà supprimé la Fèsta d’Òc à Béziers, économisant ainsi à peu près la même somme : environ 200 000 €. Quoi qu’il en soit, le CIRDOC pourrait évoluer sur un plan juridique, un changement contraint mais nécessaire. Le syndicat mixte pourrait être dissout et devenir un EPCC : Etablissement Public de Coopération Culturelle.

Les EPCC permettent d’associer plusieurs collectivités territoriales mais aussi l’Etat dans l’organisation et le financement d’équipements culturels importants. Ils offrent un cadre souple mais stable pour gérer des institutions permanentes (comme le CIRDOC), à condition de contribuer à la réalisation d’une politique culturelle nationale. Sur cet aspect là, le travail est déjàen très bonne voie depuis la signature en 2006 d’un partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France, devenant ainsi « pôle associé de la Bibliothèque Nationale de France ». Et le 21 novembre prochain, le CIRDOC va signer une convention avec un premier département : le Tarn. Donc les changements sont déjà sur les rails.

Et l’Etat ? Pour l’heure, il ne participe qu’à la hauteur de 4% au financement du CIRDOC… Carole Delga a écrit au Premier Ministre pour expliquer le projet et inviter l’Etat à faire un effort. Aucune réponse pour l’instant. La participation plus importante de l’Etat et celle de plusieurs départements (dont le Tarn en premier) pourraient pallier le manque venant de la ville de Béziers. On se dirige donc vers un divorce, dont la cause est tout autant politique et idéologique qu’économique. Si le maire de Béziers s’entête à se désengager du CIRDOC tel qu’il est aujourd’hui, il sait qu’il perdra devant les tribunaux. Mais d’ici-là, le CIRDOC sera asphyxié. La difficulté pourrait résider dans cette période de transition entre la fin du syndicat mixte et l’existence du nouvel EPCC. Mais des garanties seraient apportées de la région Occitanie. En attendant, la résistance s’organise.

Un groupe d’Amis du CIRDOC s’est constitué… Les adhérents sont nombreux. Des utilisateurs, des proches du CIRDOC, qui ne veulent surtout pas être sous la garde d’un parent aussi inapproprié que Robert Ménard.

http://www.amicsdelcirdoc.com/

 

https://www.facebook.com/pg/amicsdelCIRDOC/about/?ref=page_internal

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Le CIRDOC en chiffres

  • Budget : aux alentours des 1M d’€
  • 15 salariés
  • 150 000 ouvrages de référence
  • 2000 titres de périodiques (revues occitanes)
  • 800 projets culturels
  • + de 80 000 titres du XVIème siècle à nos jours (manuscrits, archives, livres, revues, partitions, enregistrements sonores et audiovisuels, estampes, affiches, photographies, objets, etc.)

Le CIRDÒC est le grand conservatoire de la langue et culture occitanes.

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

 

 

15 Nov

Lo Barrut en concèrt

Mercredi 2 novembre et après 8 jours de travail intensif, Lo Barrut a proposé un concert gratuit de sortie de résidence dans la salle Victoire 2 de Saint-Jean-de-Védas. L’occasion pour les 9 musiciens afogats de polyphonies et de poésies occitanes de faire découvrir à leur public leurs toutes nouvelles compositions.

Reportage de Sirine Tijani, Jack Levé et Michel Blasco. Montage de Charlotte Willocq

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14 Nov

Quand « France-Emploi » s’affiche en langues régionales

Ceux qui ont ouvert le quotidien gratuit « 20 minutes » tôt ce matin ont sans doute dû se dire qu’ils n’étaient pas tout à fait réveillés… Le site internet France-emploi.com qui appartient au groupe Ouest-France a décidé de promouvoir son nouveau site avec des publicités déclinés en langues régionales. Histoire de se démarquer.

Trabalhar aiçí !

Ce n’est pas un retour à « Volèm Viure al país » mais bel et bien une campagne nationale : une page de pub dans le quotidien 20 Minutes pour le site France-emploi, avec une phrase en langues régionales déclinée suivant le territoire. Côté Toulouse, il y a donc la croix occitane, la saucisse, le rugby et… « Trabalhar aicí » écrit correctement en occitan !

Ce qui à priori n’est pas le cas pour la même page décliné par le quotidien en breton. Certains ont fait remarquer sur les réseaux sociaux qu’il y avait des erreurs sur les 2 mots « Oberiañ amañ ». La campagne est déclinée dans le quotidien 20 minutes, dans plusieurs langues ou dialectes suivant les grandes villes : Paris, Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon, Lille Strasbourg et la Bretagne. Par ailleurs un spot radio circule sur Europe 1 et RTL, pas en langues régionales mais avec de l’accent. On y entend ainsi l’accent du nord et celui d’Hossegor dans les Landes. Cette campagne presse écrite et radio va durer encore quelques semaines.

 

France-emploi, nouveau site du groupe Ouest-France

Le site appartient au groupe Ouest-France. Ce nouveau site a été lancé le 26 septembre dernier, il est aussi l’émanation de « ouestfrance-emploi.com » qui existe toujours. Le groupe entend se démarquer et faire valoir les spécificités qui prévalent en terre bretonne. D’où la déclinaison de cette campagne en langues régionales. Plus de 30 000 offres d’emploi sont proposées sur les régions Île-de-France, Occitanie (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes). Toutes les annonces sont aussi diffusées par Pôle Emploi car une convention de partenariat existe depuis 2014. 

Lo Benaset @Benoit1Roux

Lille

Lille

 

11 Nov

La ballade de Jim Black en voix de Bigorre

C’est un peu comme si les 5 chanteurs de Vox Bigerri avaient décidé de recruter une 6 ème voix : celle du grand batteur américain Jim Black. Pas un batteur de jazz « classique », toujours à la recherche de sons, beaucoup de technique mais à l’écoute. Le groupe est en résidence depuis jeudi à l’espace Omnibus de Tarbes. Avec une présentation de leur travail déjà très abouti ce soir à 19H. Vox Bigerri comme jamais vous les avez entendus !

Photo : France 3

Photo : France 3

Jim se ballade…

Il est cool Jim Black, presque autant que son talent. Heureux d’être là avec ces 5 hommes qu’il ne connaît pas… Seulement une rencontre furtive avec Fabrice Lapeyrere, 2 ou 3 morceaux envoyés par le groupe. Il sent la musique et quant l’un des membres tente de lui donner des précisions, il se contente de dire : « Sing and I’ll play! ». Il joue, rejoue différemment et la 6ème voix est là ! Sa batterie est toute simple, avec quelques agréments comme une cymbale spéciale et quelques accessoires. Une baguette qui ressemble à une sucette pour frotter sur la caisse claire, des archets pour les cymbales, des coquillages, des petits sacs remplis…

Ce n’est pas pour amuser la galerie, même si son large sourire rayonne jusque dans sa mèche ! C’est juste pour agrémenter les voix, toujours à l’affût du moindre signe vocal ou harmonique qui pourrait lui faire changer un son, creuser un rythme.

chants traditionnels, de standards de jazz et de compositions

Au menu du concert de ce 11 novembre, une dizaine de morceaux. Comme ces  » 7 sauts » béarnais presque ancestraux qui retrouvent une vitalité incroyable. Le jeu de Jim Black mène les 5 chanteurs vers autre chose, sans dénaturer quoi que ce soit. Le chant n’est plus tout à le même, les rythmes se font élastiques et surtout, la complicité évidente. Pour les besoins du reportage, on leur demande de rejouer les « 7 sauts ». Et c’est presque un autre morceau. Jim Black change son jeu, crée de nouveaux sons sur lesquels Vox Bigerri se greffe sans problème. Quelques heures de répétition, des artistes avec la banane et des morceaux ponctués par des « GREAT ! » lâchés par le batteur et des applaudissements par les chanteurs.

Photo France 3

Photo France 3

Vient ensuite « Strange Fruit », un standard jazz immortalisé par Billie Holliday. Pas franchement joyeux comme truc… Le texte parle des arbres du Sud, du sang sur leurs feuilles, sur les racines…avec des fruits, pendus, en décrépitude, picorés par des oiseaux. Le traitement sonore opéré par Vox et Jim n’est pas plus réjouissant. Le musicien fait de l’archer sur ses cymbales, frotte sa baguette sucette sur la peau de sa caisse claire… Étonnant, très étonnant. Vox Bigerri sur un nouveau registre, le texte est en occitan, puis en anglais…Envoûtant, presque déstabilisant.

Photo : France 3

Photo : France 3

Les créations sont toutes aussi stupéfiantes. Comme ce morceau de Jim Black « Star rubbed », un instrumental devenu « Mon dernier tracteur », un poème très dadaïste d’un auteur contemporain. Vous entendrez aussi « A las aubas » musique de Fabrice Lapeyrere et texte de Pascal Caumont. Ou encore cette musique de Jean-Claude Coudouy (le fameux « Hilh de puta! ») avec des paroles de Vox Bigerri qui donne « Senders de tèrra negra ». Quand la répétition se termine, la bonne humeur est toujours là, la frustration aussi de ne pas pouvoir en découvrir davantage. En repartantant, me reviennent ces mots de Jim Black : « Une batterie avec des voix, c’est très primitif, comme une sorte de groupe originel ». Et ceux de Pascal Caumont « Jim Black nous permet d’aller plus loin, plus en profondeur dans les racines ».

Photo : France 3

Photo : France 3

Les artistes ne devraient pas s’arrêter là. Jim Black va retourner à Berlin où il réside et se produire sur les scènes internationales avec d’autres formations. Mais quand l’été 2017 viendra, on pourrait bien retrouver l’Américain et les Bigourdans sur scène pour partager d’autres vibrations.

Lo Benaset @Benoit1Roux

Photo France 3

Photo : France 3

10 Nov

Le juge des référés rejette la suspension du nom de la région Occitanie

Cet après-midi, le juge des référés a rendu son jugement quant à la procédure en référé déposée par le collectif « Oui à Occitanie-Pays-Catalan ». La demande de suspension du nom de la nouvelle région est rejetée.

© maxppp Drapeaux catalans

© maxppp Drapeaux catalans

Pas de caractère d’urgence

Pour que la suspension soit prononcée, il faut qu’un caractère d’urgence soit établi. L’association « Oui à Occitanie-Pays Catalan » avait fait état de ce caractère d’urgence au vu des différentes manifestations intervenues en pays catalan depuis l’officialisation du nom. Selon le juge, il n’y a pas de risque de troubles à l’ordre public « il ne résulte pas de l’instruction que ce risque soit constitutif d’une situation d’urgence au sens et pour l’application des dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice administrative « . Il n’a donc pas suivi les requérants.

« La condition d’urgence n’est pas remplie…sans qu’il soit besoin de statuer sur les moyens de légalité soulevés, la requête de l’association citoyenne « Pour Occitanie Pays catalan » et autres doit être rejetée, y compris les conclusions présentées au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative. » Le jugement déboute aussi les requérants sur un deuxième aspect : « pas de moyen propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de l’instruction ».

Le juge a donc rendu une ordonnance qui déboute en tous points la demande initiale, sauf le fait que les différentes communes mentionnées dans le recours pouvaient bien venir soutenir la démarche du collectif citoyen. Le nom de la région Occitanie n’est donc pas suspendu. Mais il reste le recours en ANNULATION déposé devant le Conseil d’Etat.

Une ordonnance en référé, qu’es aquò?

Le juge des référés est saisi par voie d’assignation. C’est donc le collectif « Oui à Occitanie-Pays Catalan » qui l’a saisi via son avocat Alain Monod. C’est une procédure spécifique, qui doit marquer un caractère d’urgence et des doutes sérieux sur la légalité, confiée à un juge unique, généralement le président de la juridiction. Il instruit l’affaire de manière contradictoire lors d’une audience publique qui s’est tenue jeudi dernier.  La procédure est généralement complémentaire d’un procès principal ordinaire à engager, ce qui a été fait par ce même collectif citoyen près du Conseil d’Etat. La décision est rendue sous forme d’ordonnance, dont la valeur n’est que provisoire et qui ne fait pas autorité de la chose jugée. L’ordonnance de référé ne tranche donc pas le litige, en l’occurrence y a t-il eu ou pas des points de droit contestables dans la désignation du nom de région Occitanie… ?  Y avait-il un caractère d’urgence …? Elle est cependant exécutoire à titre provisoire. L’ordonnance rendue ce jeudi n’a pas vu de caractère d’urgence, ni de doutes sérieux sur la légalité permettant de suspendre le nom de la région Occitanie. Mais le Conseil d’Etat se prononcera plus tard sur le fond et l’ANNULATION ou pas du décret qui a fixé le nom, certainement avant la fin du premier semestre 2017. 

Lo Benaset @Benoit1Roux

País Nòstre met de l’oc dans l’éco

L’occitan dans l’économie, c’est leur credo. Pour la seconde fois, le mouvement País Nòstre organise un colloque ce samedi 12 novembre sur le thème « La Région Occitanie, une force économique ». Un événement qui laisse place à d’autres initiatives, d’autres actions sur toute l’année, toujours dans le secteur économique.

Une action toute l’année

Peu avant le vote du nom de la Région Occitanie, une liste de 53 chefs d’entreprises qui s’engagent pour ce nom avait été publiée. País Nòstre y avait contribué. En tête de liste, on y retrouvait l’actuel président du stade toulousain René Bouscatel mais aussi des dirigeants des groupes Pierre Fabre, ACTIA, des dirigeants de toutes professions comme l’ancien rugbyman Gilles Bourguignon, PDG de la société “Le Fournil de Gilles” ou encore Christophe Barbier de la Coopérative “La Belle Aude”. Deux entreprises déjà récompensées par País Nòstre pour leurs actions en faveur de l’occitan.

 

Gilles Bourguignon a par exemple créée la collection « Trésors d’Occitanie » avec une brioche « la calina » (en référence aux coiffes des vigneronnes), mais aussi tout récemment « la crostada occitana » avec des explications sur le produit en occitan. Même chose pour « la Belle Aude », ex entreprise Pilpa de Carcassonne reprise par les ouvriers. Ils ont reçu la visite du mouvement occitan et un drapeau. D’autres entreprises seront ainsi honorées sur toute la nouvelle région.

Un colloque samedi 12 novembre

« Quand nous sommes allés le 24 juin dernier à Montpellier pour le vote du nom, nous avons pensé qu’il était important de voir quel avenir on pouvait donner à cette région dans le domaine économique. Il faut une identité, une culture pour l’accompagner, mais l’économie c’est primordial! ». Paroles de « Jaumet » alias Jacky Grau, l’un des acteurs de Païs Nòstre. Peu avant les régionales, le mouvement avait organisé un premier colloque à NarbonneCe samedi, de 8 h 30 à 18 heures, dans la salle des Synodes de l’hôtel de ville de Narbonne, Païs Nòstre donne la parole aux chefs d’entreprise pour un second colloque baptisé : « La Région Occitanie, une force économique ». La ville de Narbonne soutient cette manifestation.

Plusieurs thèmes seront abordés le matin comme « l’Economie régionale », « Les atouts de la viticulture, agriculture et agroalimentaire », en présence d’un autre ancien rugbyman (Laurent Spanghero) mais aussi de viticulteurs : Frantz Vénes (AOC Minervois), Alain Boullenger (AOC Gaillac), Jean-Pierre Fournier (AOC Corbières)…Et des coopérateurs : Christophe Barbier (Scop La Belle Aude), Yann Bertin (Coop Agri Bio).

L’après-midi, place à « l’Aménagement du territoire : comment les entreprises s’insèrent », animé par Jean-Pierre Laval, avec Gilles Bourguignon (PME Fournil de Gilles), Georges Dhers (économiste, Toulouse), Alain Péréa (Agglo Grand Narbonne). Viendra ensuite « Les atouts du tourisme en Occitanie », animé par Anne Boyer, avec Henry Forgues (de la revue « Escapades »), Philippe Calamel et Jean-Luc Davezac (mouvement politique Bastir).

Pour clôturer le colloque à 18H30, un concert du Troubadours Art Ensemble avec Sandra Hurtado-Ros (soprano, séfarades), Abdel Bouzbida (chant, maqâm), Gérard Zuchetto (chant, troubadour). Le spectacle « Lirica Mediterranea » réunit trois cultures (chrétienne, juive, arabe) autour de 4 musiciens.

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

 

08 Nov

De l’occitan dins lo tram de Montpelhièr

Nous vous en parlions ici : la nouvelle ligne 4 du tramway de Montpellier, inaugurée en juillet dernier, diffuse ses annonces en français et en occitan.

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Un équipe de l’Edicion Occitana est donc montée dans ce tramway flambant neuf pour y interroger les usagers. L’équipe est également allée à la rencontre de Stella Fontana, la voix occitane des annonces, ainsi que de Guy Barral, adjoint au maire de Montpellier chargé de la culture occitane.

 

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07 Nov

Jean-Marc Courbet se’n es anat

Jean-Marc Courbet, majoral del felibrige nos ven de quitar dins la nuèch de dissabte a dimenge a l’atge de 69 ans. Daissa l’imatge d’un òme dubèrt, fòrça amistós, qua manjava la vida a bèlses caissals e que faguèt plan de causas per la lenga e per lo moviment del felibrige. La ceremonia se tendra deman dimarç a 14H30 dins la colegiala de Bolena (84).

Photo : Georges Souche

Photo : Georges Souche

L’òme

Jean-Marc Courbet aimava prigondament la vida e sonses plasers : l’amistat, son òrt, las taulas bonas, los timbres e la musica. Se prenguèt de passion per la moto, la fòto, lo roman fantastic e la sciéncia-ficcion. Totjorn a se batre per far caminar la lenga : « Se passava pas un mes sens que nos sonèsse per parlar de nòstre combat comun per la lenga. El qu’èra un dels rars non-ensenhaires del moviment d’òc, èra totjorn interessat per las questions d’ensenhament », nos escriu Marie-Jeanne Verny. Particpèt a diferentas cridas per la lenga dins lo collectiu Anèm-Òc ! totjorn en cèrca de l’unitat. Escriuguèt un milierat d’articles dins « Prouvènço, dau ! », « Prouvènço d’aro » o encara « Li Nouvello de Prouvènço » e plan solide dins la revista del Felibrige. « Era un òme d’una granda modestia, d’una drechura intellectuala sens parelhas. Totjorn cercava çò que podiá menar a l’unitat, el qu’asirava lo sectarisme. E d’un grand coratge per se batre contra la malautiá. » Marie-Jeanne Verny se soven tanben del darrèr còp que venguèt a la librariá Sauramps de Montpelhièr :  » L’aviam convidat, al mes de junh passat, pels rescontres occitans de Sauramps, ont nos parlèt de sa revirada de Tagore. Era talament urós d’aver acabat aquel pretzfach… »

Era lo convidat de l’emission Vaqui a Bolena del 16 de junh de 2012 ambe Liza.

VAQUI à Bollène par france3provencealpes

Son percors

Jean-Marc Courbet nasquèt en 1947 à Camaret d’Aigas en Vauclusa. Filh de paisans, butèt d’estudis de quimia amb un BTS. Visquèt 5 ans a Paris e son servici militari lo menèt en Africa coma professor de matematicas. Es Bruno Eyrier que lo menèt a la lenga d’òc. Integrèt lo moviment Parlaren en 1978 e lo felibritge en 1990. Foguèt majoral en 1999 a la Santa-Estèla de Grasse. Farguèt lo Centre de Documentacion Provençala de Bolena en 82. Trabalhèt dins una entrepresa de sa vila Bolena puèi a Marcola dins una activitat ligada al nucleari. Se retirèt en 2007. Viatgèt un pauc de pertot, se mainèt bravament de la lenga nòstra, totjorn interessat tanben per las autras lengas. La lenga e la cultura d’òc venon de pèrdre un obrador màger.

La sepultura es prevista dimarç a 2 oras e miècha de l’aprèp dinnar, dins son país de Bolena.

Lo Benaset @Benoit1Roux

04 Nov

Du nouveau pour le recours catalan contre le nom de la région Occitanie

Par décret, et après une consultation citoyenne, le nouveau nom de la région Occitanie a été adopté et publié au journal officiel le 28 septembre dernier. Auparavant, près de 10 000 catalans se sont retrouvés dans la rue pour signifier leur refus de ce nom et leur choix : Occitanie-Pays Catalan. Depuis, l’association citoyenne pour « Occitanie-Pays Catalan » a déposé un recours devant le conseil d’état. Il devrait être examiné d’ici la fin du premier semestre 2017. Mais une procédure a été lancée en référé pour demander la suspension du décret ministériel en attendant que le Conseil d’Etat ne se prononce.

© France 3 LR Les panneaux Occitanie pays catalan de la manifestation catalane

© France 3 LR Les panneaux Occitanie pays catalan de la manifestation catalane

Une délégation à Paris jeudi 3 novembre devant le juge des référés

Après le recours déposé fin septembre devant le Conseil d’Etat, une délégation catalane s’est rendue hier à Paris pour plaider sa cause devant le juge des référés, accompagnée par leur avocat maître Alain Monod. Dans la délégation, le collectif « Oui à Occitanie-Pays- Catalan », la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, le maire de Perpignan et 2 députés. Ils contestent donc la nouvelle appellation, et demandent la suspension du décret qui l’officialise en procédure d’urgence. Il y avait également en face un représentant du Ministère de l’Intérieur mais pas du Premier Ministre. Pour que la suspension (et non l’annulation) soit prononcée, il faut 2 éléments :

  • un caratère d’urgence qui existe selon eux avec cette colère catalane qui ne retombe pas et qui risque de dégénérer. Une manifestation est d’ailleurs prévue à Perpignan ce week-end.
  • un doute sérieux sur la légalité de la décision

Sur un plan juridique

Le juge des référés a demandé au Ministère que lui soit communiqué mardi au plus tard les 2 procès-verbaux des délibérations du conseil régional : celle du 15 avril qui met en place la procédure de la consultation et celle du 24 juin sur le vote du nom de la région. Plus étonnant, il aurait aussi demandé un document « scientifique » (sic) prouvant les différences entre Occitan et Catalan. C’est Maître Alain Monod, nommé avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation en 1984 qui est en charge de ce dossier. Nous l’avons joint au téléphone. Selon lui, il y a plusieurs éléments qui posent problème en termes juridiques :

  • le Premier Ministre n’aurait pas exercé son autorité en se contentant de suivre le vote de l’assemblée régionale. Ceci alors qu’un premier projet de décret exprimait le choix du nom « Languedoc »
  • le fait que dans sa jurisprudence sur les noms de communes et des départements, le Conseil d’Etat exigeait qu’il y ait soit une référence à l’Histoire, soit à la Géographie. Pour Alain Monod, Occitanie ne fait référence ni à l’un, ni à l’autre. Ce qui pourrait se discuter, notamment sur un plan historique.
Maître Alain Monod Photo : site de l'avocat

Maître Alain Monod Photo : site de l’avocat

La loi portant sur la réforme territoriale quant à elle ne faisait aucune mention sur les critères que l’on devait prendre en compte pour le noms des régions. Maître Monod qui est originaire de Castelnaudary est malgré tout assez optimiste : « Le juge des référés a été impressionné par le fait que la délégation était composée d’élus de tous bords, que sur 226 communes que compte le département 216 ont appuyé le recours. Ensuite le nom Occitanie est un nom exclusif et non inclusif. Il rejette les Catalans »

Sur ce point, il serait tout de même étonnant que le juge des référés se prononce pour la suspension du décret et donc du nom Occitanie. Ce serait la reconnaissance implicite de l’existence d’une communauté catalane, d’un peuple catalan. Or, le Conseil d’Etat qui date de Napoléon 1er s’est fondé sur la négation de toute communauté. En France, le peuple est souverain et, vous l’aurez compris, il n’existe qu’un seul peuple en France : le peuple français !

La procédure en référé sera examinée en fin de semaine prochaine. S’il y a rejet, il faudra attendre la fin du premier semestre 2017 pour que le Conseil d’Etat se prononce. Si elle est acceptée, le nom sera suspendu -mais pas annulé- jusqu’à cette même décision.

Lo Benaset @Benoit1Roux

National Geographic s’intéresse à l’Occitanie

Le prestigieux magazine américain National Geographic va consacrer son prochain numéro à l’Occitanie. Dans sa version Traveller, il a confié à Ben Lerwill le soin de rédiger un article sur l’Occitanie, depuis qu’une région a choisi ce nom. Le journaliste anglais était en Occitanie la semaine dernière pour y rencontrer différents acteurs. Ce n’est pas la première fois qu’il vient en France et qu’il s’intéresse à l’occitan.

Philippe Sour et Ben Lerwill devant les locaux de La Talvera Photo : Christian Rivière

Philippe Sour et Ben Lerwill devant les locaux de La Talvera Photo : Christian Rivière Tarn Tourisme

De Montpelhièr cap a Tolosa… en passant per Tarn

National Geographic existe depuis 1888 aux USA et depuis 1999 pour sa publication française. Le mensuel a demandé à Ben Lerwill d’écrire un article assez conséquent (2750 mots) sur l’âme de la nouvelle région Occitanie : ses traditions, le caractère de la région, ses habitants, comment celle-ci a évolué dans l’histoire, ses atouts, ses aspects touristiques… Il a été guidé par différents offices de tourisme, par le Comité Départemental du Tourisme du Tarn qui l’ont amené à rencontrer des acteurs locaux occitanophones ou pas. Le journaliste est arrivé à Montpellier en milieu de semaine dernière où il a passé un peu de temps, puis du 29 au 31 octobre il s’est déplacé dans l’ex-région Midi-Pyrénées.

Samedi, il a eu droit à une visite de la bastide de Revel (1342) en anglais, puis une promenade plus bucolique au lac de Saint Ferréol avec un petit tour au « Musée et jardins du Canal du Midi », pour terminer la journée à l’abbaye-école de Sorrèze. Tout ceci en anglais et en français. Pour l’occitan, il a fallu attendre dimanche et un parcours sur Albi (la ville, le musée Toulouse-Lautrec, la cathédrale Sainte-Cécile), puis Cordes l’après-midi avec une halte chez La Talvera, au son de la bodega de Daniel Loddo.

Photo : Christian Rivière

Photo : Christian Rivière Tarn Tourisme

Ensuite direction le vignoble du gaillacois chez le viticulteur Claude Lombard où il a aussi rencontré Patrick Hutchinson l’auteur de nombreux spectacles sur la Crozada. J’étais là-aussi pour lui parler de Viure al país, des émissions en occitan de France 3. Nous avons même visionné plusieurs épisodes de BIAIS, la série co-produite avec Piget. Ben a été très impressionné par la recette de pastis (gâteau) sur le Causse de Limogne en Quercy ! Sur cette journée, Philippe Sour -chargé de mission pour l’occitan au conseil départemental du Tarn- lui a servi de guide avec Christian Rivière du Comité Départemental du tourisme du Tarn. L’opération était coordonnée par le Comité Régional du Tourisme Occitanie qui a été sollicité directement par le mensuel.

Lundi direction Toulouse, les principaux lieux, la basilique Saint-Sernin puis l’Ostal d’Occitània où il a pu s’entretenir avec Romain Brunel.

Ben Lerwill, un jornalista que coneis un pauc l’occitan

Voilà 4 ans, Ben Lerwill se trouve à Toulouse. Il prend le métro et entend une voix qui l’interpelle. The station names come first in French – that much I can handle – then in a similar but more elastic dialect; French spliced with an offshoot of something a little rawer. Fontaine-Lestang becomes ‘Font de l’Estanh’. Borderouge twangs into ‘Bordaroja’. I’m stumped. What tongue is this?  Les noms des stations viennent d’abord en français -autant que je puisse l’entendre- puis dans un dialecte similaire, mais plus élastique… Je suis perplexe. Quelle langue est-ce?

Photo : uk.linkedin

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Ben trouve ensuite un magazine qui parle de l’occitan… Il se rend à la librairie occitane, rue du Taur. Jérôme Thourel lui explique alors l’origine de cette langue et ses locuteurs aujourd’hui. L’article se poursuit avec l’histoire de cette langue et son apparition dans le métro toulousain. 

Avec ce nouvel article, le journaliste anglais fait donc un retour aux sources. Certainement moins surpris qu’en 2013 par la langue occitane mais sans doute encore étonné qu’une région française ait choisi ce nom. Nous en saurons plus sur ses impressions quand l’article paraîtra en décembre ou janvier.

Lo Benaset @Benoit1Roux

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