05 Oct

En France, l’égalité et la citoyenneté ne concernent pas les langues régionales !

Depuis hier, le projet de loi relatif à l’égalité et la citoyenneté est en discussion au Sénat. Lors de son passage à l’Assemblée Nationale, plusieurs députés dont Victorin Lurel et Paul Molac avaient réussi à introduire des articles et des amendements concernant les langues régionales. Dont les fameux quotas de 4% de musiques pour les radios. Sans surprise, il ne reste quasiment rien de ces bonnes intentions lors des discussions à la seconde chambre.

Photo : site Public sénat

Photo : site Public sénat

Les 4% n’ont pas passé la commission (article 45)

Il y a quelques jours, certaines radios et une certaine presse étaient vent debout contre des quotas de 4% réservés à la radio pour les chansons en langues régionales. Une déferlante qui frisait parfois la mauvaise caricature et dans tous les cas une mauvaise information. L’article 45 relatif au quota de langues régionales pour la diffusion des œuvres musicales a été supprimé par la commission spéciale du Sénat. La commission a estimé que : « Outre qu’il vienne sans vergogne ni consultation préalable modifier un équilibre difficilement atteint, la veille de son adoption, entre Sénat et Assemblée nationale sur la délicate question des quotas radiophoniques, le présent article pose une véritable difficulté d’application. » Et de poursuivre : « Par ailleurs, votre commission spéciale rappelle que, dès lors que les titres en langues régionales sont déjà inclus dans les quotas radiophoniques, rien n’empêche une station d’en diffuser une proportion élevée pour mettre en œuvre ses obligations de quotas. » La messe est dite. Beaucoup de bruit pour rien. On attendra le prochain CD de Patrick Fiori en langue corse.

http://www.senat.fr/rap/l15-827/l15-8274.html#toc225

La formation professionnelle non plus (article 35) !

Les dispositions introduites par les députés à ce sujet au sein de l’article 35 relatif à l’apprentissage de la langue française dans le cadre de la formation professionnelle ont été supprimées par la commission spéciale. A l’initiative de Paul Molac, les députés avaient adopté (contre l’avis du gouvernement là-aussi) un amendement « pour préciser que le fait d’organiser des actions de formation professionnelle en langue régionale ne peut être appréhendé comme une mesure de discrimination. En cohérence, un second amendement a été adopté pour inscrire les actions d’apprentissage et d’amélioration de la maîtrise des langues régionales dans le contenu de la formation professionnelle. » Amendement supprimé par la même commission. Elle considère que : « L’inscription des formations en langues régionales dans le contenu de la formation professionnelle se trouve en effet déjà satisfaite…(sic !) De même, la mention faite sur les discriminations pour les formations en langues régionales pose problème. Le risque soulevé serait de rendre éligible au financement de la formation professionnelle des formations exclusivement données en langues régionales, ce qui pour le coup constituerait une mesure discriminatoire en créant des filières de recrutement réservées aux seuls locuteurs de langues régionales. »

http://www.senat.fr/rap/l15-827/l15-8274.html#toc187

Des amendements ont été déposés et seront discutés en séance

Néanmoins, plusieurs amendements ont été déposés pour que les langues régionales de France figurent un tant soit peu dans ce projet de loi. Le 68 rect : « Tous les services publics, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises et leurs institutions sociales, les associations et les organisations syndicales et professionnelles concourent à l’élaboration et à la mise en œuvre de ces actions dans leurs domaines d’action respectif. Le fait d’organiser des actions de formation professionnelle en langues régionales de France ne peut être considéré comme une mesure de discrimination. » Idem pour le 283, le 534 et le 555 qui reprend en partie l’article 35 supprimé. Enfin un amendement a été déposé par le groupe écologiste. Il vise à introduire dans le code du travail un article prévoyant que « le fait pour une offre d’emploi de réclamer la connaissance d’une langue régionale ou étrangère ne saurait être interprété comme une mesure de discrimination ».

C’est bien maigre mais une élimination totale serait pour le coup discriminante. Le monde politique n’a sans doute pas les mêmes notions et définitions de « citoyenneté » et « d’égalité ».

@Benoit1Roux

 

13 Sep

L’ensenhament de l’occitan a Moissac

Dans le département du Tarn-et-Garonne, l’enseignement de l’occitan dans l’école publique est en plein essor. Nous sommes allés à Moissac où une section bilingue vient d’ouvrir à l’école du Sarlac.

JP. Duntze

Ecole du Sarlac – Photo JP. Duntze

Moissac compte donc désormais 2 cursus bilingues en primaire : il y a plus de 20 ans ouvrait la section occitan-français de l’école Louis Gardes, véritable succès puisqu’aujourd’hui, près de 100% des élèves de cette école sont en section bilingue.

 

Cette ouverture d’un deuxième cursus bilingue à Moissac n’a pas été décidée au hasard : elle permettra également de renforcer les effectifs de la section occitan-français du collège de François Mitterrand.

Une équipe de Jornalet a ainsi pu assister à la toute première rentrée dans une classe occitane des 24 petits écoliers de moyenne section de l’école du Sarlac.

Ouverture école bilingue à Moissac

Reportage de Sirine Tijani, Jean-Pierre Duntze et Michel Blasco. Montage Corinne Noreck

06 Juin

Réforme des collèges : ceux qui se battent pour les langues régionales

Le décret et l’arrêté relatifs à l’organisation des enseignements au collège ont été publiés auJournal officiel du 20 mai 2015. Une réforme applicable à la rentrée 2016 qui a vu se mobiliser les défenseurs des langues régionales et le gouvernement revenir en arrière sur certains points. Il y a eu des recours devant le Conseil d’Etat et des actions auprès du ministère de l’Education-Nationale. Où en sommes-nous ?

Le Conseil d’Etat s’est prononcé le 1er juin 2016

Plusieurs recours venants de plusieurs associations ou personnes privées ont été déposés devant le Conseil d’Etat. Ils demandaient l’annulation de cette réforme pour les langues régionales et les langues anciennes. Le premier juin dernier, ce juge administratif suprême s’est prononcé sur ces actions. Il a suivi les conclusions du rapporteur public.  Dans un communiqué, le collectif Los mespresats -au nom duquel avait agi le professeur d’occitan Martial Peyrouny- pense que tout n’est pas négatif dans cette décision. Le Conseil d’Etat confirme que les conventions Etat-Région continuent d’exister et de fixer certaines choses. Dans les académies où elles existent (notamment celles de Toulouse et Bordeaux parmi les plus favorables), ces conventions devraient éviter une rentrée catastrophique pour l’enseignement des langues régionales en septembre 2016. pour les autres…

Photo : Facebook de Martial Peyrouny

Photo : Cécile Hautefeuille Facebook de Martial Peyrouny

Par ailleurs, le même Conseil d’Etat annule (pour un motif de procédure) une partie du décret sur la durée minimum des pauses méridiennes au collège et sur la durée maximale d’enseignement quotidien en sixième. Cette disposition bloquait les enseignements optionnels comme l’occitan en classe de 6ème au prétexte qu’il ne peut pas y avoir plus de 6H d’enseignements quotidiens.

Pour le reste, les recours sont rejetés. Il est vrai que certaines demandes des requérants n’avaient plus lieu d’être car le gouvernement avait assoupli ses positions sur l’enseignement des langues régionales par des arrêtés et des circulaires (dont la dernière en avril 2016). Mais comme le précise le communiqué de Los Mespresats : cela ne règle pas encore certains problèmes. Notamment des disparités de traitement et de moyens entre les langues régionales.

Le 1er juin 2016, la FELCO était aussi au Ministère de l’Education

Philippe Martel Yan Lespoux Marie-Jeanne Verny au Ministère. Photo : site FELCO

Philippe Martel Yan Lespoux Marie-Jeanne Verny au Ministère. Photo : site FELCO

La Federacion dels Ensenhaires de Lenga e de Cultura d’Òc a pour sa part mené un travail de fond de manière empirique sur le terrain. Différents constats et autres études approfondies des textes qu’elle a ensuite été discuter au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. L’interlocuteur c’est Olivier Noblecourt, directeur adjoint du cabinet. Les réunions se sont répétées et un certain climat d’écoute doublé d’un soucis de faire avancer certaines choses semblent prévaloir. La dernière rencontre s’est faite aussi le 1er juin, jour de décision du Conseil d’Etat. Dans son compte rendu d’audience, la FELCO pointe la suppression de l’occitan dans certains établissements et la diminution globale des heures, avec des disparités entre les académies, entre les départements d’une même académie et parfois même entre les établissements d’une même académie et d’un même département ! L’absence de Conseil Académique sur les Langues Régionales à Limoges, Clermont-Ferrand et Grenoble rend très difficile l’enseignement de l’occitan dans ces académies. Ces mêmes académies qui n’ont pas signé de convention avec l’état sur l’enseignement des langues régionales… La diminution du nombre de postes au CAPES occitan (de 15 par an début 2000 à 4-5-6 désormais) a eu aussi des conséquences néfastes.

Olivier Noblecourt a tout de même annoncé plusieurs choses :

  1. Une nouvelle circulaire est à l’étude pour encadrer les langues régionales
  2. Le Ministère propose un rendez-vous de travail avec l’Office Public pour la Langue Occitane et la FELCO après le 4 juillet

La FELCO compte maintenir ces rendez-vous réguliers avec le Ministère pour tenter de régler certaines situations ici et là.

Lo Benaset

01 Juin

Le Conseil d’État rejette le recours occitan contre la réforme du collège

Le Conseil d’Etat a rendu sa décision aujourd’hui sur les différents recours contre la réforme du collège. L’action entreprise par Martial Peyrouny déposé en juin 2015 n’a donc pas permis de retirer cette réforme qui touche aussi les langues régionales.

 

Le 11 mai dernier, l’espoir était encore de mise. Comme nous l’avions publié, les conclusions du rapporteur public semblaient donner raison au professeur d’occitan. Hélas, quelques heures plus tard, retournement de situation, les conclusions déboutent ceux qui voulaient obtenir l’annulation de la réforme.

Le Conseil d’Etat ne considère donc pas que cette réforme va à l’encontre du code de l’éducation, ni qu’elle remet en cause les conventions signées entre l’Etat et certaines régions.

« Nous avons perdu parce que nous avons gagné », disait Martial Peyrouny en mai dernier. Car en effet, certaines dispositions attaquées en 2015 avaient été depuis modifiées par le gouvernement.

Les défenseurs des langues régionales contre la réforme des collèges ont donc perdu une bataille juridique, mais la mobilisation n’est pas finie pour autant.

Lo Benaset

Martial Peyrouny ambe son recors

Martial Peyrouny ambe son recors

 

31 Mai

Jornada occitana al collègi de Castèlsarrasin

Jeudi 26 mai, le collège Jean de Prades de Castelsarrasin a inauguré sa signalétique occitane dans tout l’établissement. Pour l’occasion, l’occitan a été mis à l’honneur avec la chorale du collège qui a proposé un petit concert sur le thème des cultures de la Méditerranée avec des chants en occitan, en italien ou encore en français. A midi, un repas occitan a été proposé à la cantine avec au menu confit de canard, saucisse de Toulouse ou encore truffade. Une équipe de l’Edicion occitana a pu assister à cette journée occitane.


Jornada occitana al Collègi

Reportage de Sirine Tijani, Denis Hemardinquer, Pierre Barguisseau. Montage de Charlotte Willocq

26 Mai

Un collègi calandreta batejat… E aprèp ?

Dimars de vèspre, lo tresen collègi calandreta foguèt batejat a Tolosa. Res d’extraordinari me diretz ? Cò d’interessent es que tot aquò se faguèt en preséncia de las 3 collectivitats : Georges Méric (pdt del despartament), Patric Roux (elegit per l’occitan a la region) e Jean-Michel Lattes (primièr adjunt a la comuna de Tolosa). Totes semblan prèstes per butar dins la meteissa direccion. Qu’unas son las perpectivas per calandreta a Tolosa e dins la granda region ?

Inauguration du collège

Inauguration du collège – De gauche à droite : Patric Roux Jean-Michel Lattes Jean-Luc Reysséguier Georges Méric et Jean-Louis Blenet

Un collègi puèi un licèu calandreta a Tolosa ?

Dubèrt a la dintrada de 2013, lo collègi calandreta de Tolosa compta per ara 3 nivèls de classa, manca la tresena. A l’avenidor, va caler un collègi ambe 8 classas e un internat endispensable. 3 ans de vida que fan que lo collègi es pas encara contractualizat. « Es ara qu’avèm besonh de las ajudas », dís son president Jean-Louis Blénet. « Un enfans del primari de calandreta còsta pas tant car coma un enfans del primari public per la comuna. Donc pòdon far quicòm ! ». Una lèi de 1959 obliga efectivament a donar d’argent per los enfans escolarizats dins public e dins lo privat contractualizat.

A Tolosa, la comuna donariá 500 € per an per 1 escolan del primari de calandreta. La comuna met tanben a dispausicion lo bastiment ont se tròba lo collègi. Blenet voldriá ara que lo despartament adujèsse lo collègi abans la contractualisazion coma se faguèt per lo de Pau. « Es ara que qu’avèm de besonh! ». Georges Méric confirmèt dimars que lo Conselh Despartamental de Garona-Nauta adujariá lo collègi. Son tanben a cercar un bastiment per la dintrada de 2017.

Patric Roux ajustèt que i auriá ben un licèu calandreta a Tolosa, coma Carole Delga s’i èra engajada dins sa campanha. D’aiçi 2 ou 3 ans.

La fèsta al collègi

La fèsta al collègi

Un autre collègi a Besièrs e un licèu calandreta a Montpelhièr

« Nos sèm enganats a la debuta de calandreta en diguent que caliá dubrir de classas al primari e que l’ensenhament public assegurariá lo segondari ! Marcha pas, nos cal dubrir de collègis e licèus. Al jorn de duèi, i a pas un sol jove qu’arribe al bachilierat format coma cal en occitan! ». Aital un second collègi va dubrir dins Erau. Es previst a Besièrs, benlèu per la dintrada venenta o mai segurament per la de 2017. Lo licèu es totjorn a l’espèra. Mas aquí tanben, la presidenta de region a prometut 2 licèus per calandreta : lo de Tolosa e un a Montpelhièr. Se poidriá far rapidament estant que i a un pauc de plaça al collègi actual. De que dubrir una classa de 2da tre la dintrada, puèi una per la 1èra, en esperent de bastiments novèls prometuts per la region per lo licèu.

Mas a Montpelhièr es pas coma a Tolosa : i a pas de conjunt entre region, despartament e vila de Montpelhièr.

Lo Benaset

24 Mai

Lo tresen collègi calandreta estrenat duèi

En setembre de 2013, lo collègi tresen de las escòlas immersivas calandreta faguèt sa primièira dintrada a Tolosa. Aprèp lo de Montpelhièr (Grabèls) e lo de Pau, lo collègi s’èra niusat dins un ostal del barri Saint-Agne de Tolosa. Una dintrada plan complicada coma sovent. Duèi Collègi Calandreta del País Tolzan a mudat dins lo barri de Jolimont e se farà l’estrena a 6 oras aqueste vèspre.

 

Fa un momenton que lo collègi e son trentenat de dròlles se tròban carrièra David Elbaz dins lo barri de Jolimont; exactament dempuèi la dintrada de 2015. De bastiments novèls mercés a l’ajuda de parelh de la comuna de Tolosa e del Conselh Despartamental de Garona-Nauta. La comuna de Tolosa recuperèt una part dels bastiments d’una escòla publica delaissada per los prepausar a calandreta. Lo despartament de Garona-Nauta donèt l’an passat 25 000 € al collègi.

Los calandrons fan pel moment ambe solament 4 classas. Pas de plaça per una sala dels professors, una cantina… Alèra que l’an que ven la classa de 3ena va dubrir e mai de 45 escolans son anonciats. Lo conselh despartamental es donc en cèrca d’un luòc novèl pel collègi (estant que los collègis son de la competéncia del despartament e non pas de la comuna). Segurament dins un collègi ancian, per la dintrada de 2017. Lo collègi es tanben a l’espèra d’un convencionament ambe l’estat qu’interven normalament al cap de 5 ans. Ven d’èsser reclamat mas lo collègi a sonque 3 ans.

A Jolimont o endacòm mai, longa viva al collègi calandreta del País Tolzan !

Lo Benaset

 

12 Mai

Langues régionales, Conseil d’Etat, réforme des collèges : compliqué, très compliqué!

La justice, ce n’est jamais simple… La réforme des collèges non plus : déjà votée, pas encore appliquée, mais très critiquée et modifiée à différentes reprises… Hier lors d’une audience au Conseil d’Etat, la rapporteure publique n’a finalement pas donné raison (en tous cas sur la plupart des points) à Martial Peyrouny, un professeur d’occitan qui demandait l’annulation de la réforme. Vous me direz qu’il fallait s’y attendre. Pas vraiment si l’on se réfère à un document accessible la veille et qui allait dans le sens voulu par l’auteur de la requête Tentons d’y voir plus clair.

« On a perdu parce qu’on a gagné »…

« … Le rapporteur public s’apprête à conclure : à l’annulation du décret attaqué en tant que par son article 2, il introduit au code de l’éducation les dispositions des deux derniers alinéas du II de l’article D. 332-4 et celles figurant à la dernière phrase du III du même article… » Voilà ce que Martial pouvait lire en accédant à son dossier jusqu’à la veille. Un langage un peu codé mais qui, de l’avis de plusieurs avocats, était positif. C’est ce que révélait l’article du blog occitan. Sauf que voilà : les conclusions d’un jour ne sont pas celles énoncées le lendemain! Celle de Martial est presque tout aussi inattendue : « On a perdu parce qu’on a gagné ». Tiens, tiens… C’est aussi le titre de l’article de La Setmana et c’est effectivement ce que nous disait ce matin le professeur d’occitan. Alors, ce que les langues régionales ont gagné hier (mais ce n’est que l’avis du rapporteur et non celui du Conseil d’Etat) c’est ce que le texte gouvernemental appelait : « la durée minimum des pauses méridiennes au collège et sur la durée maximale d’enseignement quotidien en sixième ». Pour faire simple, le volume horaire hebdomadaire des cours ne devait pas excéder 26 H ce qui laissait quasiment aucune place pour les matières suivies en option comme peut parfois l’être l’occitan. L’annulation en partie du décret (pour des raisons de procédure) qui fixait cette limite à 26 H va donc permettre aux langues régionales de revenir un peu.

Martial Peyrouny ambe son recors

Martial Peyrouny ambe son recors

Pour le reste, la rapporteure publique conclut au rejet de l’annulation du décret attaqué.

Sur le fond, il est vrai qu’entre le dépôt du recours au Conseil d’Etat en juin 2015 et l’audience d’hier, les choses ont évolué favorablement pour les langues régionales grâce au travail d’organisations occitanes comme la FELCO, le CREO, grâce aussi à ce recours.

Car la réforme des collèges avait tout bonnement oublié les langues régionales au tout début, et ce n’est qu’après diverses actions que leur enseignement est réapparu en 6ème, que les conventions existantes entre l’Etat et certaines Régions ont été prolongées jusqu’à la fin de cette année, retardant ainsi les effets de la réforme. Différents textes ministériels ont confirmé un certain retour au statu quo. La circulaire N° 2001-166 du 5 septembre 2001 qui organise l’enseignement et le développement des langues régionales reste en vigueur. L’article L.312-10  du code de l’éducation qui s’appuie sur cette circulaire avait fait rentrer les langues régionales dans la Loi Peillon. La réforme des collèges, dans sa version initiale, était contraire à cet l’article. D’où le recours. Donc oui, juridiquement, certaines demandes de ce recours n’avaient plus lieu d’être. N’empêche que tout n’est pas gagné et qu’on ne sait toujours pas pourquoi la rapporteure publique a quelque peu changé ses conclusions.

« Là où il n’y a pas de convention, c’est mort… »

Il est peu probable que dans 2 ou 3 semaines, la décision du Conseil d’Etat soit contraire aux conclusions de la rapporteure. Peu envisageable également que Martial Peyrouny (ou d’autres) fassent un nouveau recours. Ce qui n’empêchera pas vigilance et mobilisation. Là où des conventions existent entre Etat et Régions (comme par exemple en Aquitaine et Midi-Pyrénées) la rentrée 2016 ne devrait pas être trop difficile. Elles seront renégociées d’ici la fin de l’année. Mais là ou rien n’existe comme en Auvergne ou Limousin, la situation sera très très délicate. Idem en Provence où tout diffère selon les départements.

A toute chose malheur est bon, la réforme territoriale pourrait au moins permettre au Limousin d’être logé à la même enseigne que l’Aquitaine. Idem pour le Languedoc-Roussillon où la convention était loin d’être satisfaisante mais qui est désormais liée avec celle de Midi-Pyrénées plus favorable…Quand on vous dit que rien n’est simple !

Lo Benaset

11 Mai

Les langues régionales devant le Conseil d’Etat contre la réforme des collèges

Cet après-midi, le Conseil d’Etat examinera un recours demandant l’annulation de la réforme des collèges sur le volet des langues régionales. Rien que ça. Voilà un an qu’un professeur de Dordogne Martial Peyrouny a attaqué en justice cette réforme contestée. En son nom et porté par le collectif « Los Mespresats » (les méprisés). Peu de chances que cette action aboutisse? Et bien si…

Martial Peyrouny Juin 2015

Martial Peyrouny à Périgueux 29 Juin 2015

L’argumentaire juridique.

Juin 2015, le collectif « Los Mespresats » a rendez-vous devant la poste. L’objet : envoyer un recours auprès du Conseil d’Etat pour demander l’annulation des décrets d’application de la réforme des collèges. Voilà plusieurs semaines que les défenseurs de l’enseignements des langues régionales se mobilisent contre cette réforme. Martial Peyrouny, professeur en Dordogne décide d’attaquer en justice. Parler de David contre Goliath n’est pas un vain mot. Peu de chances que ça aboutisse lui disent certains… Monsieur le professeur certifié d’occitan-lettres modernes hors classe, Chevalier des Palmes académiques n’en a cure et passe à l’action. Sur un argument juridique simple :

« Aquela reforma en efièch, representa de la part de lEstat central un abús de poder que va contra las convencions signadas ambe los Rectorats per la Region Miègjorn-Pirenèus, los Departaments de Tarn, Tarn-e-Garona, Nauts-Pirenèus, Gers, Avairon de  la Region Aquitània e los Departaments dels Pirenèus-Atlantics, de Gironda, de Dordonha e d’Òlt-e-Garona dins lo quadre de l’article L.312-10 del còdi de l’educacion. »

La réforme du collège contredit complètement, sur la question des langues régionales, le code de l’éducation (art. L.312-10). Il demande l’annulation du décret n° 2015-544 du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements au collège et l’arrêté du 19 mai 2015 du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège. Par ailleurs, l’association « Arrête ton char » entame également une action auprès du Conseil d’Etat pour défendre les langues anciennes Grec et Latin.

Le rapporteur public semble d’accord

Cet après-midi, le représentant du gouvernement énoncera et détaillera ses conclusions lors de l’audience prévue à 14H pour les 4e et 5e chambre. On ne connaît pas encore tous les détails mais les formulations juridiques semblent claires. Si l’association « Arrête ton char » est déboutée dans sa requête, en revanche, le rapporteur public donne raison à Monsieur Martial Peyrouny. Il faut évidemment rester très prudent car si l’on se penche sur les décisions du Conseil d’Etat, on constate qu’il suit les conclusions des rapporteurs publics à 80% ! Si annulation il y avait, ce serait une énorme surprise. Mais nous n’en sommes pas loin.

 

Le jugement sera mis en délibéré pour 3 semaines, un mois. En cas de victoire, ce ne serait pas toute la réforme qui serait annulée mais certainement que le volet sur les langues régionales. En attendant, les espoirs sont permis. De quoi mettre du baume au cœur de Martial Peyrouny qui organise une manifestation avec le collectif le samedi 21 mai à Périgueux pour demander une loi cadre pour les langues régionales en France.

Lo Benaset

02 Avr

De collegians de 4ena en plen fantastic !

De collegians, del privat mas sustot del public, que se retròban amassa per una jornada d’escambis, de descobèrtas, e per veire que son pas solets a s’interessar a la lenga d’òc, l’afar marcha totjorn. Dins Tarn, se fa dempuèi 8 ans e aquest’an, èra sonque los quatrens convidats a l’Ostal de la Musica de Cap’Découverte. 160 escolans per una jornada e un tèma : lo fantastic.

Collegians tarneses a Cap Découvertes. Fòto : Lo Benaset

Collegians tarneses a Cap Découvertes. Fòto : Lo Benaset

Los rescontres

Pagats pel Despartament de Tarn, aquestes rescontres se fan en partenariat ambe l’Educacion Nacionala. La Directritz academica dels servicis de l’educacion nacionala Mireille VINCENT butèt la pòrta per encontrar los mainatges. Lo prinicipi es de donar un tèma, que se trabalha en classa, en prevision de la jornada que se declina en talhièrs ont los dròlles viran. Per 2016 èra lo fantastic e La Talvera coma convidat.

 

Salvajonas, fadas e fantastic

La Talvera fa de collectatge dempuèi 1979, valent a dire que fadas, salvajona e autras bèstias un pauc fantasticas de Tarn an pas de secrèts per ela. Se tòrnan trobar dins las cançons, conferenças e autres contes.

Danièl Loddo aguèt un brave succés ambe sonses contes a l’encòp tradicionals, ambe de tòcas personalas e de duèi.

Mentre que Celina faguèt cantar los enfants en prevision del concèrt de l’aprèp miègjorn, se podiá tanben fintar la mòstra « De la natura de quauquas bèstias » margada pel Cirdoc ambe los textes d’Ives Roqueta e las illustracions de Pierre François, o encara de projeccions comentadas, suls luòcs legendaris de Tarn.

Tot s’acabèt per una brava farandòla…

 

En tornant ambe los carris i aguèt mai d’un collegian content de sa jornada ambe l’enveja de la far partajar a d’amics qu’an benlèu pas l’astre de far causas originalas coma se fan en occitan.

Es pas totjorn fèsta dins los collègis ont se fa d’occitan mas i a encara de braves moments !

Lo Benaset