07 Mai

Quelques belles choses.

7-5-16

Patrick Modiano:  » Il arrive un moment où le cœur n’y est plus !  »

(Photo Jean-Marie Périer)

L’autre jour dans l’émission des grandes gueules sur RMC j’ai entendu une histoire qui m’a filé les larmes aux yeux. Je prie celui qui l’a raconté de me pardonner, je ne me souviens pas de son nom. Voici ce qu’il disait:
« Lorsque j’étais petit, j’avais beaucoup de problèmes dans mon école parce que j’étais arabe. À dix ans je me faisais tabasser tous les jours par mes « copains » de classe, surtout par le chef de la bande, celui-là ne me faisait aucun cadeau. Un jour on nous emmène à la piscine. Je ne savais pas nager mais je n’osais pas le dire de peur qu’on se moque de moi. Tous les garçons de ma classe s’ébrouaient joyeusement dans l’eau et moi je restais sur le bord. Quand j’ai vu une fillette de six ans se jeter à l’eau et nager sans problème, je me suis dit: « Si elle le fait à son âge, donc c’est que moi aussi je sais nager ! » Et je me suis jeté à l’eau. Bien sûr j’ai immédiatement coulé. Je me débattais comme un malheureux, j’étais en train de me noyer lorsqu’une main s’est tendue vers moi. Hors de souffle je l’ai attrapé avec l’énergie du désespoir et c’est alors que j’ai réalisé que celui qui me sauvait la vie était justement le chef de la bande, celui qui me martyrisait depuis des mois.
Après cet épisode, non seulement il ne m’attaqua plus jamais mais je devins son protégé. »
Cette histoire est une des plus belles que j’ai entendue de ma vie.

Quelques phrases drainées à droite à gauche qui m’aident à me lever le matin:
Dans une interview le merveilleux Benoit Poolevorde a dit : « Faire un enfant c’est comme emmener quelqu’un dans une soirée à laquelle il n’est pas invité. »

Autre phrase de Madame Marylise Lebranchu: « Le service public c’est le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. »

Et enfin cette phrase de Michel Audiard dont la pertinence m’a toujours abasourdi:
Quand on lui disait: « On ne peut pas tout avoir. », il répondait: « Pourquoi pas, il y en a bien qui n’ont rien ! »

Passons, si vous le voulez bien, à des choses sans importance. Je déteste cette phrase hypocrite dans les publicités immobilières des dernières pages des magasines. Vous voyez une maison de rêve et il y a marqué :                           « Prix nous consulter ».
Eh bien non, moi j’aimerais savoir le prix de ces baraques somptueuses pour le plaisir de rêvasser et justement parce que je ne les achèterai jamais. Donc par pitié ne me demandez surtout ne pas vous consulter. Vous rendriez la chose trop terre à terre, trop possible, alors que ce qui m’enchante dans ces annonces c’est qu’elles sont hors de portée. Aussi s’il vous plait, qu’elles le restent.

Jean-Marie Périer