21 Juin

Sylvain Chavanel et Pauline Ferrand-Prevot champions de France

Jeudi 20 juin 2013. Le coureur de l’Omega Pharma Quick step Sylvain CHAVANEL chez les hommes, et Pauline FERRAND-PREVOT chez les femmes, ont remporté l’épreuve de Contre la montre des championnats de France de cyclisme  sur route. Sylvain CHAVANEL empoche en Bretagne son 5e titre dans la spécialité (2005, 2006, 2007, 2012 et 2013). Un podium masculin compléter par deux hommes de la FDJ Jérémy ROY et Yohan LEBON. Le franc-comtois Boris FILLON-MAILLET (Amicale Cycliste Bisontine), l’un des rares amateurs engagés pour découvrir de près l’événement…  à dû se contenter d’une 41e et dernière place du concours. JLG

Sylvain Chavanel, champion de France de CLM 2013 © P.PICHON/FFC
Pauline Ferrand-Prevot, championne de France de CLM 2013/ © P.PICHON/FFC

19 Juin

CHAMPIONNAT DE FRANCE SUR ROUTE/ Les coureurs comtois en Bretagne !

A partir de ce Jeudi 20 juin et jusqu’à dimanche, toute la crème du cyclisme national sur route à rendez-vous à Lannilis dans le Pays des Abers (Finistère).
Rappelons qu’ à Saint-Amand-Les-Eaux l’an passé, Nacer BOUHANNI (FDJ) avait jeté son vélo en tête sur la ligne d’arrivée de l’épreuve professionnelle en ligne, au nez et à la barbe de son coéquipier Arnaud DEMARE. Un maillot tricolore dans les rangs de la Française des Jeux et un autre sur les épaules de Sylvain CHAVANEL (Omega Pharma Quick Step) à l’issue de l’épreuve contre la montre. Chez les dames, Marion ROUSSE (Vienne-Futuroscope) avait aussi trouvé les couleurs nationales à son goût au bout de la course en ligne, devançant la lorraine et ex championne de France Espoirs, Julie KRASNIAK, d’à peine quelques mètres. Enfin, chez les amateurs, Le titre de champion de France était revenu à Jimmy RAIBAUD (CR4C Roanne) devant le Normand Cyrille PATOUX (VC Rouen 76) et Olivier Le GAC.

LES FRANC-COMTOIS EN COURSE

Pour la petite histoire franc-comtoise, il faut remonter à 2007 pour trouver le maillot tricolore accroché aux épaules d’un coureur professionnel de la région. Le belfortain Christophe MOREAU à Aurillac. Chez les amateurs, c’est le CC Étupes qui détient encore le dernier beau souvenir d’un tricot essentiel brodé aux couleurs nationales ramené au pays, avec Nicolas ANDRÉ en 2001.


Francis Mourey (FDJ) lors de sa victoire au Tro Bro Leon/ PHOTO © Pressesports

CETTE ANNÉE…
Et si les ribines (prononcer «ribine») du « Tro Bro Leon » (ces chemins de terre régulièrement intercalés sur le circuit…) pouvaient convenir cette année à un certain Francis MOUREY (FDJ) ? Le cyclo-crossman de Chazot dans le Doubs, vainqueur de l’épreuve bretonne si particulière le 14 avril dernier. Francis MOUREY, dont on a pu voir la forme exemplaire sur le Giro terminant l’épreuve à la 20e place du classement général et premier français de ce Tour d’Italie 2013. Le septuple champion de France de cyclo-cross qui s’était déjà illustré en tête de la dernière étape du Circuit de la Sarthe le 5 avril. Ce, pour les véritables chances d’un coureur Franc-Comtois dans la course en ligne professionnelle. La Franche-Comté qui ne lâchera pas non plus des yeux 3 autres garçons au moins de la FDJ ; Arthur VICHOT, Laurent MANGEL et Geoffrey SOUPE. Ni le néopro et vététiste jurassien Alexis VUILLERMOZ (Sojasun), ni encore le bisontin champion du monde sur piste Morgan KNEISKY (Roubaix-Lille Métropole)…

Des Franc-comtois et des Franc-Comtoise avec Cécile DELAIRE (VC Ornans) et Hermance JEANNIN (VC Pontarler).

Dans la course Elite Amateur Masculine en ligne, 180 coureurs prendront le départ dont une sélection régionale franc-comtoise de 8 coureurs. 7 garçons du CC Étupes ( Thomas BOUTEILLE, Alexis VILLAIN, Maxime ROBERT, Mathieu FERNANDES, Pierre BONNET, Lucas VINCENT et Sébastien BERGERET). Et puis un représentant de l’Amicale Cycliste Bisontine (Paul-Victor ESTEVES). Des garçons qui devront mettre toutes les chances de leur côté face à quelque favoris comme Benoît SINNER (7 victoires depuis le début de l’année dont les Boucles de la Mayenne il y a quelques jours) par exemple… Cette formation de l’Armée de terre décidée à sortir l’artillerie lourde ce week-end pour faire péter la concurrence sous ses tirs de plus en plus « professionnels »… Enfin, Jérôme Chevallier (VC Ornans) d’abord retenu pour figurer dans la sélection régionale, a dû décliner l’invitation après s’être retrouvé plusieurs jours dans un état grippal l’empêchant de s’entrainer convenablement. Le coureur bisontin qui va se remettre au boulot pour la grande échéance nationale en VTT prévue à la mi juillet.
JL Gantner

LE PROGRAMME COMPLET
JEUDI 20 JUIN

9H30. Contre la montre individuel Élites Femmes 27 km
14H30. Contre la montre individuel Élites Hommes 45,5 km

VENDREDI 21 JUIN
Plusieurs épreuves cyclotouristes et cyclosportives sont organisées ce vendredi et réparties sur plusieurs distance (35, 60 et 90 km). Les départs s’échelonneront à partir de 14H.

SAMEDI 22 JUIN
9H15. Course en ligne Élite Femmes (116 km)
13H30. Course en ligne Élite Amateur Hommes (174,1 km)

DIMANCHE 23 JUIN
10H30. Course Élite Pro Hommes (251,5 km)

LE SITE OFFICIEL DES CHAMPIONNATS DE FRANCE

Les championnats de France de Cyclisme à la télé

LE PROGRAMME TV
CHAMPIONNATS DE FRANCE DE CYCLISME SUR ROUTE
LANNILIS, BRETAGNE (20 AU 23 JUIN 2013)

SAMEDI 22 JUIN
La course sera retransmise en direct sur FRANCE 3 BRETAGNE de 17h00 à 17h55.
Une émission spéciale sera également diffusée le vendredi 21 juin, en seconde partie de soirée (FRANCE 3 BRETAGNE / NORMANDIE / PAYS-DE-LOIRE ET CENTRE)

DIMANCHE 23 JUIN
La course des pros sera retransmise en direct sur FRANCE 3 NATIONAL de 15h30 à 17h00. L’émission STADE 2 sera en partie réalisée en direct du Pays des Abers.
FRANCE 3 BRETAGNE propose également sur son site d’actualité une page spéciale réactualisée chaque jour sur l’événement.

Et puis le BLOG CYCLISTE DE FRANCE 3 vous propose de retrouver ici même le final de la course Elite professionnelle  (DIMANCHE entre 15H40 et 16H40)

18 Juin

LIVRE/ « Les grandes heures du Tour de France »

Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de lire « Le grand braquet » édité en 2003 aux éditions Archipel, la maison d’édition parisienne a saisi l’opportunité de l’événement sportif planétaire du calendrier estival pour réimprimer le texte dans un format poche. Une opportunité… mais contrairement à tout un tas de sottises carambouillées ces derniers temps pour épater la galerie à l’image de cette « Grande Boucle » dont le Blog cycliste vous vantait les mérites lors de sa sortie en salle tapageuse, ces « Grandes heures du Tour de France » ne se dérobent sous aucun arrangement facile.

« Grandes heures du Tour de France » – Jean-Noël Blanc – Archi Poche
(Photo de couverture – Luis Herrera dans l’Alpe d’Huez pendant le Tour de France 1987)
PHOTO © JL Gantner

Allez ! Quelques jours encore… À peine quelques semaines à piétiner devant son écran de télé pour retrouver le grand roman de l’été ; la suite de la grande saga… Le 100e chapitre tout rond cette année. Le solde d’un Dauphiné écrasé par les hommes de la Sky, celui d’un nouveau Tour de Suisse remporté par le Portugais Rui Costa, avant la prestigieuse comptabilité de trois journées du championnat de France dans le pays des Abers (Lannilis, 20 au 23 juin)… Et la folle bagarre vélocipédique la plus attendue de l’année se mettra en route pour la centième fois de son histoire depuis 1903. « Une des plus étonnantes machines jamais conçue par les hommes pour fabriquer du rêve », écrit Jean Noël Blanc à la toute première page de ses « Grandes heures du Tour de France ». L’homme est romancier (« L’Inauguration des ruines »), mais surtout passionné de cyclisme. Un « pratiquant du dimanche », comme il se qualifie lui-même ! Ce qui ne gâche rien de l’intérêt considérable qu’il porte sur le petit monde épris de bécanes de vitesse délurée ; cette communauté de pédaleurs vedettes d’une fantastique épopée depuis ces « zigotos » de Robic, Ronconi ou kubler…  ces Coppi, Anquetil, Bobet, Poulidor… juste un peu plus tard ; et puis Merckx, Hinault, Fignon bien sûr ! Pour finir avec Laurent Jalabert aux prises avec son « Tour d’honneur »en  2002. Cette journée inoubliable dans les rampes du plateau de Beille où des milliers de spectateurs avaient scandé le nom du grand coureur français pour lui témoigner leur affection à la fin de sa carrière. « Jaja… Allez Jaja !… » Jalabert qui « n’avait plus connu ces vivats depuis l’étape de Mende en 1995. Un jour de grâce comme on en connait peu au cours d’une carrière. On n’était qu’au 20e kilomètre et il en restait 200 avant l’arrivée à Mende. Mais les Banesto d’Indurain prenaient vraiment l’eau. La partie de manivelles avait commencé sur les routes piégeuses du massif central. 200 bornes de bagarre. Jalabert était remonté à la troisième place du général. et il s’était offert l’étape, en lâchant les derniers échappés dans la montée du Causse, juste avant l’arrivée. une route étroite, pentue, raide, et la foule proche, serrée, dense, hurlante, qui déjà scandait « Jaja sur son passage. Un 14 juillet » .   Ces « Grandes heures »… 23 étapes de légende sous la plume d’un observateur très affuté dans la matière d’une fabuleuse histoire de forçats cousue au fil de plusieurs dizaines d’étapes mythiques… Le récit de Jean-Noël Blanc épouse sans maneuvre les péripéties des héros de la route. Un travail parfaitement documenté, minutieux, mais dont, comme Antoine Blondin avait aussi su s’échapper en son temps de l’histoire officielle sans disconvenir à la véracité des événements…  se paye quelques tours de roues à l’avantage de sa verve et de son goût pour le mélodrame. Une histoire d’amour pour la Grande Boucle. À lire où à relire obstinément.
Jean-Luc Gantner

« LES GRANDES HEURES DU TOUR DE FRANCE »
JEAN-NOËL BLANC
ÉDITIONS ARCHIPOCHE

288 PAGES
7,65 €

17 Juin

(PHOTO) « France de demi fond » et « Sprint Trophy » à Dijon

Les championnats de France 2013 de demi fond ont eu lieu sur le vélodrome de Dijon ce samedi 15 juin. L’occasion de retrouver les pistards franc-comtois lors d’une journée consacrée à la vitesse et au sprint. Martial KNEISKY (VC Ornans) a sorti les watts derrière moto, pendant que la championne de France cadette Soline LAMBOLEY en a profité pour faire une démonstration de son talent dans la capitale bourguignonne.

Martial Kneisky (VC Ornans)/ PHOTOS Thérèse Lamboley
Romain Lhomme et Soline Lamboley (Amicale Cycliste Bisontine)/ PHOTO © JM Picard

RÉSULTATS/ Les Franc-comtois en course ce week-end

D’abord cette magnifique victoire de Thomas BOUTEILLE (CC Étupes) sur le PRIX D’IGNEY dans les Vosges ce dimanche 16 juin 2013. 132 km pour récompenser le grand capitaine de route du Nord Franche-Comté revenu dans une super forme après son récent accident.

Le CC Étupes sur les routes du TOUR DU PAYS DE SAVOIE.
Une course en 4 étapes, conclue ce dimanche 16 juin après du beau boulot proposé par les garçons de Jérôme Gannat.

Le CC Étupes sur le Tour du Pays de Savoie/ PHOTO © Yamphoto

Sur la ligne d’arrivée de la 4e et dernière étape, Alexis DULIN arrache une 2e place malgré des crampes dans la dernière ascension qui permettent à Clément CHEVRIER (Chambery) de s’installer sur la première marche du podium. Au classement final, Alexis termine à la 6e position de l’épreuve remportée par Yoann BARBAS (Armée de Terre). Dans les rangs d’Étupes, Adam YATES finit 22e et Edouard LAUBER 28e.

NOCTURNE DE LUXEUIL-LES-BAINS le 14 juin
Patrick HANS (EC BAUME-LES-DAMES) remporte l’épreuve en vétéran du peloton, devant Alan ROYER (CC Étupes) et Sylvain GRAND (VC Chaumontais)

PRIX DU VAL DE PESMES le samedi 15 juin
Près de 170 coureurs se sont présentés sur la ligne de départ Haut-Saônoise ce samedi. Le junior Tristan BELLUCCI (Amicale Cycliste Bisontine) s’est offert le bouquet de la course 3/J. En Pass 1 et 2, c’est Pierre LEOLATABI qui a réussi le bon coup. En Pass 3 et 4,  Didier SANDOZ (EC Saône) a mis 20 secondes a son coéquipier François BARRAND, deuxième sur le podium du Val de Pesmes.

PRO/ Francis MOUREY et Alexis VUILLERMOZ sur la 37e ROUTE DU SUD
Dimanche 16 juin. Thomas VOECKLER pas peu fier d’en « péter une » sur un parcours pyrénéen exigeant, à quelques semaines à peine du départ de la Grande Boucle. Le français (Europcar) vainqueur devant Franco PELLIZOTTI et John GADRET (AG2R La Mondiale) comme il l’avait déjà réussi en 2006. Mais les Franc-comtois retenaient leur souffle ce dimanche 16 juin dans l’espoir de voir le septuple champion de France de cyclo-cross français très en verve sur la route cette saison, réaliser une belle performance. Francis MOUREY (FDJ), accompagné pour la circonstance du Haut-Saônois Laurent MANGEL n’aura pas retrouver les jambes d’un Giro exceptionnel où le maçon de Chazot avait réussi à entrer dans le top 20. Une énorme performance sur la course à étape réputée la plus difficile du monde. Francis MOUREY qui a tout de même pu se hisser à la 8e place de la dernière étape entre « Saint Gaudens et L’Isle Jourdain ».

Alexis Vuillermoz termine la 3e étape de la Route du Sud 2013/ PHOTO  © Maxime Lafarge

Un autre Franc-comtois a fait par contre quelques étincelles sur cette Route du Sud, réussissant une 12e puis une 14e place sur les 2e et 4e étapes. Le jurassien Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) qui termine finalement 14e du classement général à L’Isle Jourdain.

TOUR DE SUISSE
Après 9 étapes, le Franc-Comtois Thibaut PINOT (FDJ) a terminé son Tour de Suisse ce dimanche 16 juin, à la 4e place du classement général et 2e du classement des grimpeurs. Une compétition remportée pour la deuxième année consécutive par Le Portugais Rui COSTA (Movistar). 6e du contre-la-montre final à Flumserberg à 55 secondes de l’intouchable COSTA, Thibaut PINOT et son staff se sont déclarés « rassurés » avant la grande échéance du mois de juillet. Un Tour de Suisse dont la formation des frères Madiot peut s’enorgueillir d’une formidable victoire d’Arnaud Démare au 4e jour de course. Le sprinteur levant les bras devant Peter Sagan, Matthew Goss, Tyler Farrar, John Degenkolb et Tom Boonen…

VTT/ Championnats de Franche-Comté à Lavans-Les-St Claude
Ce même week-end. Alrick MARTIN (US Giromagny) a décroché le maillot de champion de Franche-Comté espoirs s’adjugeant le meilleur temps au scratch dans la course où les séniors se disputaient aussi le titre régional. Alexandre PELLETIER (VC Ornans) en deuxième position sur la ligne empoche lui le tricot de cette catégorie d’âge la plus élevée. Enfin, Bastien MICHAUD (Vel’Haut Jura) remporte le titre junior.

CHALLENGE DE L’EST CADETS à DANJOUTIN
Dimanche 16 juin. Outre la course principale remportée par Pierrick SHALL (Bas Rhin), les minimes disputaient eux aussi leur compétition avec les cadettes féminines. Une épreuve cadette remportée par Juliette LABOUS (Amicale Cycliste Bisontine) accompagnée du baumois Antonin BECOULET qui remportait lui la catégorie Minimes.

16 Juin

Bernard Mougey/ Le « tour de France » à 60 ans

Il est rentré au port comme ces grands voiliers sont accompagnés par toute une foule d’embarcations joyeuses après leurs périples autour des océans. Une nuée de bicyclettes pour accompagner le navigateur solitaire dans son ultime effort à travers les Montagnes du Lomont dans le Doubs. le Blog cycliste de France 3 n’aurait raté ça pour rien au monde. Un peu plus de cent bornes à vélo aller retour depuis Besançon, pour retrouver notre Moby Dick du bitume et saisir sur le vif ses toutes premières impressions après son tour de France intégral en moins de 30 jours. Quelques heures d’effort sous la cagnard pour avoir l’immense privilège de rouler quelques kilomètres avec ce « géant » de la route et de cueillir le sourire d’un homme comblé d’avoir réussi un des plus grands paris de sa vie.

Bernard Mougey accompagné par l’école cycliste de Chazot pour terminer son tour de France
PHOTOS © JL Gantner

Des tas d’amis du pédaleur, la famille bien-sûr ! l’école de cyclisme de Chazot… personne n’aurait coupé à la tradition d’accueillir comme il se doit la performance, l’exploit d’un de ces « Ulysse » modernes ! La fin d’un périple encensé. 5000 bornes au total depuis le 17 mai. 150, 200 quelquefois près de 300 km par jour, comme lors de cette 14e étape entre Suzur dans le Morbihan et Marans en Charente-Maritime où après 282km, Nanard trouve encore le moyen de remettre le nez dans le guidon pour faire un peu de tourisme pour digérer les crêpes…

Bernard Mougey a quelques kilomètres du but/ PHOTOS © JL Gantner

Parti  sa bicyclette et un sac de 12 kg sur le dos, le maçon en retraite depuis quelques mois, l’ancien para… est arrivé chez lui ce dimanche 16 juin 2013 après avoir réalisé un rêve qui le tenaillait depuis longtemps : Effectuer un tour de France (intégral) comme avait déjà tenter de le faire son oncle il y a quelques années ratant l’exploit pour quelques heures seulement.  (30 jours maximum en longeant les frontières au plus près.) Un tour de l’hexagone dans l’esprit du tracé de la grande boucle de 1924. (Paris, le Havre, Cherboug, Brest… Bayonne, Luchon Perpignan, Nice… avant de voir Ottavio Bottecchia franchir les Alpes sans concéder une étape à la concurrence depuis le premier jour de l’épreuve. Un record inédit dans l’histoire de la course la plus populaire du monde. Briançon, Gex, Strasbourg… Un Tour du pays selon le dessin le plus esthétique et le plus rigoureux. Une moyenne de 24,250 KM/H à l’époque pour le vainqueur). Bernard a même réussi à faire un peu mieux !

PLUS DE 5000 KM ET 51 COLS. LE TOUT EN MOINS DE 30 JOURS !
Le règlement de cette bambée infernale est homologué par « l’US Métro Transport » qui encadre l’épreuve depuis la fin des années cinquante. 60 villes réparties sur le parcours au choix du cycliste sont obligatoires pour faire viser son carnet de route. Une folie où l’on répertorie 51 cols dont 7 de plus de 2000 m. 30 jours maximum pour les « randonneurs » et 60 pour les « cyclotouristes ». Avis aux amateurs !

Bernard Mougey sur les routes e son Tour de France/ PHOTO © Collection B. Mougey

« LE PLUS DIFFICILE : LA BRETAGNE ! »
Le 3 juin dernier, on pouvait encore voir ce fada du dérailleur s’élever dans l’Aubisque avant d’être obligé de « déchausser » dans les premiers mètres du col du Soulor recouvert de neige. Le Tourmalet le lendemain. Pas de quoi faire le malin avec déjà plus de 3000 km au compteur !… « J’ai vraiment souffert à ce moment là » avouait Bernard dimanche en descendant le col de Ferrière en tête du peloton venu lui faire une haie d’honneur. Une traversée des Pyrénées en mode hivernal, et sans les caméras de France Télévisions pour revoir les images le soir à l’hôtel. Bernard termine l’ascension les raquettes au pied et son clou… sur le dos. 1H30 de grimpée arnaché comme un alpiniste pour réussir à passer le machin. Vietto, Robic ou la Brambille flingués par le maçon de Chazot dans la grande bagarre des Pyrénées. Voilà pour l »histoire d’un Tour de 1947 (Que Jacques Godet me pardonne !) revu et corrigé par opiniâtreté et l’abnégation du secrétaire du club cycliste du village natal de Francis Mourey. Les crevaisons qu’il faut réparer soi-même, le vent, la pluie, ses grimpées à enchainer… Bernard a quitté les bords de la Méditerranée, Marseille, la Ciotat, la côte d’Azur… par le col de Vence. Le retour des températures polaires malgré la date sur le calendrier. Mais aussi, saucisses et merguez dans l’Izoard. Un barbecue surprise préparé par son ami Dominique et sa femme Nicole, venus le réconforter dans les Alpes. Le Glandon, la Madeleine… Rien que des monuments avant d’en voir enfin le bout après 30 jours d’une vie de forçat ! « Le plus difficile : La Bretagne… » me lâche Bernard en esquissant machinalement une expression douloureuse qui en dit long sur la difficulté de son aventure. « Le vent et la pluie glacée sans discontinuer. je me disais qu’il fallait s’accrocher juste en envisageant une difficulté après l’autre. Un virage après un autre, une pente après une autre. pas plus ! »

La dernière « blague » sur la route, à quelques kilomètres de l’arrivée/ PHOTOS © JL Gantner

Ce dimanche soir 16 juin 2013, C’est tout un pays qui attendait le valeureux navigateur. Bernard Mougey, qui annonce déjà vouloir bientôt reprendre sa bécane pour d’autres aventures… Une salle des fêtes pleine à craquer qui ressemblait à ses longues soirées dont Chazot a le secret lorsque le patron du cyclo-cross français, Francis Mourey revient chez lui pour partager ses maillots tricolores avec ses proches. Un pays pétri dans la culture vélocipédique depuis longtemps, et qui connait parfaitement la valeur et l’intransigeance d’une telle performance. Une grande boucle intégrale, Un tour de France en solitaire, conclu le jour de ses 60 ans. Chapeau bas Monsieur Mougey.
JL Gantner

14 Juin

CINÉMA/ « La grande boucle » où la pire autopromo du siècle !

En matière de « navets », le sport cycliste transposé à l’écran avait déjà eu sont lot de perles incontournables en commençant par cet ovni de 1968 : « Les cracks », un film d’Alex Joffé interprété par Bourvil, ou plus récemment : « Le vélo de Ghislain Lambert » avec Benoît Poelvoorde. Cette comédie franco-belge qui avait au moins le mérite de faire profiter le spectateur d’un second degré manifeste et presque irrésistible tant l’acteur de « C’est arrivé près de chez vous » avait la tronche de l’emploi et du talent à revendre quelle que soit l’imbécilité dans laquelle il choisit quelquefois d’exploiter ses compétences.

MAIS CETTE « GRANDE BOUCLE » !…

La grande Boucle/ PHOTO © Wild Bunch Distribution

Il m’avait d’abord semblé qu’en parler serait déjà lui faire trop de publicité. Une escroquerie à 9,30 euros la place. Après une bêtise pareille, on apprécierait presque la pluie de retour après ces toutes premières heures de canicule estivale. Une bêtise… Mais il faudrait dire : une ânerie, une balourdise… Une niaiserie cinématographique à la limite d’une injure infligée aux passionnés de cyclisme. « La grande boucle ». On croit rêver ! Mais de qui se moque-t-on ? Une imposture dont on nous bassine les oreilles à la télé depuis des semaines pour nous aider à foncer dans les salles remplir les poches de quelques producteurs mal inspirés. En l’occurrence, Renaud Souhami, ancien cadre financier d’M6, avant de devenir le grand argentier de la Coupe du Monde de Rugby « France 2007 » et de s’intéresser maintenant au cinéma… La grande boucle… La belle idée du dirigeant de Bago films au guidon de cette œuvre « pignonesque » consternante. (Comprenez ce « pignonesque » employé ici, pour la référence à ce François Pignon héroïque dans le premier rôle du « Dîner de con », au lieu d’un développement 53X11 auquel on pense d’emblée sur le sujet d’un braquet pour le moins prétentieux lorsqu’il s’agit de viser le sommet de l’affiche dans un col bien trop raide pour ses modestes capacités !) La grande boucle… Et franchement, on ne pourrait pas faire plus opportuniste ! Cette idiotie programmée sur les écrans quelques jours seulement avant le départ de la 100e édition du Tour de France pour être bien sûr d’une promo à son comble au moment propice… Est-il besoin de rajouter quoi que ce soit ? Si, bien sûr ! La crétinerie du scénario dont je ne sais par où commencer pour vous commenter la triste caricature d’un cycliste amateur (« comme il y en a des millions… » expliquait le synopsis diffusé par Bargo films pour attirer les financeurs en 2012). « Un passionné du Tour de France lancé dans la formidable aventure de parcourir les routes de la grande épreuve médiatique de juillet « 1 jour avant le peloton professionnel » (Ouahh !! La bonne idée quand même pour éviter de faire un peu tache sur le porte bagage du train de la Sky juste derrière Bradley Wiggins et Chris Froome lancés à toute berzingue vers la ligne d’arrivée… Imaginez alors le boulot !)

Clovis Cornillac – La grande Boucle/ PHOTO © Wild Bunch Distribution

UN FOURRE-TOUT INEPTE DE STÉRÉOTYPES
Bref ! une entreprise intrépide dans l’espoir de reconquérir sa jeune femme désespérée par la puérilité sans bornes de son pédaleur du dimanche. Ce vendeur de cycles dans un grand magasin dont la marque nous est ostensiblement débitée d’un bout à l’autre du film comme aucune autre nous est d’ailleurs épargnée de la première à la dernière image. De l’enseigne et du logo superposés sur chaque plan, au cas où vous n’auriez pas bien compris l’intention de cette publicité pour ASO, travestie en forme d’accoutrement artistique recevable pour toucher quand même les subventions du CNC !… Un festival de prouesses acrobatiques indigestes mené par Laurent Tuel (le réalisateur de « Jean-Philippe » finalement promu capitaine de route du tournage de La grande Boucle, alors qu’on nous avait d’abord annoncé Frédéric Forestier, le réalisateur d’ « Astérix aux jeux olympiques » !) Laurent Tuel dont j’avoue avoir eu un peu de mal à suivre le raisonnement au sein de ce piège commercial aussi retentissant, mais Le cœur à quelquefois ses raisons que la raison ignore n’est-il pas ? Oui, bon, d’accord, mais quand même ! Ces grosses ficelles… Cette démesure dans l’effort de vouloir plaire au plus grand nombre par la matière d’une règle comptable si obstinée ! Un fourre-tout inepte de stéréotypes dont on imagine le calcul préalable dans le tiroir caisse de la production. Et rien n’est épargné au spectateur, mais alors vraiment rien ! De la piètre prestation de Nelson Monfort dans son propre rôle de commentateur sportif, et jusqu’aux fausses accusations de dopage grosses comme les mille fourberies censées dissimuler l’autopromotion récurrente des partenaires de la société du Tour à chaque plan.

Bernard Hinault, Clovis Cornillac, Laurent Jalabert – La grande boucle/ PHOTO © Wild Bunch Distribution

UNE GRANDE BOUCLE DE PACOTILLE
La niaiserie balnéaire atteint très vite son paroxysme avec le personnage de Tony Agnelo, futur maillot jaune de cette Grande boucle de pacotille. L’acteur Arry Abitan, aussi crédible sur un vélo que ce vieux Marcel Amont serait vraisemblable en invité surprise sur la scène des Eurocks. Pathétique !

CLOVIS CORNILLAC HÉROS DU « NAVET DE L’ANNÉE »
Reste la performance annoncée de Clovis Cornillac qui aurait avoué avoir roulé plus de 5000 km pour jouer son rôle. Bein, il n’aurait plus manqué que ça ! Je veux dire… que le mec n’ait pas pris la peine de pédaler quelques kilomètres avant de jouer le rôle d’un coureur cycliste planté au milieu du Tourmalet !… on croit rêver ?! Pour être honnête, notre « François » de coureur cycliste amateur héros du navet de l’année est à peu près le seul à tenter de se sortir du couscous débilo-médiatico-publicitaire où tout le monde pédale dans la semoule pendant une heure et demie. Clovis Cornillac, Laissons lui au moins cette circonstance atténuante d’avoir voulu y croire, sincèrement jusqu’au bout ! comme pour Bruno Lochet, l’ex Deschiens dans son joli costume minimaliste de supporter franco-hollandais ; camping car, bière et cul à l’air à l’appui ; toute la panoplie… Deux belles tentatives d’échappées désespérées pour s’extraire du marasme dans lequel se sont également fourvoyés Laurent Jalabert, Bernard Hinault ou encore Michel Drucker… Manquait plus à l’appel qu’Henri Desgrange, Jean Robic ou Louison Bobet… l’ensemble pané dans un bain d’huile Lessieur et accompagné d’une tranche de saucisson Cochonou pour rajouter à la joyeuse fête du gras organisée par Bago films !

La grande boucle… Et après ça, personne ne s’étonnera de ne plus voir un film sur le cyclisme caracoler sur les écrans avant longtemps !
JL Gantner

13 Juin

ROUTE RÉGIONALE/ La grande bataille de Montandon

Dimanche 9 juin 2013. C’est encore le matin. C’est entre Maîche et St Hyppolite dans le Haut-Doubs. Un bastringue cycliste installé rue du Stade sur la commune de Montandon. Le speaker (Daniel Ott) fait des essais de micros sur un camion podium installé au dessus de la ligne de départ, annonce le programme, égraine le nom des briscards engagés. C’est le jour de la course annuelle pour le titre régional sur route dans les catégories Pass’cyclistes. La grande affaire de la saison pour des dizaines de concurrents dont l’âge pour la plupart, ne permet plus tout à fait de figurer dans les gros titres des pages sportives des journaux.

Championnats régionaux de Franche-Comté Pass’ Cyclistes (D3) à Montandon PHOTOS © JM Picard

Environ 60 kilomètres à parcourir le jour même de l’arrivée du Dauphiné à Risoul dans les Hautes-Alpes, et juste avant que le roi Nadal n’aplatisse son compatriote David Ferrer sur le court central de Roland Garros pour accéder à une huitième victoire « historique » sur la terre battue parisienne. Sur le parking des coureurs, ça palabre pas mal pour satisfaire au rituel des pronostics dans les quatre catégories d’âges programmées, mais dans les tribunes, ni Leonardo Dicaprio, ni Usain Bolt, ni Charlotte Gainsbourg… Tous retenus dans le champ des caméras de France Télévision installées porte d’Auteuil. La perspective d’une lutte anonyme, malgré la débauche d’efforts envisagée. Froome, Porte, Cantador ou Valverde n’ont pas encore quitté Sisteron lorsque les premiers maillots comtois sont enfin lâchés par l’organisation du VCC Morteau-Montbenoit. Des pros pointés à la hauteur de la côte de Bréole au moment où Daniel OTT fait péter la sono pour annoncer la victoire de Christophe TATTU et celle d’Alphonse SCHWOB. Les nouveaux champions de Franche-Comté dans la catégorie D3 et D4.

C’est l’après-midi. Froome, Porte, De Marchi… sont encore aux prises avec le col de Vars alors que le vrai suspens se met en place au sommet de la rue des Jonquilles… La deuxième et dernière empoignade de la journée à Montandon pour décider du nom des champions de Franche-Comté de l’année dans les premières et deuxièmes catégories. Deux heures pour décider du propriétaire du nouveau maillot régional. Le temps pour David Ferrer  de manger la terre du court Chatrier face au gaucher des Baléares. Un hypercut à Roland ce dimanche après-midi ! Rapha… revenu à son meilleur niveau dans la mythique arène parisienne toute dédiée à la cause de l’immense puncheur espagnol. Le moment où le leader de la Sky a déjà enfilé son maillot jaune définitif sur le podium du Dauphiné. L’ancien lieutenant de Bradley Wiggins, plus que jamais favori de la grande ballade de juillet. Le moment… où à Montandon, Bertrand CHOUFFOT et Daniel HRZINA lèvent les bras…
JL Gantner

Les champions de Franche-Comté Pass’ Cycliste 2013/ PHOTO © JM Picard

LES VAINQUEURS 2013
D4/ Alphonse SCHWOB (Pontarlier)
D3/ Christophe TATTU (Ornans)
D2/ Daniel HRZINA (Dole)
D1/ Bertrand CHOUFFOT (Pontarlier)

08 Juin

(PHOTO) Coup de chap « eau » !…

La pluie ; ces trombes d’eau, ces torrents diluviens sous les roues… Le décor météorologique dont le peloton s’est accommodé comme il a pu tout ce début d’année 2013. Un taux d’humidité exceptionnel sur les routes qu’on réussirait presque à regretter à l’aube de quelques trop grandes chaleurs prescrites sans qu’on ait eu le moindre printemps pour s’y habituer !… (Jamais contents ces cyclistes !…) Le prétexte de ces images dont je ne vous aurais privées pour rien au monde. Même pas pour un jour de pluie supplémentaire au lieu de la pire des canicules de l’année collée sous nos pneus !… Des images enregistrées par Jean-Marie PICARD lors des derniers championnats de Franche-Comté. L’occasion aussi de tirer un coup de chapeau à ce passionné de compétitions cyclistes et de photographies. Un amateur fier de l’être… et qui ne mesure pas ses efforts ni sa gentillesse pour vous permettre chaque semaine de garder le plus beau des souvenirs une fois les lignes d’arrivées repliées.

PHOTOS © JM Picard

Des coureurs en imperméables et en bottes pour patauger dans les flaques depuis novembre jusqu’au mois de juin, le reporter n’a pas raté la moindre éclaboussure de l’année. Toute une tribu de pédaleurs obligée d’apprendre à nager. Un peloton trempé jusqu’aux os, mais sans un maillot resté coincé sur le radiateur du fond. Question de fierté bien-sûr ! Question de ce courage qui fait depuis toujours la noblesse du métier. Le nez dans le guidon toute une semaine d’entrainement sous le grain, et la récolte d’une bonne averse sur les épreuves du week-end. Le tout à travers l’objectif de Jean-Marie malgré la buée, la bruine et le crachin. Faut quand même vraiment aimer les gens !

PHOTO © JM Picard

PHOTO © JM Picard

De l’eau, la pluie glacée. Ce temps sinistre pendant des mois. De quoi se forger un sacré vocabulaire à propos du temps qu’il fait dehors lorsque personne n’a envie de sortir le nez à la fenêtre et que la cheminée tourne plein pot. Des dents qui claquent et des doigts gelés pleins les journaux…  Et toujours ce forçat du déclencheur sur le bord de la route quoiqu’il arrive. Il faut des gens comme ça, et leur cœur gros comme ça… pour poser la touche finale à un tableau plein de soleil dans le sport cycliste franc-comtois malgré les intempéries apparentes et le déni de beau temps sec et favorable à la planche à voile. Jean-Marie, sa casquette retournée sur sa bille d’un mec toujours l’air de tourner au trichloréthylène… Le grand shoot ! Mais que je vous dise aussi sa tronche des mauvais jours lorsque je l’ai vu rangé, remisé loin derrière la meute de professionnels le jour d’une grande arrivée où on ne l’avait pas autorisé à s’approcher au plus près de l’action principale. Un putain de règlement officiel et blablabla… mais qu’est-ce qu’on s’en fout nous du règlement. Un truc qui nous empêcherait de rêver toute la semaine après le grand show du week-end grâce aux photos de notre « Merlin » enchanté de nous offrir un spectacle gratos toute l’année. Alors ah bas les protocoles aux cols serrés et les coups de soleil dans le dos. Et vive la pluie, les yeux mouillés et les miroirs sous les roues pour faire joli sur les photos !…
JL Gantner

PHOTO © JM Picard
JEAN-MARIE PICARD
PHOTOGRAPHE COLLABORATEUR DU BLOG CYCLISTE DE FRANCE 3