L’échange a été filmé par un militant CGT et largement partagé sur les réseaux sociaux. Vendredi matin, un groupe de cégétistes du Pays de Montbéliard a déboulé au domicile de Denis Sommer. Les syndicalistes venaient demander des comptes à leur ancien camarade, aujourd’hui député de la majorité. L’élu est sorti de chez lui pour s’expliquer. Mais l’échange a tourné court…
« Il m’a traité de connard, mais ce n’est pas très grave ».
Bruno Lemerle en rigole. En fin de semaine dernière, il a débarqué avec quelques camarades au petit matin devant le domicile de Denis Sommer, le député LREM du Doubs.
« Des gauchistes de la CGT »
« On est allé le réveiller. Il est descendu. Il était un peu nerveux, mais on lui a dit ce qu’on avait à lui dire », raconte le syndicaliste, une figure emblématique de la CGT à PSA. Les manifestants veulent que le député s’explique sur la politique du gouvernement (CSG, désindexation des retraites, ISF…) mais l’élu a bien du mal à en placer une…
« Quand on vient chez les gens à 5h30 du matin, qu’on m’insulte à la sono, qu’on réveille tout le quartier, c’est pas une agression? Ce sont des gauchistes de la CGT, qui pensent qu’un militant syndical, c’est un curé, il doit le rester toute sa vie », lâche au téléphone Denis Sommer, qui fut lui aussi syndicaliste dans la plus grande usine automobile de France, communiste, puis socialiste et enfin marcheur.
« Quand il était communiste, il disait le plus grand mal du PS, qu’il a fini par rallier. Aujourd’hui, il est en marche. On ne sait pas où ça va s’arrêter », commente Bruno Lemerle.
« Traître à la classe ouvrière »
Accusé d’être un « traître à la classe ouvrière », le député est sorti de ses gonds quand un de ses interlocuteurs l’a comparé à Pierre Biétry, ce leader syndicaliste comtois de la fin du XIXe siècle qui fut par la suite député… et un des initiateurs des syndicats jaunes, pro-patronat, antisémite et d’extrême-droite. « Moi je descends pour calmer le jeu et on me traite de fasciste… A un moment ça commence à bien faire », raconte le député qui finit par lâcher à son interlocuteur: « t’es un connard ».
« On a une vie publique et on a une vie privée, se justifie Denis Sommer, qui répète que sa permanence est ouverte et raconte que contrairement aux autres syndicats, la CGT n’a jamais répondu à ses propositions de consultation lors de l’élaboration de la loi Pacte et de son volet formation professionnelle il y a quelques mois.
Le seul échange entre le député et ses anciens camarades syndicalistes a donc eu lieu sur un trottoir, au petit matin.
Un échange finalement limité à quelques invectives. Pas vraiment constructif…
La vidéo postée par un militant CGT:
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