Rien n’arrête Ismaël Boudjekada. L’étudiant en droit de Besançon vise rien de moins que l’élection présidentielle de 2017. Il a déjà commencé à solliciter des maires pour obtenir les 500 signatures d’élus indispensables pour être candidat. Le jeune homme, qui aura 20 ans dans quelques semaines, s’est déjà présenté à trois élections: les municipales dans la capitale comtoise, les européennes et la législative partielle du Doubs. Sans jamais parvenir à convaincre plus d’1% des électeurs.
« Il est temps qu’un candidat jeune et indépendant puisse se présenter à l’élection présidentielle ».
Etudiant en première année de droit à l’université de Besançon, Ismaël Boudjekada aimerait être celui-là.
L’ambitieux jeune homme n’est pas un inconnu. Pas encore 20 ans, et déjà trois candidatures.
Surtout, il ne rate jamais une occasion de se faire remarquer. Marine Le Pen vient tracter devant l’usine PSA de Sochaux; il est là pour l’interpeller. Le Premier ministre Manuel Valls vient faire campagne pour le candidat socialiste à la législative partielle du Doubs; il s’invite à son meeting.
« Je ne crois pas aux partis politiques traditionnels »
En 2011, à 16 ans, celui qui est encore lycéen à Montbéliard (Doubs) créé le Mouvement pour l’Eveil national. Il écrit trois ouvrages, à caractère politique, et sortira le prochain sous peu. Son titre? « Passons le cap! Plan d’action pour une France à bout de souffle »
Alors quel programme, justement? Constatant que « notre modèle social est à bout de souffle », Ismaël Boudjekada propose par exemple « un revenu de base inconditionnel pour tous ».
« Je me sens de gauche », précise l’étudiant, qui tient à son étiquette d’indépendant: « Je ne crois pas aux partis politiques traditionnels. Aux municipales, j’ai par exemple appelé à voter pour l’UMP Damien Meslot à Belfort. C’est en fonction de la personne ».
Lors des élections départementales en mars, il a aussi pris position pour le parti Egalité et Justice, dont le programme est taillé pour séduire l’électorat musulman. « Je n’ai pas du tout une approche communautariste, se défend aujourd’hui Ismaël Boudjekada, dont la famille est franco-algérienne. Mais leur démarche est honorable: ils veulent prouver que les musulmans ne sont pas des sous-citoyens ».
« Si je faisais ça pour être connu, j’arrêterai de suite »
Candidat à un télé-crochet culinaire, le jeune homme est parfois moqué pour sa propension à tout faire pour braquer les projecteurs sur lui. « Si je faisais ça pour être connu, j’arrêterai de suite », balaie-t-il d’un revers de main. Ses trois campagnes électorales, il les a financées en partie grâce à un prêt. « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, et je peux compter sur ma famille », précise celui qui gère, avec l’un de ses frères, un salon de thé à Montbéliard.
Reste cette ambition présidentielle, affichée tôt pour convaincre les maires. « On a déjà des signatures », se réjouit le candidat, qui joue franc jeu avec ses interlocuteurs: « A 19 ans, je n’ai pas réponse à tout, mais je n’aurai pas plus réponse à tout à 50 ans ».
Son argument principal, c’est finalement sa jeunesse: « On assiste à la décadence de la classe politique française. Les gens attendent du renouveau ».
Un renouveau que le jeune Franc-Comtois souhaite incarner désormais à Paris, où il a décidé de poursuivre ses études.
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