Damien Meslot, le député UMP du Territoire de Belfort, l’officialisera demain matin lors d’une conférence de presse. Plusieurs députés et sénateurs UMP des régions frontalières avec la Suisse vont lancer une « pétition nationale » pour demander la prolongation du droit d’option pour les travailleurs frontaliers. Le ministère de l’Economie a annoncé en début de semaine que ces derniers n’auront bientôt plus la possibilité de cotiser à une mutuelle privée, plutôt qu’à la Sécurité sociale. Ce dispositif dérogatoire doit prendre fin le 1er juin 2014. A terme, l’obligation pour les frontaliers de cotiser à l’assurance-maladie devrait rapporter quelque 150 millions d’euros à la Sécurité sociale.
Selon Damien Meslot, des parlementaires UMP de plusieurs régions se sont réunis ce mardi pour lancer cette pétition. L’idée vient du député du Haut-Rhin Jean-Luc Reitzer. Étaient aussi présents notamment les députées Annie Genevard (Doubs), Sylvie Duby-Muller (Haute-Savoie) et le sénateur Pierre Hérisson (Haute-Savoie).
La pétition sera remise au Président de la République François Hollande dans les semaines qui viennent.
Un « système vertueux » pour Annie Genevard
La suppression du droit d’option « va entraîner des difficultés économiques pour les frontaliers eux-mêmes », mais elle aura aussi un « impact sur les territoires », redoute Annie Genevard, la députée-maire de Morteau. « Nous sommes dans un système vertueux: les frontaliers gagnent bien leur vie, et ils consomment sur le territoire. En tant qu’élue je me fais l’écho des frontaliers, mais aussi des artisans et des commerçants ». Persuadée qu’il existe encore une « marge de négociation », elle rappelle que les associations de frontaliers ont fait des propositions au ministre: « Il ne s’agit pas pour eux de s’exonérer de l’effort national ». « On pourrait tout à fait imaginer conserver le droit d’option tout en corrigeant ses aspects négatifs », espère-t-elle.
La députée UMP du Jura Marie-Christine Dalloz, n’a pas participé à la réunion d’hier, mais elle fait partie de la trentaine de parlementaires UMP mobilisés sur le dossier depuis plusieurs mois. Sur les réseaux sociaux,, elle aussi est très critique contre une décision qui va, selon elle, « à l’encontre du bon sens ». « Essayer de faire de l’argent sur le dos des transfrontaliers en méconnaissant les charges qui leurs sont propres (tension foncière, temps et coûts de trajet) est inacceptable », dénonce-t-elle.
Les associations de frontaliers appellent eux à manifester le 16 octobre devant l’Assemblée nationale à Paris puis le 20 octobre à Annemasse (Haute-Savoie), à Pontarlier (Doubs) et à Saint-Louis (Haut-Rhin).
A lire aussi:
- Les Français travaillant en Suisse bientôt rapatriés dans le giron de la Sécu
- Sécurité sociale: l’ancien préfet de Franche-Comté chargé d’étudier la fin du droit d’option des frontaliers
- Les travailleurs frontaliers dans la rue pour défendre le droit d’option
- Le changement c’est maintenant, sauf pour les frontaliers?