07 Fév

LaRem : et voilà la jambe gauche ? Avec les députés Barbier, Sommer et Alauzet…

Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires Etrangères

Carnet « rose » : vient de naître « Territoires de progrès », grâce à deux membres du gouvernement, deux ex-PS, Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt. En Franche-Comté, sont dans le coup, trois députés de LaREM, Frédéric Barbier, Denis Sommer et Eric Alauzet. Comme si LaREM avait besoin d’un contrepoids à gauche…. Un début de fronde ? Explication de texte et réactions.

Les créateurs de ce nouveau groupe se sont retrouvés à Pantin, en région parisienne, le samedi 1er février et ont publié leur « manifeste ».

Les membres fondateurs sont, entre autres, Jean-Yves Le Drian, ministres des Affaires Etrangères, et Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat, chargé de la Fonction Publique.

Leur objectif : « peser dans LaRem et faire un contrepoids à gauche ».

Dans le groupe majoritaire à l’assemblée Nationale fort de 301 députés (ou 300 avec ou sans Cédric Villani), 127 viennent plutôt de la gauche en général et du PS en particulier. Certains de ces parlementaires, comme les électeurs de gauche d’Emmanuel Macron, pensent que cette dominante ne se voit pas dans la politique suivie par Edouard Philippe depuis presque 3 ans.

Dans le manifeste, si les signataires reconnaissent que du travail a été accompli depuis l’élection du président, ils demandent davantage de décentralisation, de laïcité et d’Europe.

 

Réactions en Franche-Comté

 

Font partie de cette initiative trois députés doubiens de la majorité : Frédéric Barbier et Denis Sommer, deux ex-PS élus du Pays de Montbéliard et Eric Alauzet, ex-Verts, élu à Besançon.

Ils insistent : il ne s’agit pas d’une scission dans LaREM mais de la création d’une « structure de réflexion », comme il en existe à droite ou au centre droit avec Agir, le MoDem ou l’UDI. Pas question de faire renaître un esprit de « frondeurs ». Sous-entendu : « On a vu où ça nous a mené… »

Denis Sommer fait un constat : « A En Marche, coexistent deux écoles de pensées et nous n’avons pas construit un socle commun. »

Pour Frédéric Barbier : « Les sociaux-démocrates sont orphelins. Et nous avons, nous sociaux-démocrates, besoin de réfléchir en partant du terrain, des territoires, et faire remonter à Paris. Et pas l’inverse !»

Eric Alauzet est clair : « J’en suis parce que je veux une réflexion de gauche et écologiste. J’ai écrit à Jean-Yves Le Drian en janvier 2018, il y a plus de deux ans, en ce sens. Pour moi, la social-démocratie, c’est une gauche pragmatique et idéaliste qui prend en compte le réel mais qui veut vraiment réformer, consciente des enjeux européens et mondiaux.»

 

Et les autres députés LaREM

Les 4 autres députés LaREM de franche-comté ont été contactés. Ont répondu Barbara Bessot-Ballot et Christophe Lejeune, tous deux de Haute-Saône.

Barbara Bessot-Ballot réagit : « D’où je viens et comme je suis arrivée en politique (Elle n’a jamais été adhérente dans un parti et vient de la société civile), je ne me sens pas concernée par cette initiative. Je comprends que certaines personnes, de par leur histoire et leurs parcours, aient besoin de s’exprimer, de se faire entendre. Mais j’appartiens à un mouvement intitulé « La République ensemble » initié par Stéphane Travers (Ex-PS, macroniste et ex-ministre de l’agriculture dans le 1er gouvernement d’Edouard Philippe). Pour moi, les clivages gauche/droite ne sont plus du tout d’actualité. »

Christophe Lejeune est plus nuancé : « Je trouve important que chacun puisse exprimer pleinement sa sensibilité et ce n’est pas propre à LREM. Ce qui est essentiel, et c’est le cas de cette démarche, c’est qu’elle souhaite renforcer le collectif LREM. Nous sommes dans le « En même temps » et au final, c’est l’intérêt général qui est privilégié. »

 

 

Tout ça pour le prochain scrutin ? Tenter de « récupérer » les électeurs de gauche d’Emmanuel Macron, ceux qui ne « s’y retrouvent pas » dans la politique d’Edouard Philippe ?

Pas tout à fait.

« Si c’était vraiment une initiative pour les municipales de cette année, on s’y serait pris beaucoup plus tôt. » avoue Frédéric Barbier « C’est dans les tuyaux depuis un moment déjà… ».

Eclaircissement de Denis Sommer : « Non, on pense à 2022 et l’élection présidentielle. D’ici là, on veut être en mesure de peser sur de grands textes de loi. »

 

Alors, une initiative qui fera « pschittt » ou qui équilibrera l’action gouvernementale plus vers la gauche ?

 

Comme on dit dans les bons romans policiers : à suivre…