18 Mai

Pour Jean-Baptiste Lemoyne, la suppression de l’ISF est « dans l’intérêt économique et social du pays »

Jean-Baptiste Lemoyne le 17 mai 2018 (©f3fc)

L’opération avait été baptisée « Les Rencontres du Gouvernement ». L’ensemble des ministres a quitté Paris ce jeudi 17 mai, pour porter en province la bonne parole gouvernementale. En Franche-Comté, c’est le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne qui s’y est collé. En charge des questions internationales au Quai d’Orsay, il a rencontré entre autres des responsables de la filière élevage. Avant de répondre aux « questions des Français » lors d’un meeting au Kursaal de Besançon, il a répondu sur le plateau de France 3 Franche-Comté à nos questions, notamment sur la remise en cause des 35h par PSA sur le site de Vesoul.

« Il ne s’agit pas de décider dans des bureaux à Paris, il s’agit d’être en prise directe avec le réel, le terrain ». Quand on lui demande s’il apprécie son rôle de VRP de la politique gouvernementale, Jean-Baptiste Lemoyne joue la carte « proximité », et c’est vrai qu’on ne peut pas reprocher aux dirigeants politiques d’être hors-sol et vilipender leurs visites de terrain.

Cependant, comme le montre l’actualité de ce seul jeudi, la grogne monte: débrayage à PSA Vesoul, manifestation des agents de l’Office national des forêts, sans parler de la SNCF.

Sur PSA Vesoul, dont la direction souhaite faire travailler les salariés une demi-heure de plus chaque jour sans augmentation proportionnelle du salaire, dans le cadre d’un « accord local d’établissement » permis par les ordonnances réformant le code du travail prises en début de mandat, le ministre vante « l’intérêt du dialogue social »: « Nous croyons au dialogue social, donc il faut un accord majoritaire (…) au bénéfice des salariés et de l’entreprise »: une entreprise qui pourtant va bien, très bien même au regard de ses derniers bilans financiers…

A droite? Quelle droite?

A celui qui fut le premier parlementaire de droite à rejoindre Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, nous demandons aussi s’il est d’accord avec Jean-François Copé, qui récemment décrivait l’hôte de l’Elysée comme « le président de droite qu’on attendait pas ». Jean-Baptiste Lemoyne botte en touche: « Parler de droite, de gauche, ce sont des clivages un peu anciens, un peu politiciens… »

Certes mais quand même: la suppression de l’ISF, la baisse des APL ou encore la réforme ferroviaire ont longtemps été des propositions défendues par la droite. Et il le sait bien, lui qui dirigeait encore la fédération départementale Les Républicains de l’Yonne avant son ralliement à Emmanuel Macron.

Le secrétaire d’Etat ne répond que sur l’ISF, mesure prise « dans l’intérêt économique et social » du pays. Mais vous n’arriverez pas à lui faire reconnaître que le libéralisme aiguillonne la politique économique du gouvernement. Comme si même les macronistes venus de la droite avaient la droite honteuse.

Une opération de communication, on vous disait.

L’interview de Jean-Baptiste Lemoyne et le reportage sur sa visite en Franche-Comté (JT du 17 mai 2018 – France 3 Franche-Comté)