Le commissaire européen Pierre Moscovici a indiqué ce lundi qu’il n’était « pas candidat » aux élections européennes de 2019 « à ce stade », n’excluant pas de l’être « le moment venu ».
« Je vais vous dire une chose, de manière pas du tout subliminale, c’est qu’aujourd’hui je ne suis candidat à rien, que le temps des candidatures n’est pas venu, que ce
que je veux faire c’est travailler au bien de l’Europe et au bien de la gauche dans mes fonctions, que pour le reste je n’exclus rien, et je ne prépare rien », a déclaré l’ancien député PS du Doubs, invité de l’émission L’Épreuve de vérité de Public Sénat en partenariat avec l’AFP, Radio Classique et Les Echos.
« Toujours un homme de gauche »
« On en reparlera le moment venu et le moment est loin d’être venu« , a-t-il ajouté. « Ce qui est exact, c’est que je suis toujours un homme de gauche, c’est que je
veux réfléchir à l’avenir de l’Europe et de la gauche, que je veux le faire avec mes amis européens », a encore affirmé Pierre Moscovici, qui fut aussi président de l’agglomération de Montbéliard.
Plus que d’être la tête de liste française, Pierre Moscovici semble envisager la position de « Spitzenkandidat » (tête de liste) des sociaux-démocrates européens, tremplin pour prétendre à la présidence de la commission européenne.
« Il faut bien que la famille sociale-démocrate ait un candidat »
« La présidence de la commission européenne passe à mon avis (…) par une candidature aux élections européennes. Pourquoi ? parce que je crois beaucoup moi au principe de ce qu’on appelle des Spitzenkandidat, des têtes de liste des grands partis politiques européens. Je pense que le débat doit avoir lieu en Europe, devant les Européens », a-t-il déclaré.
« Il faut bien que la famille sociale-démocrate ait un candidat qui se présente devant les Européens », a dit M. Moscovici, en soulignant avoir rencontré récemment pour en discuter les premiers ministres grec et portugais Alexis Tsipras et Antonio Costa.
Pour M. Moscovici, le futur président de la commission européenne sera à la tête d’une « coalition, parce qu’il n’y aura pas de majorité ».
Hamon, Varoufakis et Mélenchon dans le viseur
S’il n’est pas candidat « à ce stade », cela n’a pas empêché le commissaire européen de critiquer sévèrement Benoît Hamon et Yanis Varoufakis, qui veulent faire campagne ensemble pour les européennes.
« La vérité c’est que les six mois que (Yanis) Varoufakis a passé au ministère des Finances de la Grèce ont ruiné le pays (..) En Grèce on ne lui dit pas merci
! », a lancé M. Moscovici, parlant aussi de la « politique de gribouille à la Varoufakis-Hamon ».
« Que peut faire la gauche sociale-démocrate ? La gauche sociale-démocrate il faut qu’elle ait une conviction européenne ancrée, qu’elle soit ultra européenne -donc
qu’elle ne laisse pas l’Europe comme la propriété de la droite et du centre- et il faut qu’elle soit aussi vraiment de gauche, et qu’elle ne laisse pas la gauche aux nationalistes. Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui, c’est un homme de gauche nationaliste. Benoît Hamon, son programme est un programme d’illusion pro-européenne et de réalité de déclin« , a-t-il souligné.
Interrogé sur la campagne qui agite actuellement le PS pour le poste de premier secrétaire, l’ancien ministre du Budget a répondu ne pas être un « acteur du congrès ». Lundi matin sur France 2, il avait exprimé sa « sympathie » pour Olivier Faure, candidat à la tête du Parti socialiste français, jugeant que Stéphane Le Foll, qui brigue le même poste, « c’est du brutal ». (AFP)