21 Nov

Passe d’armes entre le ministre Gérard Collomb et le député LR Jean-Marie Sermier à l’Assemblée

Gérard Collomb et Jean-Marie Sermier ce mardi 21 novembre à l'Assemblée (DR)

Gérard Collomb et Jean-Marie Sermier ce mardi 21 novembre à l’Assemblée (DR)

La séance de questions au gouvernement ce mardi a donné lieu à un savoureux échange entre Jean-Marie-Sermier et Gérard Collomb. Le ministre de l’Intérieur s’est un peu moqué du député jurassien, sous les rires et les applaudissements des élus de la majorité.

« La première victime de la politique menée à l’encontre des collectivités locales a un nom: elle s’appelle la ruralité ».

Tout avait pourtant bien commencé pour Jean-Marie Sermier, député Les Républicains du Jura, qui dans sa question au gouvernement dénonce les différents « coups portés aux collectivités »: outre la baisse des dotations de l’Etat, il énumère la réduction « brutale » du nombre contrats aidés, la réforme de la taxe d’habitation, la suppression de la réserve parlementaire, l’exclusion du prêt à taux zéro, la sortie de l’avantage fiscal Pinel ou encore l’augmentation du prix des carburants « qui pénalise d’abord les Français qui ne peuvent pas prendre les transports en commun ».

Bref, une attaque en règle des réformes gouvernementales et d’un budget 2018 dépeint comme « profondément injuste pour les Français qui ne vivent pas dans les métropoles ».

« Pourquoi s’opposer si durement à la ruralité alors que notre pays gagnerait au développement complémentaire de nos territoires? », conclut le député LR.

« Votre parcours se gâte… »

La réponse de Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, fut d’abord amicale: « J‘ai regardé votre parcours. Il vous a rendu à mes yeux sympathique ». Et l’ancien maire de Lyon de rappeler que son contradicteur fut deux fois maire (de Cramans puis de Dole, NDLR). « Ce que vous avez réalisé a été exemplaire », ose même le patron de la Place Beauvau… pour mieux attaquer bille en tête ensuite.

« C’est après que votre parcours, si je puis m’exprimer ainsi, se gâte », enchaîne Gérard Collomb. Vous nous dites: ‘votre budget réduit à la misère les petites communes’, mais à l’époque, vous aviez appelé à ce que vos collègues se prononcent pour un candidat qui proposait la suppression de 20 milliards d’euros ! A ce moment là, oui, les communes rurales pouvaient pleurer. Et c’est ce que nous n’avons pas voulu faire. »

Le nom de François Fillon n’a pas été prononcé mais tout le monde a compris. Salve d’applaudissements sur les rangs de la majorité, des députés se lèvent pour saluer le ministre, Jean-Marie Sermier, tente de protester mais il n’a plus le micro. Gérard Collomb, en bon ministre de l’Intérieur, avait les bonnes fiches sur son interlocuteur… Imparable.

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