Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen / MAXPPP – Sadak Souici / Le Pictorium –
Le moment est historique. « L’accord de gouvernement » passé entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan n’est pas seulement un papier signé entre les deux tours d’une élection présidentielle. C’est le signe que la mise à l’écart du Front National est maintenant terminée. Le FN est donc devenu fréquentable ?
Non seulement la présence le 7 mai de Marine Le Pen n’a pas provoqué de manifestations monstres en signe de protestation et d’inquiétude, comme en 2002, quand son père Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour. Juste quelques rassemblements pour dire « Ni Le Pen, ni Macron, ni patrie, ni patron… ». Comme si tous les blancs bonnets, bonnets blancs se valaient…
Non seulement un homme politique, arrivé en 4ème position avec presque 20 % des suffrages et 7 millions de voix, qui se proclamait anti-fasciste il y a 15 ans, ne donne pas de consigne de vote pour le 7 mai, comme s’il renvoyait dos à dos les deux candidats. Au risque décevoir ses propres électeurs.
Non seulement les deux partis qui, jusqu’au 23 avril dernier, dominaient la 5ème République, ont explosé en vol.
Non seulement un homme, totalement inconnu il y a 5 ans encore, est en passe de devenir président de la République.
Non seulement cette élection présidentielle est celle de toutes les surprises… mais elle marquera l’histoire politique de notre pays.
Cette formule peut paraître grandiloquente mais, pour la première fois, un parti politique de la droite républicaine fait alliance avec le Front National de Marine Le Pen.
On a vu des électeurs passés de la droite républicaine à l’extrême droite, des élus franchir, eux aussi, le cap. Aujourd’hui, c’est un parti « Debout la France » de Nicolas Dupont-Aignan, qui se revendique du gaullisme social, qui fait alliance avec Marine Le Pen. La présidente du Front National a réussi son pari : le FN n’est plus diabolisé. Il s’est banalisé, son discours aussi. Le cordon sanitaire entre le FN et la droite n’existe plus. Les électeurs, tentés par le vote Marine Le Pen pour le deuxième tour et qui hésitaient à franchir le pas, peuvent être décomplexés. La digue est rompue. En attendant le tsunami le 7 mai ?
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