29 Avr

Tag au PCF à Besançon : « Social-traître », étonnant, non ?

Permanence du PCF taguée à Besançon

Permanence du PCF taguée à Besançon

La permanence bisontine du PCF a été vandalisée cette nuit. Un tag  « Social-traître » a été peint sur la façade. La voiture du permanent a eu les serrures fracassées. Ces faits surviennent au lendemain de la prise de position de Jean-Luc Mélenchon qui, en fait, n’en prend pas pour le second tour.

A la gauche de la gauche, le climat se tend.

Jean-Luc Mélenchon n’a pas appelé hier à voter pour Emmanuel Macron, le candidat d’En Marche qualifié pour le second tour. Il a refusé de donner une consigne de vote tout en disant qu’il ne voterait pas pour le FN.

Jean-Luc Mélenchon, c’est presque 20 % des suffrages et 7 millions de voix. Le PCF a, dès les résultats connus dimanche 23 avril au soir, demandé à faire barrage à Marine Le Pen et donc à voter Emmanuel Macron.

Voilà le contexte. Faut-il y voir un lien avec ce qui s’est passé cette nuit au local du PC ? La façade a été taguée, des inscriptions au contenu pas explicite peintes et une voiture dégradée.

Thibaut Bize, secrétaire départemental communiste pour le Doubs, n’accuse personne. Mais il reconnaît que le débat s’est tendu à la gauche de la gauche cette semaine. Il n’était déjà pas très apaisé ces dernières semaines.

 

La situation, par exemple à Besançon

 

Sur le terrain, Mélenchonistes et communistes ne s’entendent vraiment pas. La preuve : les Mélenchonistes ont fait la campagne présidentielle seuls, ou presque. Et le parti de Jean-Luc Mélenchon a déjà annoncé des candidats dans les deux circonscriptions bisontines. Dans la deuxième, le communiste Christophe Lime est, lui aussi, déjà parti en campagne pour le 11 juin. Une concurrence qui fait mauvais genre.

De là à accuser le camp d’à côté…

« On a déjà eu des actes de vandalisme, il y a deux ans. C’était un groupe d’extrême droite. Des symboles nazis avaient été peints sur la façade. On est habitué à ce que les attaques viennent de ce côté. » raconte Thibaut Bize joint par téléphone. Il avoue quand même sa surprise : « Nous, communistes, on est clairs, ouverts au débat. Je trouve cet acte indigne, pas courageux et même très lâche. » Mais aucune plainte ne sera déposée.

Et Thibaut Bize ajoute : « Ce qui m’intrigue, c’est l’expression utilisée, « Social-traître », qui vient de l’extrême gauche. C’est du vocabulaire de Lénine… ».

En effet, « social-traître », est le qualificatif donné à un « social-démocrate » qui est accusé de trahir les intérêts de la classe ouvrière alors qu’il prétend les servir. Les socialistes sont souvent traités de « social-traîtres » par ceux qui se revendique de la « vraie » gauche…

Autrement dit, c’est une insulte politiquement « chargée ».

Plus simplement peut-être, sans y voir une intention politique, il est possible que les auteurs de ce tag, eux aussi, étaient « chargés »…


Besançon : la permanence du PCF vandalisée