11 Avr

Emmanuel Macron à Besançon : fini le gentil consensus !

Emmanuel Macron à son arrivée à Micropolis à Besançon, 11 avril 2017

Emmanuel Macron à son arrivée à Micropolis à Besançon, 11 avril 2017

 

Emmanuel Macron a fait le plein de la salle prévue pour lui à Micropolis : 2000 personnes ont assisté ce soir à la réunion publique du candidat de « En Marche ». Beaucoup de monde, des jeunes, des moins jeunes, des socialistes, des centristes. Une heure de discours. Sans chiffre et avec beaucoup de promesses. Comme d’habitude ? Pas tout à fait. Il a beaucoup attaqué ses adversaires, notamment Jean-Luc Mélenchon. Sans le citer…

Emmanuel Macron n’est pas un excellent orateur. (« Je préfère le style de Mélenchon », me glisse une retraitée qui votera quand même pour le candidat d’En Marche.) Emmanuel Macron est un littéraire. On connaît son histoire, sa prof de français, ses études, la collaboration avec le philosophe Paul Ricoeur… Mais aucun chiffre pour étayer ses propositions, c’est étonnant !  Peut-être veut-il faire oublier son passé de… banquier. Aucun chiffre pour appuyer son propos, crédibiliser une proposition. C’est dommage.

Trop rose ?

Emmanuel Macron essaye d’être pédagogue. Sur le fond, son modèle, il l’a déjà expliqué, c’est de « libérer les énergies de la société » tout en « protégeant » le citoyen. Un exemple : la formation tout au long de la vie. Ce thème est cher à Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional de Bourgogne – Franche-Comté. Elle a annoncé son soutien à Emmanuel Macron il y a quelques jours. Elle était au premier rang ce soir. Jamais elle n’a été citée.

Il faut dire que le parterre était, ce soir à Micropolis, très… comment dire ? rose, rose socialiste. Certains murmurent d’ailleurs que le tassement de Macron dans les sondages vient justement de ralliements (trop) nombreux de têtes d’affiche PS.

Aux premiers rangs : Marie-Guite Dufay donc, Jean-Louis Fousseret et François Patriat des « Macronistes » du début, et aussi Yves Krattinger, Claude Jeannerot, sans oublier Frédéric Barbier, député du Pays de Montbéliard qui a apporté son soutien à Benoît Hamon au dernier moment. Oui, tous ceux-là et j’en oublie certainement !

Trop de soutiens tue le soutien ? L’avenir le dira.

A noter que voir, côte à côte, Bruno Kern, PS du Territoire de Belfort, et Christophe Grudler, du MoDem du Territoire lui aussi,  était cocasse. Cocasse aussi : Laurent Croizier, conseiller municipal d’opposition MoDem, ne trouvait pas de place pour s’asseoir. Jean-Louis Fousseret essayait de le placer mais pas trop devant, quand même…

Changement de ton et de cible

En revanche, ce qui est notable ce soir, c’est le durcissement de ton. Dans l’interview qu’il nous a accordée avant le meeting, Emmanuel Macron explique que, face aux attaques dont il fait l’objet, il se doit de répondre. Alors, ce soir, devant ses 2000 sympathisants, il a cogné. Comme jamais et surtout contre Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise qui monte dans les sondages.

Il a tapé sur Marine Le Pen, et il a demandé à ses militants de ne pas la siffler : « Ne leur ressemblez pas ! » ; il a tapé sur François Fillon, sans jamais le citer, et  il a tapé sur Jean-Luc Mélenchon, toujours sans prononcer son nom.

 

Le consensus mou, c’est fini. Terminé le « Je suis d’accord avec vous. » prononcé 17 fois lors du débat à la télé…. Il ne reste que 12 jours et Jean-Luc Mélenchon espère être le deuxième qualifié pour le 7 mai.

Emmanuel Macron a choisi son meeting à Besançon pour donner un nouveau visage à sa campagne : être plus offensif dans la dernière ligne droite.

Voici l’extrait :


Besançon : Emmanuel Macron attaque Jean-Luc Mélenchon

 

Marie-Guite Dufay explique son soutien à Emmanuel Macron et sa gêne face au Parti Socialiste :


Macron à Besançon : Marie-Guite Dufay explique pourquoi elle le soutient