En Franche-Comté, le Front national a décroché six sièges aux élections municipales de 2014: 2 à Besançon, 2 à Belfort, 2 à Montbéliard. Trois ans plus tard, le Front national n’en a plus que cinq, suite au départ de Marc Archambault, tête de liste à Belfort, qui a quitté le FN fin 2015. Mais surtout, au total, le Front national a enregistré pas moins de 9 défections sur ces trois villes. Neuf élus potentiels qui n’ont jamais siégé ou ne siègent plus.
Le chiffre, calculé par l’Agence France Presse et diffusé dans une dépêche au mois de novembre, avait défrayé la chronique (voir ici ou là): « Environ 28% des conseillers municipaux FN élus en mars 2014 ont démissionné. Certains ont été remplacés par d’autres conseillers FN. D’autres, environ 13%, préfèrent siéger désormais à titre individuel ou pour d’autres formations, ce qui représente autant de sièges perdus pour le FN en conseils municipaux », écrit alors l’AFP.
28%, c’est plus d’un élu sur quatre. Déjà énorme.
Et bien en Franche-Comté, c’est beaucoup plus: avec 9 défections sur seulement 6 sièges de conseillers municipaux, le taux de départ est de 150% !
- A Besançon, les deux sièges sont occupés par Philippe Mougin et Julien Acard (également conseiller régional). Josiane Oget, n°2 sur la liste en 2014, n’a pas siégé. Une défection donc.
- A Belfort, la tête de liste de mars 2014, plusieurs fois candidat FN dans divers scrutins, Marc Archambault, a quitté le parti en novembre 2015. Il n’a pas expliqué les raisons de son départ à l’époque, il ne le souhaite toujours pas aujourd’hui. Marc Archambault siège toujours au conseil municipal, en tant que non inscrit. Le Front national n’a plus qu’une représentante, Patricia Boisumeau. Cette dernière était en 4e position sur la liste de 2014. Marie-Héloïse Nardini (n°2) et Thibaut Monnier (n°3) sont donc partis. Ce dernier est aujourd’hui à la tête de la fédération départementale de l’Isère. Avec Marc Archambault, cela fait donc trois défections.
- A Montbéliard, les deux sièges gagnés en 2014 sont occupés par Annick Liaudat (n°3) et Isabelle Gastineau (Bouffart) (n°7). Il y a donc eu 5 défections. Roland Hamitou, Roland Boillot, Sylvianne Schott, Marc Dubois et… Sophie Montel font donc défaut (la liste ici). Pour cette dernière, tête de liste en 2014, il était impossible de cumuler son siège au conseil municipal avec ses autres mandats: députée européenne et conseillère régionale.
Invitée de Dimanche en Politique le 26 février, Sophie Montel a avancé quelques explications à cette avalanche de défections: « Il y a certaines personnes qui sont déçues parce qu’elles concourent à une autre élection, elles prétendent être candidates à une législative, l’investiture ne leur est pas accordée. Donc du coup ils claquent la porte. Ce ne sont pas de grands visionnaires politiques compte-tenu de la dynamique portée par le Front national ».
L’interview de Sophie Montel par Catherine Eme-Ziri
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