Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, est en Franche-Comté : Belfort et le Jura hier, Besançon et le Doubs aujourd’hui. Le candidat à la présidentielle vient à la rencontre des électeurs et aussi, et surtout, des maires : il lui faut les fameuses 500 signatures d’élus pour se présenter. Il en profite pour faire entendre sa petite musique qu’il veut différente.
« Le débat d’hier soir était pathétique. » Le ton est tout de suite donné : « Au secours, la mauvaise droite revient. Même un étudiant de 1ère année de fac d’éco n’oserait pas proposer un une ineptie pareille… » NDA casse les 7 candidats qui ont participé au premier débat de la primaire hier soir. Aucun ne trouve grâce à ses yeux : selon lui, « ils ont des recettes d’hier, qui datent des années 80, qui entraîneraient la France dans une récession massive, une régression sociale… »
Les propositions de NDA ? : renégocier les traités européens pour reprendre la main sur notre avenir, récupérer 20 milliards de fraude fiscale et sociale (il ne fustige pas malgré tout ceux qui vivent avec les 500 euros du RSA… Il parle de son expérience de maire d’une ville de banlieue parisienne et qui comprend la misère sociale), garder le même nombre de fonctionnaires mais les redéployer pour la sécurité, les crèches et la dépendance des personnes âgées. L’argument (populiste ?) qui peut « causer aux vrais gens » : augmenter de 10 % les salaires (en donnant aux salariés les baisses de charge consenties aux entreprises afin de relance la consommation) et de 100 euros les petites retraites.
« Les gens votent FN pour dire leur colère mais ils ne veulent pas lui confier les rênes du pouvoir. »
Beaucoup de points communs sur les constats avec des Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon ? Oui, il assume : « Nous voulons changer le cadre, casser le système… » Mais en douceur. « Les gens votent FN pour dire leur colère mais ils ne veulent pas lui confier les rênes du pouvoir. » D’où le slogan qu’il vient de trouver lors de cette conférence de presse : « Je suis le candidat de la rupture raisonnée… »
Et Arnaud Montebourg ? Souvent son nom revient dans cette conversation : « Oui, je le verrais bien dans mon gouvernement. » Étonnement autour de la table… « Avec quelqu’un comme Guaino… » Ouf, on a eu peur que la rupture soit moins raisonnable… « Oui, dans un gouvernement d’union nationale patriote. »
Nicolas Dupont-Aignan part avec Maxime Thiébaud, le candidat de son parti qui a franchi la barre de 5 % (5,17% exactement) aux régionales l’an dernier. Ils partent faire la chasse aux maires et aux signatures. « Il y a une pression pour qu’ils ne m’accordent pas leur signature. Pour le moment je ne suis pas connu, ni identifié mais dans les sondages, je monte à 6 ou 8 %… Je commence à inquiéter. »
Et il souhaite qui comme vainqueur de la primaire à droite ? Alain Juppé ? Avec un sourire, il répond : « Je ne vous dirai rien… » Mais moi, je le dis : avec Alain Juppé, considéré le plus centriste de tous, il aurait un véritable espace politique. Sur sa droite mais pas que…
Nicolas Dupont-Aignan à Besançon
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