6 partis politiques et des citoyens se sont regroupés pour créer « Majorité Citoyenne » dans le Jura pour ces départementales. Dans 9 cantons, des candidats sous ce nouveau label sont présents et dans 3 autres cantons, des binômes ont reçu le soutien de « Majorité Citoyenne ».
Qui sont-ils ? Qu’espèrent-ils ? Ils sont de gauche, d’horizons très différents, et ils espèrent beaucoup… Trop peut-être ?
Tout a commencé à l’automne dernier avec la rencontre de deux hommes.
Gabriel Amard, le gendre de Jean-Luc Mélenchon, élu en région parisienne, s’est installé dans le Jura pour donner un coup de peps au Parti de Gauche dans le Jura.
Claude Buchot est déjà connu dans le Jura : viticulteur écolo, bio et co-créateur, entre autres, de la Confédération Paysanne dans le département. Ancien militant socialiste, ancien Vert, candidat à plusieurs reprises en tant qu’écolo indépendant, avec le MEI d’Antoine Waechter ou les Objecteurs de Croissance.
Il a crée le collectif de Notre Dame des Landes pour le Jura.
Amard et Buchot se sont vus, ils se sont plus…
D’où l’idée de « faire quelque chose ensemble pour les départementales » dixit Claude Buchot.
Quelques mois plus tard, et après de nombreuses réunions dans le caveau du vigneron, voici donc « Majorité Citoyenne » qui prend forme. « Chacun a dû abandonner de son idéologie » raconte le viticulteur.
Au total, 6 partis : le Parti de Gauche, le PCF, le NPA, EELV, Nouvelle Donne et Objecteurs de croissance, sans oublier des citoyens qui veulent s’investir. (Voir ici le site et la charte signée par les différentes composantes.) (Pour le PCF dans le Jura, voir l’encadré plus bas).
Certains verront dans cet attelage hétéroclite le mariage de la carpe, du lapin, du mouton à 5 pattes et même de la licorne, au moins…
Ceux qui se revendiquent de la « vraie gauche » dixit Claude Buchot en veulent beaucoup au Parti Socialiste. C’est peut-être là d’ailleurs le point commun entre tous ces adhérents : se revendiquer de la vraie gauche, la radicale, et surtout de vouloir en découdre avec le PS. Au risque d’éliminer le candidat de gauche pour le 2ème tour et ainsi favoriser le FN ? « Pas mon problème » répond Claude Buchot « C’est à eux de se poser la question… »
Pour Gabriel Amard, lui aussi joint par téléphone, les espoirs sont grands. « Si on cumule tous nos scores éparpillés, on peut faire de 15 à 23 % des voix …»
Résultats : déjà des candidats Majorité Citoyenne investis dans 9 cantons. Majorité Citoyenne apporte son soutien « simple », car certains membres du binômes n’ont pas signé la fameuse charte, sur 3 autres cantons.
Etiquette « Majorité Citoyenne » pour :
Laurence Bernier et Hervé Prat à Authume
Johanna Joly et Bruno Ragot à Champagnole
Alexis David et Géraldine Revy à Lons-le-Saunier 1
Claude Buchot et Anne Perrin à Lons-le-Saunier 2
Sylvie Chagnard et Sébastien Mignottet à Morez
Marie-Odile Mainguet et Laurent Ménétrier à Poligny
Jean-Louis Buffard et Martine David à Saint-Amour
Jean-Pierre Jacquemin-Guillaume et Nadia Lahu à Saint-Claude
Laurence Baty et Jean-Luc Masson à Saint-Lupicin
Soutien « Majorité Citoyenne » pour :
Jean-Bernard Marcuzzi et Nadège Poncet à Dole 2
Christelle Bobillier et Marc Borneck à Mont-sous-Vaudrey
Esio Perati et Aline Heimlich à Saint-Laurent-en-Grandvaux
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Le PCF dans le Jura : 3 – 0
Au soir des cantonales de mars 2011, le PCF compte 3 conseillers généraux. Beau score. Aujourd’hui, zéro !
Zéro candidat sous l’étiquette « PCF » alors combien d’élus ?
André Lamy, élu à Voiteur sur des dissensions de la droite, est décédé, remplacé par sa suppléante EELV.
Michel Ganet, de Gendrey, ne se représente pas.
Michel Giniès, élu à Dole Sud-Ouest, se représente mais il n’est plus encarté au PCF… Et il ne paie plus sa cotisation…
Il se revendique toujours communiste ( « Je n’ai pas changé, je ne suis pas une girouette. ») mais il a accepté l’étiquette « Majorité Départementale ». Il ajoute : « Je n’allais pas me désolidariser de ce que j’ai fait pendant 4 ans.«
Il prône un accord avec le PS, une position pas très « tendance » en ce moment au Parti Communiste… Pour lui : « Cette stratégie (de l’isolement) est suicidaire. Etre dans l’opposition pure et simple fait que depuis des années nous sommes absents au conseil régional. Se rassembler pour faire de l’anti-PS, je n’en vois pas l’intérêt.«
Michel Giniès a est âgé de 69 ans. Il est maire de Damparis depuis 1994 et conseiller général depuis la même année du canton de Dole Sud-Ouest.