« C’est la dernière fois ». Claude Jeannerot aura 70 ans en avril. Un anniversaire qu’il fêtera, peut-être, une nouvelle fois, au conseil général du Doubs. C’est en tout cas ce qu’espère le Parti socialiste. A la tête du Département depuis 11 ans, élu du canton de Besançon-ouest depuis 17 ans, Claude Jeannerot mènera la bataille des élections départementales à la tête des bataillons socialistes. « C’est notre leader naturel », confirme Nicolas Bodin, le patron du Parti socialiste dans le département, lors de la présentation des candidats ce vendredi à Besançon.
N’allez pas croire que si Claude Jeannerot se représente, c’est « contraint et forcé ». « J’ai la faiblesse de croire que que ma présence peut conforter la majorité départementale, dit l’ancien sénateur. Et j’ai la responsabilité personnelle de préparer l’avenir ».
« Un bilan, un projet, une équipe ». Et c’est surtout cette dernière que le socialiste Claude Jeannerot a présenté devant la presse, pour le lancement de la campagne des départementales dans le Doubs.
Sur 22 conseillers généraux de gauche sortants, 14 se représentent. « La garantie d’un capital expérience », se réjouit le président sortant, content aussi que 24 candidats titulaires soient aussi des petits nouveaux. Et près de la moitié ne se réclame d’aucun parti politique.
Encore des trous
A vrai dire, la liste des candidats n’est pas complète. Il n’y a pas encore de postulant dans les cantons de Frasne et d’Ornans. Il manque deux femmes sur le canton de Maîche (une titulaire et une suppléante), un couple de suppléants à Pontarlier et un suppléant à Morteau. Claude Jeannerot concède « un peu de difficulté » à trouver des candidats sur certains territoires. Il faut dire qu’avec le changement de mode de scrutin, il faut maintenant un « quadrinôme », selon l’expression de l’ancien maire de Valdahon Léon Bessot: un couple homme-femme en titulaire, et un autre couple en suppléant, le tout sur les 19 cantons (contre 35 auparavant).
Un accord avec les Verts… mais qu’à Besançon
Par ailleurs, et cela rajoute à la complexité, le PS a obtenu un accord avec les Verts, mais seulement sur l’agglomération de Besançon. Ainsi le canton 3 de la capitale comtoise est réservé à un binôme titulaire issu d’Europe Ecologie-Les Verts, avec le sortant PS Claude Girard en suppléant. En contrepartie, les Verts ne présenteront pas de candidat sur trois autres cantons bisontins. Mais sur les autres cantons, PS et EELV auront chacun leur candidat, et seront donc adversaires. Une stratégie limpide…
« J’avais demandé un accord départemental avec EELV », regrette Claude Jeannerot, qui rappelle qu’Eric Alauzet faisait partie de sa majorité avant son élection à l’Assemblée. « Cela aurait été la juste suite des choses »…
Quelles compétences ?
La suite des choses, c’est aussi le flou qui entoure les futures compétences des Départements. Pas évidemment de faire campagne alors que la réforme territoriale et donc la répartition des compétences entre collectivités n’ont pas abouti. « On a pris le parti de rester sur les compétences actuelles », tranche Claude Jeannerot, persuadé que « les transports scolaires, les collèges et les routes » resteront dans le giron départemental.
Changement de compétences ou pas, conserver le conseil général ne sera pas une sinécure pour le PS. Le premier tour « sera une échéance cruciale pour nous » reconnaît d’ailleurs Nicolas Bodin. Pour se qualifier pour le second tour, il faudra en effet recueillir 12,5% des électeurs inscrits. En cas d’abstention à 50%, cela vaut donc dire dépasser les 25% des suffrages exprimés. Dans le contexte actuel, tout sauf une évidence pour le PS.
Frédéric Barbier, candidat PS pour la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, sera confronté à la même équation le 1er février. Celui qui sera également candidat dans le canton de Valentigney, n’était d’ailleurs pas présent pour la présentation de l’ensemble des candidats aux départementales ce vendredi. En campagne, il n’y a semble-t-il aucune minute à perdre.
La liste des candidats ici.
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