Le match entre François Fillon et Jean-François Copé bat son plein. Les deux candidats à la présidence de l’UMP multiplient les visites dans la région pour convaincre les militants. Dans moins d’un mois, ceux-ci siffleront la fin de la partie par un vote lors du congrès du 18 novembre. Sur qui peuvent compter les deux candidats? Parmi les élus de Franche-Comté, François Fillon devance largement Jean-François Copé.
Avantage à l’ancien Premier ministre. Dans le combat qui oppose François Fillon à Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP, le premier remporte le maximum de suffrages parmi les parlementaires francs-comtois: sur les 7 députés UMP, 5 roulent pour lui: les Jurassiens Jean-Marie Sermier et Jacques Pélissard, les Doubiens Annie Genevard et Marcel Bonnot et le Belfortain Damien Meslot. François Fillon peut aussi compter sur l’ancien secrétaire d’Etat Alain Joyandet et les deux sénateurs jurassiens Gilbert Barbier et Gérard Bailly.
Annie Genevard porte-parole de François Fillon
« François Fillon a les convictions, la force de caractère, la compétence et l’expérience pour être un Président de l’UMP offensif et rassembleur, qui saura animer la reconquête des territoires et de nos concitoyens », écrit Annie Genevard, l’une des 15 porte-parole de l’ancien Premier ministre. Pour son collègue de Dole Jean-Marie Sermier, l’ancien Premier ministre est l’homme du « consensus ». Le patron de l’UMP dans le Jura dit apprécier « les qualités organisationnelles » de Jean-François Copé et la « jeunesse brillante » de Bruno Lemaire, mais c’est bien l’ancien Premier ministre, « le plus expérimenté », qui remporte son adhésion, et qui fera campagne à Dole samedi prochain: « C’est celui qui a réuni le maximum de personnes derrière lui », se réjouit le député, avant de préciser: « Nous choisissons le président de l’UMP pour les trois prochaines années, pas le futur candidat. Il y aura une autre élection pour 2017 ». 2017, c’est aussi l’échéance que vise Xavier Bertrand, qu’a longtemps soutenu Damien Meslot dans une bataille que l’ancien ministre a finalement choisi de ne pas disputer. Le député du Territoire de Belfort annoncera son ralliement à François Fillon ce soir, lors du meeting de celui-ci à Belfort.
Alain Chrétien: « On a besoin d’un chef de guerre »-
Dans le camp d’en face, les soutiens de Jean-François Copé sont rares: deux députés, et puis c’est tout. La Jurassienne Marie-Christine Dalloz a choisi « très clairement » Jean-François Copé, au nom de la « continuité », mais aussi parce que la députée n’oublie pas le rôle qu’il a joué à la tête du groupe UMP à l’Assemblée nationale: « Tout ce que j’ai aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, je le dois aussi à Jean-François Copé ». Dans l’interview qu’elle a donnée sur le plateau de France 3 Franche-Comté, elle souligne la « campagne énorme » du patron actuel de l’UMP derrière Nicolas Sarkozy. La Jurassienne s’est d’ailleurs engagée pour l’actuel secrétaire général de l’UMP aux côtés de plusieurs femmes – dont l’ancienne députée de Besançon Françoise Branget – dans une tribune publiée dans Le Figaro au début du mois. Un autre député battu en juin a pris fait et cause pour Jean-François Copé: Michel Raison. Le maire de Luxeuil-les-Bains a créé un comité de soutien en Haute-Saône mi-septembre.
Alain Chrétien a lui mis davantage de temps avant de se décider. Il a finalement choisi Jean-François Copé, au contraire donc de son mentor vésulien Alain Joyandet. « Il ne faut pas oublier que ce ne sont pas les Français qui votent, mais les militants, nous expliquait-il il y a quelque temps. On ne choisit pas notre candidat pour 2017, mais le chef de l’opposition. Et on a besoin d’un chef de guerre. Je vois bien Copé en chef de guerre et Fillon candidat en 2017. »
Un seul parlementaire UMP hésite encore. Il s’agit de l’atypique Jean-François Humbert. « Intéressé par la démarche de Bruno Lemaire », le sénateur du Doubs attend encore avant de se décider. Du futur président de l’UMP, cet ancien UDF attend qu’il « tienne compte des différentes sensibilités du mouvement » et rappelle que « l’UMP, à sa fondation, est une union de la droite et du centre ». A sa fondation, certes. Mais aujourd’hui?
Le choix des parlementaires de Franche-Comté:
- François Fillon: Gérard Bailly, Gilbert Barbier, Marcel Bonnot, Annie Genevard, Damien Meslot, Jacques Pélissard, Jean-Marie Sermier.
- Jean-François Copé: Marie-Christine Dalloz, Alain Chrétien.
- Indécis: Jean-François Humbert.